Prologue.

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"Je me demande pourquoi la plupart des gens trouveraient épouvantable de demander dix centimes à un étranger alors que ça ne les dérange absolument pas de réclamer une cigarette. " Caren Lissner 

- Je rêve où tu as les cheveux noirs ? 

        Je me suis retourné, surpris d'abord de constater qu'encore une fois, ma mère était rentrée dans ma chambre sans avoir pris la peine de frapper à la porte. Elle semblait amusée de voir que j'avais enfin renoncé à ce rouge qu'elle détestait profondément. Non pas qu'il ait été désagréable à regarder, moi, je l'adorais, mais elle aurait voulu me voir avec une couleur naturelle, même si ce n'était pas la mienne. 

- Je t'ai toujours préféré avec les cheveux noirs, me souffle-t-elle.

        Je lui ai souris, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Elle cherchait simplement à me faire plaisir, et je n'étais pas en mesure d'accepter sa sincèrité. Si ces mots avaient été prononcés par une jeune femme de mon âge, avec un regard ravageur, je ne me serais pas autant renfrogné à accepter le compliment, parce qu'il n'aurait été qu'un moyen absurde pour me faire tomber sous son charme. 

       C'est ce que les gens font désormais, ils disent de jolies choses sans les penser, dans le simple but d'avoir quelque chose en retour. J'avais appris à trouver de belles formules pour remercier les hypocrites, ne désirant pas me perdre en explications inutiles sur la nature de la bêtise humaine, mais avec ma mère c'était différent.

       Et j'aurais aimé que ce ne soit que différent... Mais depuis quelques jours, j'étais tout bonnement incapable de tenir avec elle une conversation réellement constructive. Chaque fois que je posais mon regard sur son visage, je ne pouvais m'empêcher de le revoir, lui, Calum Hood, me disant sans ménagement que j'avais été adopté.

        Ce n'était pas vrai. Je ne pouvais simplement pas y croire. Je ne voulais pas y croire. J'avais passé ma vie entière à construire des souvenirs, tous plus mémorable les uns que les autres, et je refusais d'accepter la possibilité que ces derniers soient basés sur un mensonge. 

        C'était lui, le menteur. Il avait dis ça dans le seul but de me faire souffrir, et je ne pouvais me résigner à lui obéir. Lui et sa copine, Romane Lawson, ils avaient inventé cette absurdité, il ne pouvait en être autrement. 

- Ne te couches pas tard Micky, demain tu as école ! me sermonne-t-elle gentiment. 

        Et je n'ai pu m'empêcher de rire à sa remarque, tant que je trouvai ça adorable qu'elle appel l'université, aussi banalement que l'école, comme si je n'avais que cinq ans, et non vingt. Et, en la regardant, j'étais sûr et certain que cette histoire d'adoption n'était qu'une absurdité. Si elle n'avait pas été ma mère, elle ne se serait pas préocupée de ce genre de choses. 

- Je ne promet rien.

        Je m'étais avancé pour déposer un tendre baiser sur sa tempe, lui souhaitant une bonne nuit, avant qu'elle ne quitte ma chambre pour rejoindre Morphée. Et tandis que je m'installais bien au chaud, dans mon lit, je ne faisais que de me répéter qu'elle était forcément ma maman, parce que le contraire serait simplement impossible. 

        Je ne sais pas... Le répéter m'aidait à y croire, ou du moins, à ne pas en douter. Comment aurais-je pu simplement accepter l'idée que mes parents n'aient pas le droit de porter ce titre ? J'étais beaucoup trop jeune pour imaginer que le monde soit plus cruel qu'il ne l'était déjà. 

        Ces vacances avaient été si violentes... En l'espace de quelques jours, Calum Hood et Romane Lawson avait cru bon que détruire ma vie semblerait un passe-temps idéal pour oublier le froid hivernal, qui bientôt, laisserait place au printemps. 

        Bien sur, j'imagine que je l'avais légèrement cherché... Je n'étais pas l'ange que je souhaitais devenir quand j'avais cinq ans, j'avais fais des erreurs, agit bêtement, causant sur mon passage, quelques victimes secondaires. 

       Je faisais du mal autour de moi, parfois sans raison, mais ça me rendait vivant. J'étais un adolescent égoïste, mais peut-on réellement me blâmer d'être comme tout le monde ? La vérité, c'est qu'on est tous égoïste. Même quand on croit agir pour les autres, on agit uniquement pour notre bien être personnel, parce que ça nous rend heureux de voir les gens qu'on aime l'être. Parfois, c'est simplement pour se dire qu'on est quelqu'un de bien, ou plus idiot encore, c'est pour avoir quelque chose en retour. 

        Nous sommes tous égoïste, et j'aimais faire partis de ce monde absurde.

        Si j'avais su à l'époque que toutes les peurs que je pensais inaliénables allaient bientôt laisser place à une tornade dans ma pauvre vie. Si j'avais simplement su que ma vie, qui me semblait détruite, ne faisait que commencer. 

        Si j'avais su que la haine apportait tant de joies, je ne l'aurais jamais regretté. 

        Voila voila le prologue. Pour certains c'est un petit rappel, mais puisque je tiens aussi à pouvoir faire de cette histoire, un petit bout d'illusion à part entière, il fallait que j'installe quelques informations de Who you are. (il y aura d'ailleurs certains passages rappelant ce qui s'est passé dans cette première histoire, servant à la petite vie de Michael, mais pas énormément. Et puis, si vous avez oublié, ça ne fera pas de mal.) 

        Je suis avide d'avis, et je vous remercie déjà de commencer cette nouvelle aventure à mes côtés. Vous ne savez pas à quel point vous comptez à mes yeux.

Who knows ? [5sos]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant