Les 3 jours qui me séparaient de l'heureux festival filèrent si vie que je n'ai pas eu le temps de me préparer mentalement... Le matin du grand jour, ma mère était ravie. Elle était surtout ravie de pouvoir m'habiller comme bon lui semble, parce que oui, pour le festival, il est hors de question de s'habiller en jean/tee-shirt. A mon grand malheur... Je crois qu'elle a acheté une de ces robes avec une traine derrière. Quel horreur. En fait c'est pas que j'apprécie pas de porter des beaux vêtements, c'est juste que j'apprécie pas de me faire remarquer. C'est une manière de protéger mon secret et aussi protéger les autres de mon secret. Par exemple, même si je m'entends pas très bien avec mes parents, je n'aimerais pas qu'il leur arrive malheur. Comme ils sont de ma famille, ils sont tout aussi concernés par mon "problème", et le conseil, s'il apprend mes soi disant capacités, n'hésitera pas à la punir... Parce que bon, passer je-ne-sais-combien d'années à côtoyer une fille qui lit l'avenir doit normalement se faire remarquer. En vrai je me fais pas trop de soucis parce que je pense que la position de mon père dans la hiérarchie sociale lui permettra surement de laver son nom. Je passai donc mes dernières minutes de calme sur mon lit, à ruminer mes pensées. Puis à regarder chaque coin de ma chambre, avec cette mauvaise impression que c'est la dernière fois que je la vois. Péniblement, je me levai et descendai dans la cuisine. Puisque que c'est le festival ,je n'ai pas cours, seul avantage de cette fête horrible. Sans étonnement, ma mère tient dans ses bras un habit, une robe plus précisément, pleine de paillettes et de fine mousseline. Radieuse, elle me dit :
- Regarde ce que je t'ai dégoté, elle me la montra, elle est belle n'est-ce pas ?
Certes. Elle est belle... Mais un tout petit problème était quand même présent.
- Maman... On avait dit PAS de décolleté ni de dos-nu !
- Oui mais, elle semblait presque me supplier, ça t'irai tellement bien ! Et puis tu attirerais tout les regards ainsi parée !
- Justement, c'est absolument tout ce que je veux pas faire, répliqué-je.
- Allez, là elle me suppliait vraiment, s'il te plait juste une fois, promis l'année prochaine on prendra autre chose, plus simple comme tu aimes. Qu'est ce qui a ? dit-elle en me regardant.
Je me rendis compte que j'ai du réagir à sa phrase, mais je pouvais pas lui dire qu'il n'y aura pas "d'année prochaine" pour moi en tout cas.
- Rien, ma voix n'était absolument pas crédible, c'est juste que... Je m'inquiète si je serai jolie avec cette robe, ajouté-je avec un sourire forcé.
- Alors tu acceptes de la mettre ?
-Oui... Comme si j'avais le choix de toute façon.
-Génial ! Allez, vas te changer, on va être en retard sinon.
Je montai dans ma chambre et m'habillai. Je me regardai dans le miroir : une belle robe pour un mauvais jour... Quelle contraste, pensai-je en roulant des yeux.
Je redescendai dans le salon, ce qui m'a valu de nombreux compliments de la part de mon père et de nombreuses larmes de la part de ma mère, émue de voir sa petite fille grandir. Nous arrivâmes à la place où se déroulait le festival à 11h pile. Comme le veut la tradition, ceux qui font leur première Grande Vérité doivent se mettre en rang à côté de l'estrade. Ils seront les premiers à passer. Je fis un dernier au revoir à mes parents et rejoignis le groupe de jeunes de 13 ans. Ils étaient très bruyant et je me sentais ridicule d'être avec eux. Essayant de détacher mon regard d'un gars essayant d'attraper une fille, je le dirigeai sur l'estrade. C'était drôle parce qu'elle me rappelait ce qu'il y avait eu à une époque, la "guillotine" je crois. Je voyais les choses comme ça puisque c'est ce qu'il m'arrivera dans quelque temps, la mort. Une boule se forma au creux de ma gorge, et elle grossissait encore plus lorsque je vis le conseil monter sur mon bourreau pour l'habituel discours. Un homme à la peau mate s'avança.
- Bienvenue peuple de First World, clama t-il, notre ville s'appelle ainsi, comme vous le savez tous, parce qu'elle efface les erreurs de nos ancêtres et lui donnant ainsi l'occasion d'être une ville prospère et bannissant la monstruosité.
Il fit une pause, laissant ainsi ses mots se répercuter. Je voyais que mon père buvait littéralement ses paroles.
- Cette paix ne peut durer qu'à une seule condition, les secret comme les mensonges doivent être bannis. Il continua à parler mais je l'entendis pas, à cause de ma migraine qui commençait à arriver et je la connaissais trop bien. C'était celle qui annonçait mes prédictions et ce n'est absolument le bon moment, alors absolument pas. J'entendis tout de même des applaudissements, signe que le discours était fini.
Puis je sentis de puissants bras m'emporter sur la scène, j'avais tellement mal que je ne me débattis même pas. L'homme du conseil me dit.
- Honneur à la plus âgée, Prospérité Sagesse et Honnêteté, telle est la devise.
- Prospérité Sagesse et Honnêteté, répété-je faiblement.
Et le public m'applaudit, ce qui n'était absolument pas la chose à faire, j'essayais d'implorer du regard pour que quelqu'un arrête tout ça, mais personne ne fis rien. Mon regard passait de différents visages, puis à mes parents et pour finir... Sur Thomas. Il était seul à ne pas applaudir. Je continuai à le fixer que je sentis presque pas le produit qu'on m'injectait, brutalement je m'assied sur la chaise, mon vertige qui commençait à me faire voir trouble et le casque qu'on me colla sur la tête n'arrangeait pas les choses. Le noir se fit et le silence aussi, c'était signe que la Grande Vérité avait commencé pour moi.
Coucou tout le monde ! Le chapitre 4 comme prévu ;). Et aussi ! je veux vous remercier car je vois qu'il a, certes pas beaucoup, mais il y a un peu plus de lecture et de votes... Et ça me touche en plein cœur. Merci merci ! Et n'hésitez pas à me donner un avis :).
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Seule contre Tous
Teen FictionNouvelle société, nouveaux défauts. Ria, 15 ans, en fait partie. Pas de mensonges, rien que la vérité sinon c'est la condamnation. Bannis ou tués, c'est la punition du mensonge. Mais, comment vivre dans ce monde lorsqu'on voit des choses... Des brib...