Chapitre 5

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Chapitre 5

Les lundis matins sont toujours les plus difficiles. Je n'aurais peut-être pas dû me coucher tard hier, mais je lisais «Si je reste». Ce n'est pas vraiment bon, mais le film a l'air excellent.

Je monte les escaliers pour aller déjeuner, même si mon appétit n'est pas vraiment là. Après mon repas, je descends dans ma chambre me préparer. Je m'habille d'une simple chemise en jeans pâle rentrée sous une jupe mauve montée jusqu'au nombril. Mes cheveux sont légèrement bouclés. Ce matin même si le réveil a été dur, je me suis levée assez de bonne heure pour prendre le bus avec ma sœur. Des fois, Camille s'habille bizarrement. Elle porte des «shorts» bleus avec des leggings en dessous et un chandail rouge. Je trouve que ça ne fait pas vraiment beau, mais si je me risque à lui dire, elle va me bouder.

L'autobus s'arrête devant une jolie petite maison. Oh bon sang...Guillaume prend le même autobus que moi, c'est lui qui habite là. Depuis quand vit-il à deux bâtiments de chez moi, putain? Normalement, il y a juste des personnes âgés aux alentours, aucun jeune. Merde, je ne pourrais plus sortir de chez moi en pyjama les cheveux en bataille pour lire sur la galerie. Il vient tout gâcher mon quotidien. Bon j'avoue, j'exagère un peu...

-Allô, je peux m'asseoir avec toi? me demande-t-il.

Oh mon Dieu, comment dire non à cet Apollon. Son beau chandail bleu pâle laisse apercevoir son torse musclé, ses cheveux parfaitement coiffés sont magnifiques. Son jeans légèrement serré me permet de voir des longues jambes bien musclées et me laisse percevoir ses belles fesses. Bref, il est très bien bâti!

-Heu... oui, dis-je.

-Merci! C'est toi qui m'as envoyé une invitation sur Facebook? demande-t-il avec un beau sourire éclatant.

Putain, comment ça je ne l'ai pas vu avant aujourd'hui?

-Peut-être, je m'appelle Elle Lévis.

-Oui, c'est toi, disons que c'est assez rare comme nom, «Elle».

-Ouais, marmonnai-je, gênée de mon nom.

-Mais, c'est jolie, dit-il avec le même sourire que tantôt.

-Oh, merci, fis-je, les joues en feu.

-Ça me fait plaisir!

Tout le reste du trajet, nous avons parlé de son déménagement, il arrive des Îles-de-la-Madeleine. Ses parents sont morts trois ans plus tôt, il habite avec ses grands-parents. La vie là-bas lui rappelait trop ses parents. Alors ils sont partis pour Montréal. Quand nous sommes arrivés à l'école, je suis tout de suite allée voir Dimitri et Cassie après avoir salué Guillaume.

-Elle, je rêve ou Guillaume prend ton bus? me demande Cassie un peu trop excitée.

-Guillaume? répète Dimitri, inquiet.

-Un gars pour Elle, précise Cassie.

-Attends, je lui ai juste parlé ce matin, répliqué-je.

-C'est juste un léger détail.

-Non, dit Dimitri.

-Non? fait Cassie.

-Tu es trop bien pour lui, répond-il.

-Pff, argumenté-je.

Nous partons tous à rire.

-Les amis, qu'est-ce qu'il y a de drôle?

-Oh, Antoine, tu veux encore que je te pète la gueule? demande Dimitri les jointures blanches tellement il serre les poings.

-Wow, Monsieur Muscle, on se calme, je suis venu voir Elle, se défend-t-il en riant.

-C'est plate, parce que moi je ne veux pas te voir, dis-je sèchement en me dirigeant vers la porte d'entrée.

-Elle, attend s'il te plaît.

-QUOI, QU'EST-CE QUE TU ME VEUX PUT... commencé-je avant qu'il me coupe la parole en m'embrassant.

J'essaye de me dégager le plus possible, mais il est beaucoup plus fort que moi. Il me serre trop fort. Ça fait mal, je vais avoir des marques de bleus sur mes hanches. Soudain, quelqu'un attrape Antoine par le collet de sa chemise et le sépare de moi.

-ANTOINE, AU BUREAU DU DIRECTEUR! TOUT DE SUITE! ordonne Joey en criant.

- Putain, MÊLE-TOI DE TES AFFAIRES! crit Antoine.

-Ne me force pas à aller te porter moi-même, le menace Joey, un peu plus calmement.

Antoine se tourne pour s'en aller, mais juste au dernier moment, il se retourne de et donne un coup de poing à Joey. Il est maintenant au sol le nez qui saigne, mais il se relève tout de même et prend Antoine par les deux bras et les met dans son dos comme dans les films policiers et l'emmène dans l'école.

-Viens avec moi, me dit Joey.

Sur le moment, je ne bouge pas, encore traumatisée par la scène qui vient de se produire devant mes yeux. Je sens la main de Cassie qui me fait signe de suivre le professeur. Alors, je m'exécute. Putain de merde, je n'arrive pas à y croire, Antoine a frappé Joey, un enseignant. Je me remémore la scène dans ma tête, Antoine qui m'embrasse sans mon consentement, Joey qui vient me sortir de ce calvaire, Antoine qui donne un coup à mon sauveur et le nez en sang de Joey. Tout ça me fait comme un coup de poignard dans le ventre et j'éclate en sanglots.

-T'inquiète pas Elle, je vais m'assurer qu'il soit mit dehors de l'école, me rassure doucement Joey.

-Ne lui parle plus jamais, t'as compris? répond Antoine à ma place.

Joey n'argumente pas; ça ne servirait à rien. De toute manière, il va être renvoyé. Après avoir expliqué la situation au directeur, Joey m'amène dans sa classe pour parler de l'incident. Il sort une trousse de premiers soins de son bureau pour nettoyer son visage.

-Tu as une trousse de premiers soins dans ton bureau? demandé-je en essuyant mes larmes.

-Oui, ce n'est pas la première fois qu'un gars me frappe à parce que je défends une jolie jeune femme, dit-il avec son sourire en coin.

-Ah.

-Elle, maintenant j'ai besoin de tout savoir, reprend-il, plus sérieusement.

Je lui ai tout conté l'histoire en commençant par l'autre matin quand il est venu chez moi pour m'amener à l'école jusqu'à aujourd'hui.

-Là, je comprends mieux, déclare-t-il en essayant de nettoyer son visage.

-Laisse-moi faire, Joey, dis-je en prenant la lingette désinfectante.

-Merci.

-Sinon, Antoine c'est quoi qu'il va lui arriver? demandé-je en soupirant et en priant pour que mes larmes ne tombent pas.

-Il va être renvoyé de l'école. Elle, je le vois que tu te retiens de pleurer. Laisse-toi aller, ça te fera du bien.

À ses mots, j'éclate en sanglots et Joey me prend dans ses bras. En ce moment, je m'en fous de coller mon professeur. Je veux juste pleurer dans les bras de quelqu'un.

***

Hey!!!

Je voulais encore remercier ceux et celles qui prennent le temps de me lire. Ça fait chaud au coeur de voir mon nombre de lecture même s'il y en a pas beaucoup. Merci à Alex-Adudu pour avoir corrigé mes fautes!!!

bisoux xxxx

L'âge n'empêche pas l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant