Chapitre XVI

694 39 10
                                    

C'est devant le corps de ma mère profondément endormie que je retrouve notre médecin. En entrant dans la pièce il n'a pu que grimacer face à mon odeur, le stress, la sueur, la peur, l'angoisse. Tout ça émane de moi, et apparemment c'est si fort que les betas peuvent aussi le sentir.

_ Bien, il commence de sa voix de fumeur quand je me suis assis sur la chaise au chevet de ma génitrice. Il s'emblerait que le corps de votre mère se soit mis lui-même dans un coma, ce qui en vue de ses antécédents est normal. Son état est stable pour l'instant, nous ne remarquons pas de diminution de son rythme cardiaque ou de sa tension artérielle ce qui est bon signe. Nous attendons encore les résultats des différents testes effectués sur elle il y quelques jours de cela.

Il marque une pause, et je respire profondément pour la première fois depuis hier soir, mais cette boule qui pèse dans mon estomac, elle, est toujours là. Sans plus de cérémonie le médecin s'excuse auprès de moi. En passant pour sortir il s'arrête et pose sa main sur mon épaule dans un geste réconfortant et rempli d'empathie ce qui, dans un sens réussi à me faire me sentir un tout petit peu mieux. De nouveau seul dans la pièce, 'fin si ne compte pas le corps endormi de ma mère à côté, je soupire. Le regard dans le vide je fixe le visage de ma génitrice. Elle a l'air si calme, si apaiser de tout, comme si la douleur n'étaient qu'un lointain souvenir dont elle aurait oublié les effets.

Finalement je me lève sentant une envie de pisser. Trainant les pieds je me dirige vers les mêmes toilettes que la dernière fois ce qui me rappelle de mauvais souvenir. En entrant dans la pièce je me laisse guider vers la même cabine et m'engouffre dedans. A l'intérieur mon envie de pisser disparait complètement, comme si c'était juste un prétexte de mon corps pour s'en aller et fuir, encore et toujours. Je me laisse tomber sur la cuvette fermé des toilettes et, encore une fois, je fonds en larmes. J'ai l'impression de me faire à ce désespoir qui envahit mon être, à ces frissons qui parcourent ma peau, aux spasmes qui m'inonde.

Quand je sens mes yeux se s'assécher je décide de sortir de la. En me regardant dans le miroir je prends vraiment conscience de ma mocheté. J'ai les yeux irrités, je n'ai pas dormi de la nuit et ma tête je n'en parle même pas. Des cernes se dessinent sous mes pupilles, mes traits sont tirés à l'extrême. Franchement je ne me reconnais même plus. Encore plus désespérer je soupire et sors de la pièce la tête baissé et le regard vide. Je ne saurais pas vraiment expliquer ce que je ressens à cet instant, comme un abandon et que j'avais tellement pleuré que je me suis desséché. Trainant des pieds, je n'avais plus aucune motivation et l'anxiété avait pris possession de tout mon corps.

Doucement je sens mon téléphone vibrer contre ma fesse droite. En entrant dans la chambre de ma mère je le retire de sa prison de tissu. Voyant le prénom affiché dessus je ne peux empêcher mon coeur de faire un bond. Immédiatement je décroche pour m'adresser à l'interlocuteur mais celui-ci me coupe dans mon élan.

_ (T/p) ! Tu es où ?! Me demande Itachi d'une voix visiblement affolée.

_ Hein ? Est le seul son que j'ai réussi à sortir tant mon incompréhension était grande.

Un moment de silence s'en suit et j'entends à l'autre bout du fils sa respiration saccagé, comme s'il courait. Qu'est-ce qu'il fait ? Un footing ? Mais ne m'avait-il pas dit qu'il était très occupé en ce moment ?

_ Je suis à l'hôpital, tu es dans quelle aile ? Il articule, comme si j'étais un enfant à qui il faillait tout expliquer.

Il est à l'hôpital ? Ici ? Pourquoi ? Comment ? Naruto lui aurait-il raconté ce qui se passait ? Je sens mon coeur s'emballer et je sens mon corps trembler. J'ai envie de le voir, envie qu'il me prenne contre lui en me caressant doucement la peau, qu'il me rassure et me chuchote que tout ira bien. Les frissons me parcourent encore une fois et la chair de poule déforme mon épiderme.

Alpha [ Itachi x mâle reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant