Chapitre 1-ELLE, RÉVEILLE-TOI! hurle ma mère.
Eh oui, vous avez bien entendu, je m'appelle Elle.
-Laisse-moi dormir encore dix minutes.
-Non, tu vas être en retard pour l'école!
-Okay, c'est bon. Je me lève.
Je tends la main vers ma table de nuit, prends mes lunettes noires de forme un peu carrées et les pose sur mon nez.
Depuis un an, ma famille et moi avons emménagé au Canada, à Montréal. Avant d'arriver ici, nous habitions en Angleterre, mais mon père a reçu une offre d'emploi plus payante. Alors nous sommes partis pour un autre pays.
Pour que ma mère ne vienne pas me jeter un sceau d'eau froide à la figure, je me lève et monte à la cuisine. Ma sœur Camille est déjà en train de manger ses crêpes. Cette dernière, âgée de 9 ans, ne me ressemble pas beaucoup. Elle a les cheveux d'un blond miel et moi, d'un brun qui fait ressortir mes yeux verts. Ma sœur a hérité des traits de mon père et moi, de ceux de ma mère.
Je m'assois pour manger les crêpes que ma mère m'a préparées. Elles sont tellement délicieuses! Je me rappelle que, quand j'étais petite, j'ai essayé de faire les mêmes que ma mère. Ça a été un désastre total; farine partout, œufs brisés sur le comptoir, plus de mélange sur le four que dans la poêle et les crêpes, toutes brûlées.
Je regarde mon père lire son journal en buvant son jus d'orange. D'après moi, son article est passionnant, car il est concentré à un tel point qu'il ne m'écoute pas parler.
-Papa? dis-je.
Il me fait pas mine de m'avoir entendu.
-La Terre appelle Patrick, je répète, la Terre appelle Patrick, criai-je dans la maison en lui lançant un petit fruit.
-Elle, pourquoi m'as-tu lancé une framboise? demande-t-il sévèrement.
-Pour que tu m'écoutes.
-Tu n'étais pas obligée de me lancer ce fruit tout plein de sirop d'érable dans le visage pour que je t'écoute, tonne-t-il furieux. Bon, que veux-tu?
-Voilà, j'ai une compétition de natation ce weekend.
-Et?
-J'aimerais que tu sois là pour me voir.
- Non.
-Pourquoi? répliquai-je. Tu ne m'as jamais vue.
-Je n'aime pas ce sport, répond-t-il sèchement.
-Ce n'est pas toi qui le pratique, c'est moi!
-Assez parler de ça. Maintenant, va te préparer, sinon tu vas être en retard.
-Au moins Maman et Camille font l'effort.
-Elle, ÇA SUFFIT!
Ça me fait vraiment de la peine que mon père ne veuille pas venir me voir. Il ne veut jamais faire l'effort de venir regarder une de mes compétitions, il pourrait juste rester pendant une demi-heure et après, partir. En me souvenant de toutes les fois qu'il m'a dit non, les larmes commencent à monter jusqu'à mes yeux, et je finis par éclater en sanglots.
-Ça fait quatre ans que je pratique la natation, et tu n'as jamais voulu me voir, dis-je en pleurant.
-Ma puce, va te préparer, s'il te plaît, m'ordonne ma mère plus doucement.
J'obéis et dévale l'escalier qui mène à ma chambre en essuyant mes larmes. Je me nettoie le visage et me maquille d'un simple mascara. J'aplatis mes cheveux tellement doux, longs jusqu'aux hanches. Je m'habille d'une simple chemise blanche lignée noire que je rentre dans des «shorts» taille haute noirs, puis je mets des petits souliers noirs. C'est assez rare que je porte du linge de ce genre, mais aujourd'hui, c'est la photo des élèves pour les cartes étudiantes.
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L'âge n'empêche pas l'amour
RomansaIl a tout pour qu'une fille tombe amoureuse de lui. Ses yeux et son sourire sont magnifiques et sa voix, la plus belle du monde. Il m'a fait fondre moi aussi. Lui, un homme de 28 ans, a réussi à me faire perdre tous mes moyens. Moi, Elle, 17 ans, je...