Chapitre 3. Jack et Joey

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J'ouvre péniblement les paupières. Je suis... À la cave ? Je me redresse. Une odeur métallique empli l'air. Mes vêtements sont poisseux, collant du sang dans lequel j'étais allongé. Ma tête me tourne, mon coeur retentit dedans. Je dois sortir de là. Le tueur ne semble pas être là, pourtant je l'entends tout près. Je m'appuie péniblement sur mes jambes, haa ! Ça fait un mal de chien. A l'aide des murs en bois je commence à monter l'escalier. Seulement à son tournant je tombe nez à nez avec Légion assis au milieu des marches ! Je sursaute, ce qui a pour effet de lui faire lever les yeux de son poignard qu'il admirait, le faisant tourner sous un rayon de lune.

- Tu es enfin réveiller.

Il se met à ma hauteur.

-...
J'avale ma salive, déstabilisé. Il est diablement sexy.

- Tu ne comptais pas partir j'espère ?
Je n'en ai pas fini avec toi. Tu pensais pouvoir t'évanouir pour t'enfuir ou mourir plus vite ? C'est raté. À la place tu as perdu ta première vie. C'est dommage parce que tu vois, j'ai attendu que tu te réveilles pour profiter de ta punition.

Il s'amuse à faire venir son couteau d'une main à l'autre, le secouant exagérément en me regardant.

Que faire ? Il me bloque le passage. Il s'approche et me saisi le cou, doucement, presque comme une caresse. Ses mains sont douces. Un frisson parcours mon échine. L'a t'il senti ? Il ressert l'emprise sur mon cou, l'air me manque immédiatement et je tente de respirer alors qu'il m'observe sans bouger. Ses doigts sont chauds. Je capture ses mains dans les miennes en le regardant suppliant. Je suffoque. L'oxygène ne parvient plus à mes poumons, j'ai l'impression que mon cou va exploser ! Je presse ma main droite contre sa poitrine. Mes doigts s'accroche à sa veste comme si ça pouvait me retenir. En tout cas ça me rassure un peu.
Il continu, jusqu'à ce que mes mains commence à glisser de son corps. Là il s'arrête et me pose contre le mur du quel je me laisse tomber. Je ne vois rien. Je n'entends rien. Tout est noir et sourd. Seule ma respiration sifflante me parvient. La main de Légion vient soulever mon menton. Je le distingue entre les points noir qui obscurcissent ma vision. je me redresse et passe une main dans son cou, l'attirant à moi. Quitte à mourir autant tenter le tout pour le tout. Il se laisse faire, se penche vers moi.
Doucement il approche son couteau de mon visage et le fait glisser le long de ma joue. Mon sang, chaud, coule le long de la fine plaie qu'il me dessine. Je ne comprends pas. Je l'observe les yeux écarquillés. Au ralenti, je le vois lever son couteau avant de me le planter dans la cuisse ! Soudainement les bruits et la vue me reviennent. C'est une explosion de couleur et de retentissement. Aucun son ne sort de ma bouche à la place une giclé de sang vient s'abattre sur le masque de la légion. Le goût métallique ne quitte pas ma bouche, je le sens dégoulinait sur mon menton, mes vêtements. Légion se relève, sans un mot.

- 1, 2, 3, 4, 5...

Il me tourne le dos et commence le décompte et tapant énergiquement le mur à chaque nouveau chiffre.

Surpris je me rends compte que le jeu continu. Je me relève tant bien que mal et fini de monter les marches lentement. Mon ventre me fait mal, mes muscles sont engourdis et je suis troublé, que vient il de se passer. Je crois que le fait de rester dans cet endroit me retourne le cerveau. Me rapprocher de lui comme ça...

- 15, 16...

J'expire un bon coup et me remets à courir du mieux que je peux. Je pars plein Sud. Avant j'entendais dire qu'il faisait toujours beau là bas. Allons vérifier. Je crache du sang à chaque pas que je fais, ça me dégoûte. Ma cheville en feu me fait souffrir alors que je poursuis ma route dans cet enfer.

Au détour d'une petite colline, je découvre un véritable massacre. Je m'arrête net, n'en croyant pas mes yeux. Mes coéquipiers, mes amis. Ils sont étalés par terre le corps ouvert à divers endroit. Leur cheville, leur bras, leur ventre... Tous baignent dans une mare de sang, Cheryl, Meg et Félix. Que vous a t'il fait ? Pourquoi vous trois et pas moi ? Je m'approche encore d'eux, tellement près que je peux voir leur expression figé sur leur visage. Meg a encore les yeux ouverts et sa bouche est déformée par un rictus de douleur. Félix a le bras tordu, les joues couvertes de coups, sa bouche est fermée religieusement. Un cocard à fait son apparution sur son oeil gauche. Et enfin Cheryl. Sa chemise blanche et méconnaissable, son foulard flotte plus loin, rouge. Une plaie béante recouvre son front, et sa gorge à était transpercée. Sa bouche est grande ouverte, l'étouffant de son propre sang.

Quand Parle Le CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant