Chapitre 9

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Il entra donc dans la chambre après le départ de la médecin. Son amie était reliée à tout un tas d'objets étranges auxquels il ne comprenaient pas grand-chose, bien qu'il ait assisté Mori longtemps.
Elle était allongée dans le lit, la couverture relevée jusqu'à ses épaules et le cou recouvert de bandages.
Il se surprit à sourire en se disant qu'elle lui ressemblait.
Oui. Décidément, ils faisaient la paire ces deux là. Pas un pour rattraper l'autre dirait Yosano et elle serait dans le vrai autant que dans le faux. Parce que s'ils se mettaient toujours dans des galères impossible, il était hors de question que l'un abandonne l'autre. Entre eux deux, tout était aussi simple que compliqué. Il voulait mourir, elle vivait pour lui. Elle voulait aimer à nouveau, il apprenait à le faire. Entre eux tout était réglé sans être dit. Ils se connaissaient, savaient ce qu'aimait l'autre ou non et étaient au courant de l'avis de chacun sur leur relation mais rien n'avait été dit. Parce qu'ils savaient qu'un jour où l'autre ça cesserai. Qu'un jour ils ne pourraient plus se voir de la même façon, simplement comme un soutient face à ce monde injuste, simplement comme des amis. Ils en avaient conscience depuis longtemps. Un jour il leur faudrait parler.
Et ce jour était surement arrivé. Elle n'avait plus rien qui la raccroche à la vie à part lui. Il se maintenait en vie pour elle. Qu'il le veuille ou non, si Dazai ratait toutes ses tentatives de suicide, c'est bien parce qu'elle était là.  Elle et personne d'autre. Et c'est à lui, à ce type complètement dingue qu'elle avait confié sa vie. Il avait appris, sur le tas c'est vrai, à être humain avec elle. Il avait appris à être gentil, à prendre soin d'elle, à sa façon toujours tordue mais c'était mieux que rien. Et surtout c'était lui.

(T/P), elle avait connu la joie d'une famille aimante mais ça lui avait été arraché. Finalement, elle n'avait pas été heureuse beaucoup plus longtemps que lui. Elle cherchait constamment quelque chose, ses parents, son frère, une raison d'être encore en vie, quelqu'un à qui se raccrocher et ça avait été lui. Il l'avait soutenue, pas toujours de la meilleure des façons, parfois il avait eu des mots violents sans le vouloir mais il ne l'avait pas abandonnée. Il était resté avec elle. Et ça, elle ne lui en serait jamais assez reconnaissante.

Ce soir là, elle ne dit rien, trop occupée à récupérer de ses blessures. Mais il parla. Il ne dit pas grand-chose, ou plutôt ce qu'il dit n'avait pas beaucoup d'intérêt. Ces mots là, il les gardaient pour plus tard. Comme si sa bouche ne pouvait plus s'empêcher de formuler les mots. Comme s'il  devait lui parler absolument avant d'oublier. Comme si ça devait être là dernière fois, parce que dans le fond, ça aurait pu être le cas.
Il s'endormit tard. Sa gorge le tirait d'avoir tant déblatéré et il rit encore du parallèle que ça créait entre eux.

Il fallu deux jours à (T/P) pour enfin ouvrir les yeux et rester éveillée plus de quelques minutes. Une poignée d'heures plus tard elle se plaignait déjà de s'ennuyer. Sa gorge était toujours douloureuse et elle avait du mal à parler. D'ailleurs, Yosano avait été claire : Si tu parles trop, je te bâillonne et je te laisse ici. Autant dire qu'elle était décidée à faire attention. Tout le monde venait lui rendre visite régulièrement, durant leurs pauses. Et même s'il n'était pas d'accord, Dazai avait été tiré dehors par un Kunikida en colère de le voir esquiver son travail. Évidemment, le momifié se débrouillait pour revenir en cachette dès qu'il en avait l'occasion en se faisant couvrir par Atsushi.

Bien sur, en tant que personne responsable, (T/P) lui avait dit de faire ce qui lui était demandé mais elle ne pouvait s'empêcher de trouver drôle chacune de ses tentatives.

A force de batailler, elle obtint l'autorisation de sortir enfin de l'infirmerie mais à condition de vivre avec Dazai et qu'il s'occupe d'elle correctement. Pour vous dire s'il était sérieux, Dazai a promit sur la tête d'Atsushi, qui l'a un petit peu mal pris mais bon.

C'est presque si le détective n'avait pas tenté de la porter tout le long du trajet mais après un superbe coup de coude dans les cotes, il oublia cette idée et préféra marcher à coté d'elle.

En réalité, il aimait bien l'idée de jouer les gardes malades si c'était pour (T/P). Ça l'aurait fait rire avec les autres aussi, mais surtout parce qu'il leur aurait fait des vacheries. Elle, faisait tout pour lui éviter du travail supplémentaire et du point de vue de Dazai c'était : "Beaucoup trop mignon pour que je ne puisse pas craquer. Et puis j'adore quand elle boude parce qu'elle n'arrive pas à faire quelque chose elle-même".

C'était vrai qu'elle se fatiguait rapidement, mais hors de question de rester inactive pour autant. Alors elle donnait un coup de main aux secrétaires de l'agence.

Ses blessures finirent par guérir complètement laissant une Yosano quelque peu désœuvrée mais soulagée. Enfin, il était temps pour le duo de discuter clairement de ce qu'ils voulaient faire. Mais pour ça, ils voulaient avec eux le témoin de leur première discussion à ce sujet, plusieurs années auparavant.

C'est devant la tombe d'Odasaku, après lui avoir déposé une gerbe de fleur qu'ils parlèrent. C'est (T/P) qui se lança la première.

"-Ce jour-là, tu m'avais annoncé que tu ne me rendrais surement pas ma vie si facilement. Tu avais déjà tout prévu pas vrai ?

-Ho pas dans les moindres détails dirons-nous, il prenait son air idiot mais elle savait que c'était pour se donner une contenance.

-Apparemment, je te suis tellement liée que je ne peux pas m'éloigner de toi.

-On dirai bien.

-Dire que j'étais enfin tranquille, maintenant je me sentirais coupable si je partais.

-Tu veux partir ?

-Non. Pour être franche, je ne sais pas trop quoi faire. Enfin, il y a peut-être quelque chose, on en a parlé rapidement...

-Évidemment qu'il y a quelque chose. A ton avis, pourquoi j'ai raté toutes mes tentatives ?

-Bien, alors j'aimerais modifier les termes de notre accord.

-Ne me dis pas que tu veux me reprendre ta vie ? Ce n'est pas négociable ça.

-Tu pourras la garder. Mais seulement si tu me donnes la tienne.

Dazai se mit à rire, pourquoi ? Et bien, certainement de joie tout simplement.

-Mais ma vie, elle est déjà à toi depuis des années, sourit-il.

-Alors, grand-frère, toi qui nous regarde surement en te moquant,  sache qu'on a réussi, bon peut-être pas encore parfaitement mais ...

-Mais on finira à deux et se sera mieux que toute la perfection du monde."

Voilà le dernier chapitre, j'espère que ça vous aura plus. Je vous propose, si ça vous dit, d'écrire des chapitres bonus sur certains moments que j'ai coupés ou qui arriveront dans le futur. Si vous avez des idées, n'hésitez pas à me contacter. Prenez soin de vous. Bye-bye !

Osamu Dazai x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant