"La solitude s'aménage, se peuple, fût-ce d'illusions tandis que le manque ne se comble pas." Fanny Chiarello.
Je n'étais pas le seul à avoir profité des vacances de février pour changer de couleur de cheveux, puisqu'Agathe Delamare était passée d'un noir sombre et fatal, à un blond platine si fade qu'il n'illuminerait la journée de personne. Pourtant, je la trouvais toujours jolie. Elle avait deux yeux d'un bleu si profond qu'ils happaient quiconque s'en approchait dans un océan de douceur. Elle n'était pas l'étudiante la plus remarquable, mais ce jour là, je ne voyais qu'elle, accrochée aux bras de Luke.
Ce dernier m'avait lancé un clin d'oeil en arrivant à la cafétéria, comme pour se vanter de sa prise. Et c'était hélas la seule chose à faire avec Agathe : se venter. Le peu de discussions que j'avais entretenue avec elle se résumait à de pathétiques sujets sur la mode, et tout ces trucs qui ne m'ont jamais intéressé, si bien que je la considérais comme une de ces filles superficielles, avec qui il est inutile de vouloir discuter.
Mais elle était jolie, et j'imagine que c'est la seule chose qui importait à ses yeux. Je ne sais pas si c'était aussi triste que cela en avait l'air, parce qu'après tout, se concentrer sur une chose aussi absurde que la beauté empêchait les gens de voir le monde désastreux dans lequel nous vivions. Et je ne pouvais pas prétendre que je en m'intéressais pas moi-même à mon apparence, alors qui étais-je pour juger la vie qu'Agathe avait décidé de mener ?
Cette dernière, toujours accompagnée de Luke, vint s'installer à la table à côté de laquelle je déjeunais avec mes amis : Les Rebels. On pouvait nous considérer comme un groupe assez populaire sur le campus, plus encore que les sportifs ou les pompoms girls. Nous aimions aller à contre-sens des lois imposées par une société que nous rejetions avec fierté.
Luke faisait parti d'un autre groupe, les Originaux. C'était pour la plupart des musiciens, aux coupes assez extravagantes, se pavanant toujours avec un sourire dans les couloirs beaucoup trop fades de l'université. C'était accessoirement le seul groupe que nous pouvions considérer comme nos amis, bien qu'on s'entendait avec le reste du monde.
Le reste du monde sauf eux, me souffla ma conscience.
C'est à ce moment que mon regard se posa sur la table à l'autre bout de la salle, toujours aussi vide de sens accompagnée de Calum Hood et de Romane Lawson. Elle semblait être en train de le sermonner pour une raison qui m'échappait, mais j'étais beaucoup trop heureux de la voir faire quelque chose de censé pour avoir le désir dans savoir un peu plus.
Il y a quelques semaines encore, ils avaient peur de venir à l'université, peur de me croiser, moi et mon groupe, ou encore toutes personnes qui suivaient aveuglément nos directives, et hélas pour eux, cela faisait beaucoup de gens. Et puis, j'ai perdu le contrôle. Ou du moins, ils ont découvert que mon père blanchissait de l'argent, et ils m'ont fais du chantage, alors, finalement, c'est peut-être eux qui avaient pris le dessus.
Ce qui me rendait fortement irritable.
Une main se posa sur mon épaule, m'empêchant de m'attarder sur la haine que je portais à ces deux individus. Je tournai la tête instinctivement pour découvrir un Ashton, cachant derrière un sourire trop de choses pour qu'il me soit facile de les découvrir toutes en l'espace des quelques secondes qu'il m'accorda, avant de venir se joindre à moi.
- Hey, lançais-je à sa rencontre maladroitement.
Il fut une époque où Ashton et moi étions meilleurs amis, mais cette dernière me semble bien loin désormais. Je l'avais connu sans toute cette pilosité qu'il prônait avec fierté sur son visage d'homme, qui plaisait autant qu'à l'époque où je l'avais rencontré.
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Who knows ? [5sos]
Fiksi PenggemarTout le monde pensait qu'il était riche parce qu'il avait tout. Tout le monde estimait qu'elle était riche parce qu'elle donnait tout. Suite de : Who you are. Mais peut se lire indépendamment.