(Nous sommes ici au temps présent de Michael, et non dans le temps où l'intrigue se déroule. Il a ici 45 ans.)
- Encore sur ton livre ?
Je lève la tête vers Léa, qui sourit comme une idiote. C'est une scène que j'ai l'impression de vivre trop souvent à mon goût ! Elle s'approche lentement, comme si le sol de mon bureau était une piste de danse où on ne peut que valser, et elle passe ses bras autour de moi, avant de déposer un tendre baiser sur mon front.
- Tu passes presque plus de temps enfermé ici, qu'avec nous !
Je soupire, avant de fermer mon ordinateur. Je sais pertinemment que quand elle vient me chercher, je n'ai plus la tête à écrire ces vieilles histoires. Et le pire, c'est que ça l'amuse ! Je déteste le pouvoir qu'elle a sur moi !
- Tu ne veux toujours pas me dire de quoi ça parle ?
Elle s'écarte pour me laisser l'espace de me retourner. Elle porte la robe que je lui ai acheté à son dernier anniversaire, et je ne peux m'empêcher de la trouver magnifique. J'imagine que mon jugement est biasié par tout l'amour que je lui porte, mais ça ne change rien à sa beauté fulgurante.
- Non.
Elle retrousse ses lèvres, pour me montrer qu'elle boude, tandis que c'est à mon tour de sourire.
- Le but d'une surprise, c'est que ça doit vous surprendre. Si je prévoyais de te raconter ce que je fais, je n'aurais plus d'intérêt à le faire.
Elle baisse les yeux, tentant je le sais, de m'attendrir, mais je n'ai pas travaillé sur ce livre pendant des semaines pour abandonner si facilement. Pour rajouter un peu de dramatique à la situation, ses deux bras viennent se croiser sur sa poitrine.
Elle sait que je craque presque toujours quand elle agit ainsi, mais je dois m'en tenir à mes principes. Ce livre est trop important, pour perdre sa saveur en ne devenant, qu'une écriture de l'histoire de ma vie.
J'efface trop de choses, je rature, je reprend, je change les mots, je tourne les phrases différemment. Je veux que ce soit parfait. Je veux que ce soit au plus proche de ce que le temps m'a donné. Et pour cela, je dois obliger les gens que j'aime à être patient.
Et la patience n'a jamais été la qualité de Léa, qui veut toujours tout, tout de suite ! Mais c'est aussi ce qui la rend attachante. Elle ne veut pas attendre de vivre, patiemment assise quelque part au lieu de courir à la poursuite de ses rêves, et c'est ce que j'admire chez elle.
Parfois, elle me fait penser à Lou, incapable de rester en place, incapable de se suffire de ce qu'elle a déjà.
Je l'aime, je crois. Non pas parce que c'est la chose à faire, non pas par obligation, non pas parce que je m'endors mieux le soir en prétendant l'aimer. Je l'aime pour tout ce qu'elle représente, et pour tout ce qu'elle est. Et je ne changerais même pas ce que je déteste dans ce petit bout de femme, non, alors oui, je crois que je l'aime.
- A table ! nous crie une voix en bas.
Je soupire et me lève. Je m'approche de Léa et dépose un tendre baiser à mon tour sur son front.
- Allez viens, ta mère risque de nous tuer si on arrive encore en retard.
Léa retrouve alors instantanément le sourire, face à l'évocation indirecte de ce qu'on aime appeler entre nous, le spectacle du soir.
- Je pourrais le lire à la fin ? insiste-t-elle.
- Bien sur chérie. Peut-être même que je t'en dédicasserais un exemplaire !
- A la meilleure fille au monde ?
- Quelque chose dans le genre.
Léa me sourit, et nous sortons de mon bureau, qui est devenu en quelque sorte, mon exutoire. L'écriture est le seul moyen de me souvenir réellement de ma jeunesse, et de tout ce que j'ai abandonné.
Ce n'est pas vraiment un chapitre, et rassurez-vous, je compte poster le chapitre suivant aujourd'hui, ou demain. (il est presque terminé !)
J'ai voulu faire ce genre de chapitre pour amener aussi une certaine sagesse aux propos qui sont tenus lorsque le vieux Michael vous raconte ce qu'il s'est passé dans cette université, 25 ans auparavant. Mais, je compte me resservir de ce présent en tant que bonus, plus tard également, pour vous montrer peut-être un autre coté de cette histoire, et les personnages qui y survivront. (mais bon, j'aime pas le spoile, alors ça ne gâchera j'espère pas, le plaisir de cette histoire !)
J'ai également mis le titre du chapitre en français, au lieu de l'anglais habituel, pour marquer cette différence.
Voilà voilà !
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Who knows ? [5sos]
FanfictionTout le monde pensait qu'il était riche parce qu'il avait tout. Tout le monde estimait qu'elle était riche parce qu'elle donnait tout. Suite de : Who you are. Mais peut se lire indépendamment.