L'âge n'empêche pas l'amour

Chapitre 16

Chapitre 16

Je m'ennuie de ses lèvres contre les miennes. J'aimerais encore être près de lui. Comment peut-on avoir autant besoin de quelqu'un avec nous en permanence? L'amour, me souffle ma conscience. Je ne peux pas être amoureuse de Joey, il est mon professeur. Il a 28 ans. Cassie te l'a pourtant dit; l'amour n'a pas d'âge, ma chérie, me dit encore ma conscience. Si je pouvais boucler la bouche de mon moi intérieur, je le ferais sans hésiter. En même temps, qu'est-ce que je sais de l'amour? À mon avis, pas grand chose. Je n'ai que 17 ans, j'ai le temps de m'expérimenter. La meilleure personne qui pourra me conseiller est Cassie, car je ne peux parler de cette relation à persone d'autre qu'elle. Même Dimitri serait trop risqué. Mes parents, encore moins, ils vont le tuer, sans oublier de me mettre une ceinture de chasteté. Demain, à l'école, je vais aller lui en glisser un mot.

Tantôt, quand il est venu me reconduire chez moi, il m'a caressé la cuisse. M'embrasser aurait été trop risqué, je peux encore sentir sa main. Les paroles qu'il m'a dites vont toujours rester dans ma mémoire: «On se demande parfois si la vie a un sens et puis, on rencontre quelqu'un qui lui donne un sens.» Je n'arrête pas de me redire cette phrase dans ma tête. Je crois qu'il parlait de moi. Sinon, à qui faisait-il allusion? Toi, idiote, me souffle ma conscience. Foutu moi intérieur.

Je me lève de mon lit pour aller nous préparer à souper, à ma soeur et moi. Puisque mes parents ne sont pas là, ce sera des nouilles chinoises, ils détestent ça. Après avoir déposé les assiettes sur la tables, je crie à Camille de venir manger.

-Alors, Camille, comment a été tes deux jours sans moi?

-Bien, affirme-t-elle d'une voix fatiguée.

-C'est tout? D'habitude, tu fais plein de choses avec ton amie.

-Je sais.

-Camille, ça va? Tu es toute pâle.

-Je suis étourdie, dit-elle juste avant de tomber par terre.

-Camille? Camille? Réveille-toi, crié-je, paniquée.

Je prends mon cellulaire dans ma poche et compose le 911. J'attends peut-être trois secondes, mais elles me paraissent une éterniter.

-911 j'écoute, quelle est votre urgence?

-Ma soeur vient de perdre connaissance. Envoyez-moi une ambulance s'il vous plaît.

-Quelle adresse?

-JE NE SAIS PAS MON ADRESSE, crié-je exaspérée. Ce n'est pas compliqué, je veux une ambulance pour Camille.

-Madame, calmez-vous. Nous allons retracer votre téléphone.

Je patiente encore un trois secondes qui me paraissent interminables. Elle a enfin mon adresse et a envoyé une ambulance en posant toutes sortes de questions. dix minutes plus tards, ma soeur et moi sommes dans l'ambulance en direction de l'hôpital. Le seul mot que j'ai dans la tête est "cancer", je ne veux pas que ce soit ça. Des larmes, non pas des larmes, une rivière sort de mes yeux depuis tout à l'heure.

-Pensez-vous que c'est un... un cancer? questionné-je les ambulanciers.

-Elle ne s'est pas encore réveillée, ce n'est pas bon signe, à mon avis, mais je ne suis pas docteur, ma belle.

-Oh mon Dieu, dis-je en pleurant de plus belle.

L'homme à ma gauche me lance un regard désolé.

-Pourquoi cette merde de cancer existe, dis-je sans attendre de réponse de la part de l'homme.

-Ce n'est pas sûr que votre soeur ça. Je ne crois pas que ce soit le cas.

-Comme vous l'avez si bien dit tantôt, vous n'êtes pas un médecin!