Chapitre 4

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Je me souviens de ce premier jour de printemps. Trois mois venaient de passer depuis ma rencontre avec Reyhi et nous nous étions beaucoup rapprochés. Il passait tout son temps libre à la serre ou aux écuries et je l'aidais à approfondir son lien avec la nature. Il avait été tellement heureux quand il a parlé à Silem pour la première fois. Ensuite il s'était souvenu de la totalité de l'histoire de ses parents et m'avait tout expliqué. 

Ses parents sont sorciers et ils lui avaient fait oublier touts souvenirs de leurs rapport à la magie ou à la sorcellerie. En renouant avec la nature, le sort s'était effacé. Il savait qu'en parler à qui se soit le mettrait dans une situation très délicate et l'empêcherais d'atteindre son rêve. Nous étions donc dans le même bateau. Il connaissait mon secret et je connaissait le sien. 

Quelques temps plus tard, il m'avait présenté un de ses amis qui allait devenir l'amour de ma vie : Vadel. 

Première chose qu'il avait fait : me réprimander pour ne pas aller en cours. J'ai tenté de tout lui expliquer car Reyhi m'avait dit que je pouvais lui faire confiance mais il semblait plus croire que je lui sortait une excuse sans queue ni tête. Son familier m'a sauvé la mise sur ce coup-là. Il s'était invoqué tout seul sur l'épaule de son contractant et avait commencé à me parler de la pluie, du beau temps et de l'étroitesse d'esprit de son contractant trop empêtré dans l'histoire de sa famille. L'oiseau était vêtu de plumes colorée dans les tons bleus foncés comme la nuit et des yeux dorés envoutants. Il ressemblait beaucoup à son maître sur ce point-là. Ils avaient les mêmes yeux. 

"Au moins il a encore des parents ! Les miens sont décédés il y a des années et je connais à peine l'histoire de la famille de ma mère. Tout ce que je sais c'est qu'elle vient du nord. Avais-je répondu.

- Par la mère nourricière ! Excuse mes paroles hasardeuses, j'ignorais que tu étais orpheline. Me dit l'oiseau.

- Ce n'est pas grave. L'eau a coulé sous les ponts depuis le temps et je ne suis plus aussi triste que quand j'étais petite. Sinon qu'est-ce qu'un oiseau aussi libre et majestueux que vous fait attaché par un contrat à un magicien ?

- Je l'aime bien avec son petit caractère. Il a soif de comprendre le monde mais il est un brin engluée dans les histoires de sa famille qui lui font croire que les oreilles sont des gens abandonnées par dieu.

- Serais-tu en train de remettre plusieurs siècles de mon histoire familiale en cause mon cher Greytran ? Dit le magicien. 

- Je suis plus vieux que ces sornettes petit idiot. Ce n'est pas moi qui remet en question ton histoire familiale, c'est ton histoire familiale qui remet en question la nature. Rétorqua l'oiseau.

- Je vais dire que je te crois. 

- Et tu devrait le faire. Greytran est un oiseau apparaissant dans plusieurs légendes vielles de près d'un millénaire. Il est le mieux placé pour te raconter l'histoire de ce pays et tu devrais te sentir honoré qu'il t'ai choisi comme contractant.

- Dit comme ça en effet ! Ajouta Reyhi.

- Mais ça n'empêche pas que tu devrais aller en cours ! 

- Mais c'est qu'il est têtu !! Râlais-je de concert avec Reyhi et Greytran. 

- je te l'ai dit ! Il a son petit caractère ! Reprend l'oiseau de nuit. 

- Cette histoire d'oreille et de lien avec la nature m'échappe totalement. Si les prêtres t'ont déclaré magicienne c'est que tu dois bien avoir un peu de magie dans l'essence de ton âme ! 

- À ce point-là il n'est plus têtu mais totalement con ! Soufflais-je à Greytran. 

- Parfois je me demande pourquoi j'ai accepté ce maudit contrat avec lui...Ah oui ! Parce que ce petit pignouf  était assez ouvert pour comprendre les oiseaux à l'époque !...Enfin papa et maman se sont empressé de remédier à cela ! Parler aux animaux c'est de la sorcellerie et les sorciers sont des enfants du démon et gnagnagna ! 

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