Chapitre XIII

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Je suis assis sur la chaise près de la fenêtre complètement figé. Je ne dois pas bouger, c'est un reflexe que j'ai adopté depuis ma plus tendre enfance, quand il est là je ne dois pas bouger. Mes mains crispées sur mes genoux viennent se resserrer encore plus qu'avant, j'essaye tant bien que mal de retenir mes phéromones et de calmer les battements de mon cœur. Doucement je sens la main de ma mère venir caresser mon genou d'une main aussi fastueuse que délicate.

Lentement je me détends quand son pouce vient tracer des cercles invisibles sur ma peau cachée en dessous de mon jean. Nous attendons le médecin dans le silence le plus total. Juste les pas de mon géniteur vient le rompre alors qu'il entame pour la énième fois des aller retours de la fenêtre à la porte d'entrée. C'est après plusieurs minutes passé dans un malaise palpable que l'accès vers le couloir s'ouvre sur un béta que j'ai déjà rencontré. Je sais d'expérience que cet homme n'est pas du genre à passer par milles chemin pour nous annoncer une mauvaise nouvelle, et aujourd'hui je vois bien par son expression facial que ce qu'il va nous faire savoir n'est pas des plus joyeux.

Subitement je me lève, ayant repris les bonnes vielles habitudes de quand j'habitais encore avec mes parents. Mon père me lance un regard en coin et un sourire s'étire sur ses lèvres rendu sèches par je ne sais quelle boisson. Le médecin toussote en examinant les quelques fiches dans ses mains.

_ La famille (T/n)... C'est au sujet de la mère, c'est ça ? Il nous demande de sa voix rauque de fumeur. Sans attendre notre réponse il enchaine. Asseyez-vous, il serait préférable que vous soyez sur une chaise quand je vous expliquerais le cas de la mère.

Sans attendre nous faisons ce qu'il dit, mon père en profite pour s'assoir sur le lit de sa compagne lui prenant la main au passage. Mon regard reste fixé sur les doigts de mes parents entrelacés ensemble. Ils s'aiment, depuis qu'ils se sont rencontrés. C'est ma grand-mère qui m'avait raconté leur rencontre à base d'alcool, de bar, de gens plus que saoul et de doux baisers dans les toilettes de la boite de nuit. Je suis d'un côté jaloux de leur amour, celui que je n'ai pas encore eu, mais je suis aussi jaloux de l'amour que mon père a sut donner à ma mère et pas à moi. Je n'ai jamais compris pourquoi et comment. Je sais juste que c'était comme ça que je ne pouvais rien y faire. Le béta reprend la parole me faisant sortir de mes pensées.

_ Nous avons fait plusieurs tests depuis votre rentrée à l'hôpital et nous y avons décelé un nombre extrêmement faible de plaquettes dans votre organisme lors des prises de sang qui servent notamment à ce que celui-ci coagule correctement. Il fait une pause pour nous regarder, et voyant que nous suivons il reprend. Quand chez une personne normale le nombre de plaquette est de 150 000 et 400 000 millimètre cube, vous, vous en n'avez que 50 000. C'est très grave pour l'organisme, nous allons vous mettre sous régime pour essayer de les remonter.

Je retiens mon souffle. Elle ne va pas bien, et si elle se coupe ou se blesse gravement elle pourrait en mourir.

_ Cette diminution peut être le signe de plusieurs facteurs variés : une maladie de la moelle osseuse, une carence en fer, une asplénie et splénectomie, une maladie inflammatoire, un stress important, une dépression ou un cancer. Il nous annonce d'une voix grave.

Je frissonne à son dernier mot. Un cancer. Mamie en avait un... Et si maman en attrapait un aussi ? Non... Je ne veux pas revivre ces moments...

_ Vous m'avait signalé, Mme (T/n) que votre mère avait eu elle aussi un cancer et c'est pour ça que nous allons minutieusement surveiller cette possibilité dans votre cas. Le béta nous regarde successivement. Sur ce, si vous avez des questions ?

Mon géniteur ne bouge plus, comme moi. Je fixe le médecin choqué, ma mère est encore plus malade que je ne le pensais et je ne peux rien faire pour l'aider. Je ne sais pas quoi penser, les mots se mélangent dans mon esprit pourtant je n'arrive à en distinguer aucun. Je n'arrive même pas à comprendre le sens de mes pensées. Comme si je me noyais dans un océan de lettre dont je ne comprenais pas la signification. Le docteur sort de la pièce peu de temps après ses dernières paroles, voulant surement nous lasser le temps de réaliser et un peu d'intimité.

Alpha [ Itachi x mâle reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant