3 " I can't remember to forget you. "

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- Ton père ne rentrera pas ce week-end, m'avertis ma mère désolée.

        Je me suis approché d'elle, et je l'ai serré fort dans mes bras, conscient de la difficulté qu'elle avait de supporter ces absences à répétitions. Mon père devait sûrement convaincre des gens d'inverstir dans son entreprise à l'autre bout du monde, tandis qu'elle attendait sagement qu'il revienne, dans l'espoir simple d'une étreinte.

        Ils ont toujours été fou amoureux l'un de l'autre, et je savais pertinemment qu'où que soit mon père, il devait être aussi triste qu'elle. Ils ont toujours été des parents formidables, pas forcément des personnes extraordinaires, mais ils s'aimaient sincèrement, et ça me suffisait à voir en eux un espoir plus beau que celui que j'entrevoyais dans mes camarades. 

- Passe une bonne journée mon chat ! me souffla-t-elle doucement avant de se retirer de mon emprise.

- Toi aussi maman. 

        Je me suis échappé jusqu'à l'entré, découvrant non sans surprise Luke m'attendant dans sa voiture. Il n'habitait pas franchement loin, et nous avions pris l'habitude de venir ensemble à l'université le jeudi, ayant les mêmes horaires. 

        Il souriait beaucoup plus qu'à l'ordinaire, mais je n'avais pas envie d'entendre les raisons de sa joie soudaine. J'imaginais parfaitement qu'une fille soit en cause, et non pas que je n'aime ce genre d'histoires, mais j'en étais rapidement écoeuré. 

        J'aimais les filles quand elles avaient un quelconque intérêt, et ne servir que de jouet n'était en aucun cas quelque chose d'extraordinaire. Je préfèrais mille fois entendre Ashton me bassiner avec sa Romane, plutôt que d'entendre Luke me parler de la dernière fille avec qui il avait couché. Son côté volatile à toujours été une limite à notre amitié.

        Quand j'avais six ans, je me souviens que j'avais raconté à ma maman en revenant de l'école, que j'étais amoureux d'une certaine Julie, et qu'elle m'avait dis qu'elle ne voulait pas être mon amoureuse. Je l'avais alors insulté, si j'ose dire, avec mes mots d'enfant qui n'étaient en aucun cas vulgaire. "Méchante" avait du être le mot le plus violent, je crois. 

        Elle m'avait alors expliqué que l'amour n'est en aucun cas un choix. Si l'humanité avait le contrôle de ses désirs les plus primaires, jamais nous n'aurions eu autant de conflits envers nous même. L'homosexualité n'existerait point, puisque les hommes étant attiré par les hommes arriveraient à refouler leur désirs pour ne pas subir toute la stupidité humaine, de même que les centaines de filles qui pleurent à cet instant un homme idiot, ne seraient pas aussi brisée qu'elles le sont.

        L'amour nous tombe dessus, comme ça, m'avait-elle dis avec un sourire illuminé. Et tout est une histoire de chance. Il en faut beaucoup pour que la fille pour laquelle on tombe, voit en nous quelqu'un de désirable également. Et quand ça arrive, il faut en prendre soin, de cet idylle. Il faut le chérir, le garder précieusement, et le protéger envers et contre tout. 

        J'ai passé la plupart de ma vie à attendre patiemment, comme toutes les filles que l'on considère niaises, que l'amour me tombe dessus. Je me retrouvais parfois à prier le soir, un Dieu auquel je n'étais pas sur de croire, pour qu'il accélère le temps, si cela pouvait m'aider. 

        J'enviais ceux qui avaient la chance de voir leur destin plus agréable que le mien, et je me réconfortais dans ces citations absurdes qui parlent du fait que l'attente, accentue le plaisir.

        Mais à vingt-et-un ans, l'attente en devient insupportable. 

        J'ai eu des tas de copines, croyant toutes qu'elles étaient la chance que je n'avais jamais eu, pour ne me rendre compte que bien plus tard qu'elles n'étaient en aucun cas prêtes à s'engager dans une relation comme je l'aurais désiré. 

Who knows ? [5sos]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant