Nul réveil ne fut plus douloureux que celui-ci. La sensation douloureuse vous martelant le crâne et ces picotements vous parcourant la peau tandis que les paupières peinent à s'ouvrir dû à un rayon de soleil bien trop puissant.
Un grognement lui échappe, peut-être même deux tandis que Joséphine tourne et retourne sur elle-même en espérant se trouver une meilleure position, enfouissant son nez jusque dans l'oreiller à l'odeur de lavande. Puis soudain c'est la réalisation, d'un élément ajouté un autre, la jeune femme s'éveille en constatant avec effroi qu'elle n'a visiblement pas passée la nuit dans ses propres draps. Ce lit à baldaquin n'était pas le sien, cette pièce lui était bien inconnue et la voilà dans une tenue qui aurait su faire rougir plus d'un jeune homme. Nue. Comme un vers. Où était-elle ?
S'enroulant dans les draps, elle manque de peu de trébucher tandis qu'elle effectue les cent pas dans la pièce à la recherche d'indices, mais cette dernière bien que décorée semblait impersonnelle. Une chambre d'invité peut-être ? Mais où ?
Regardant par la fenêtre, elle ne reconnaît ni la cour, ni les jardins avoisinants. Les quelques domestiques qu'elle voit passer à l'extérieur ne lui sont guère familiers et tous ces éléments accumulés lui donne une crise d'anxiété. Avait-elle été enlevée ? Non, probablement pas. Aurait-elle été si débauchée qu'elle a suivie le premier inconnu jusque chez lui ? Certainement pas son genre.
Et puis soudain un éclair de génie. Un souvenir. Puis un autre. Le flot revenant de la soirée passée. Elle se souvient de s'être rendue sur le balcon et d'avoir engagée la conversation avec un inconnu dont elle n'a même pas demandé le nom. Ils ont discutés, ris et bu ensemble. Et puis ensuite tout devient plus trouble et difficile à cerner.
- Seigneur, qu'ai-je fais ?
- Bien que j'aurai aimé que l'on m'appelle ainsi, je doute que cela fasse référence à moi, n'est-ce pas ?
Une voix s'échappe du pas de la porte tandis qu'entre la silhouette masculine à peine drapée d'un peignoir ouvert et d'un pantalon tenant dans sa main une tasse de café. L'homme d'hier soir. L'inconnu sans prénom.
Devinant aisément le désarroi de la jeune femme, l'homme en question s'en amuse tandis qu'il s'avance vers elle, posant à ses côtés sur une table sa tasse avant de la dévisager. Visiblement, elle ne sait pas où elle et moins encore qui il est. Ce n'est pas grave. Il y a un petit côté amusant et plaisant à n'être que l'homme d'une soirée.
- Au cas où vous vous le demanderiez, vous êtes chez moi, lance ce dernier dans un sourire amusé.
- Mes vêtements ? bafouille Joséphine complètement paniquée
- J'ai demandé à ce qu'ils soient lavés. Il n'était pas question de vous coucher dans une telle tenue.
Penchant légèrement la tête sur le côté, Joséphine, perdue dans ses pensées, peine à suivre la conversation bien trop matinale pour son esprit encore embué.
- Buvez tant que c'est encore chaud, cela vous fera certainement du bien et peut-être alors serez-vous disposer à me dire où est-ce que vous habituez pour que je puisse vous ramener.
Ne lui répondant toujours pas, elle saisit la tasse d'une main tremblante avant de s'en abreuver. Elle n'a jamais aimé le goût amer du café, mais il faut croire que rien ne semble être en mesure de la sortir de ce doux cauchemar.
- Vous avez visiblement bien plus de répondant à la nuit tombée. N'ayez crainte, je ne vais pas vous manger.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle enfin en le dévisageant intriguée
- N'est-il pas un peu tard pour me demander mon nom ? En outre, il me semble qu'il est d'usage de donner son nom en premier, non ?
- Je n'ai pas pour habitude de donner mon nom au premier inconnu.
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Joséphine
FantasyAlors que sa famille est au bord de la ruine dû à un malencontreux sort du destin, Joséphine se voit contrainte d'épouser le Comte Francis Detina dont la réputation plus que douteuse ne lui présage en rien, une fin heureuse. Néanmoins, lors d'un bal...