Chapitre 5

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Deux silhouettes sortirent de la petite demeure. Il s'agissait d'enfants, l'un plus grand, sa tignasse roussie semblait flamber aux soleil. Avec cette version miniature d'Oda se tenait une petite fille que tout le monde avait reconnu comme étant (T/P).

"-Alors c'est à ça qu'elle ressemblait. Elle a drôlement changé, remarqua Atsushi.

-Elle a teint ses cheveux pour ressembler un peu moins à ce qu'elle était, lui répondit le patron.

-Elle ne doit pas aimer qu'on la force à revoir tout ça"

Yosano n'avait pas tord, ils le savaient tous, mais maintenant qu'ils étaient là, il y avait peu de chance de convaincre Jane de se stopper.

Les enfants jouaient tranquillement dans la cour, jusqu'à ce que leurs parents ne viennent les chercher pour partir en ville faire des courses. Tout heureux, ils se précipitèrent dans la voiture le sourire aux lèvres.

Une fois au centre commerciale, la demoiselle tomba nez-à-nez avec une scène de karaoké installée pour les enfants en l'honneur de la fête de la musique. Elle harcela littéralement ses parents pour qu'ils la laissent y aller. Et elle en eu l'autorisation à condition que son frère reste avec elle.

La petite fille s'en donnait à coeur joie sur la scène pendant qu'Oda l'observait de loin. La foule n'avait jamais été son fort. Ça faisait déjà vingts bonnes minutes qu'elle ravissait son public.
Ce qu'ils ignoraient, c'est qu'Oda n'était pas le seule à surveiller la jeune chanteuse. Un groupe d'étranges personnes avaient reçu pour ordre cinq minutes auparavant de ramener la petite à leur QG. Et ils savaient qu'ils avaient intérêt à réussir.
Quand elle descendit de la scène, fatiguée, la foule était toujours assez dense à ses pieds. Beaucoup voulaient la féliciter. Cependant, avant que quelqu'un ne s'en rende compte, elle avait déjà été attrapée par l'équipe de criminelle et allait bientôt être enfermée dans leur voiture. Une main était plaquée sur sa bouche, l'empêchant de crier à l'aide. Elle se débattait comme un beau diable mais rien à faire, elle ne pouvait pas s'échapper.
Bien vite, trop vite, elle arriva dans le véhicule. A partir de ce moment, elle n'avait définitivement plus aucun moyen de s'enfuir.
Les larmes coulaient sur ses petites joues sans s'arrêter. Elle était intelligente et connaissait beaucoup de chose bien qu'elle n'ait que dix ans.
Mieux valait qu'elle se tienne tranquille pour le moment.
Le trajet dura un long moment. Elle n'aurait pas su dire combien de temps exactement. Elle n'avait pas le droit d'observer l'extérieur.
Ils arrivèrent devant une sorte building ancien. Elle fut pousser à entrer et dû suivre une série de couloirs avant descendre un  escalier pour arriver devant un ensemble de cellules contenant pour certaines des enfants semblables à  (T/P). Tous avaient l'air perdu et apeuré.
Elle fut enfermée dans une cellule elle aussi.

L'image se coupa quelques instants.
"-Je fais une petite avance rapide, les heures qui arrivent n'ont aucun intérêt. Je le sais parce que j'étais à côté, je n'ai pas farfouillé dans ses souvenirs, ne me regardez pas comme ça."

Ils la virent un peu plus tard. Ses larmes avaient cessé de couler et s'étaient incrustées dans ses joues. Elle tremblait légèrement et sursauta quand quelqu'un vint ouvrir la porte. On lui ordonna de venir et elle trottina derrière cette personne. On la fit monter dans un ascenseur qui la conduisit dans le bureau du propriétaire de cet immeuble. Elle entra et se stoppa face à un énorme bureau en acajou vernis. Assis derrière le meuble se trouvait un homme d'une quarantaine d'années à la mine patibulaire. Il était habillé d'un élégant costume mais la méchanceté brillait dans son regard. (T/P) su tout de suite qu'elle devait se méfier de lui plus que quiconque.

Il se leva afin de s'approcher d'elle. La jeune fille se recroquevilla sur elle-même. L'homme posa un genou à terre et effleura la joue de la demoiselle avec sa grosse paluche.

"-Sais-tu pourquoi tu es ici ?
Elle se contenta de nier d'un mouvement de tête n'étant pas sûre de pouvoir parler.
-J'ai demandé à ce qu'on t'amène ici car j'aime beaucoup ta voix.
-V-vous attendez de moi que je chante pour vous, demanda-t-elle timidement ?
-Je vois que tu es une petite très intelligente, c'est bien. Tu ne vas pas chanter uniquement pour moi mais aussi pour tous mes invités. Tu feras ce qu'ils te demanderons. C'est bien comprit ?
-Oui...
-Si tu te comporte correctement, tu seras récompensée."

Voyant qu'il n'obtiendrait pas de réponse, il lui permit de partir. Sans oublier d'ajouter qu'elle devait être prête pour le lendemain.

"-Ensuite, c'est le moment nous nous sommes rencontrés, je vous passe cette magnifique séquence émotion.

Le jour suivant, elle fut amenée à l'étage. Elle dut se laver et se changer. Elle n'aurait le droit à un vrai repas qu'après sa prestation. En attendant, elle mangeait les même plats que les autres. Autant dire pas grand-chose.

Quand elle fut prête, on l'amena plus haut encore. La pièce semblait être une salle de réunion mais on y avait aménagé une superbe scène pour ses chansons. Plusieurs hommes étaient installés dans des divans et discutaient tranquillement de diverses affaires. Quand elle entra, tous les regards se tournèrent dans sa direction. Elle voulu reculer mais une main dans son dos l'en empêcha.

Elle fut menée à la scène et commença à chanter sous les yeux émerveillés des convives et le regard perçant de celui qui se faisait appeler son nouveau propriétaire.

La demoiselle chanta une heure sans se fatiguer pendant que les invités mangeaient tranquillement. Elle préférait ça. Tant qu'elle chantait, on ne lui ferait rien. Seulement, cet instant de tranquillité lui parut filer bien vite. Un homme avait visiblement demandé à la voir de plus près. (T/P) s'approcha donc de son siège. Il la fit assoir sur ses genoux comme un parents l'aurait fait. Cependant, elle se sentait mal à l'aise et son malaise s'accentua quand il commença à la toucher étrangement. Elle tenta de se débattre doucement et très vite, l'homme lui demanda de se calmer. Elle observa la salle à la recherche d'aide. Seul un homme intervint.

"-Allons, cette petite vient tout juste d'arriver, vous pourriez lui laisser un peu de temps.

-Vous avez raison. Allez, va petit rossignol."

Ainsi, elle put quitter la salle. Elle ne sut que bien plus tard que son sauveur était le patron de la mafia portuaire.

Osamu Dazai x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant