Chapitre 8

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Mercredi, 14h23

Louise devrait arriver d'ici quelques minutes. Je stresse à l'idée qu'elle va être dans ma chambre. La dernière fois qu'elle est venue nous nous sommes endormis en nous faisant un câlin. Je rougis en y repensant. Son corps était chaud, elle dormait profondément à cause de l'alcool.


*dring, dring, dring*


Je descends pour lui ouvrir.


Moi – Salut ! m'exclamais-je en lui faisant signe d'entrer.

Louise – Bonjour.


Toujours aussi cordiale celle-là ! Elle salue mon père qui est sur le canapé et nous montons dans ma chambre. On parle un peu des cours, du stresse qu'on éprouve avec le contrôle d'histoire et finissons par nous installer sur mon bureau pour travailler.


Moi – T'as retenu tout ce que nous a demandé le prof hier ?

Louise – Euh... Non... oups, dit-elle en haussant les épaules et esquissant un sourire. Et toi ? me demande-t-elle.

Moi – Pas un mot.


On se regarde et éclatons de rire. Ça commence bien ce travail. Pendant près de trente minutes nous divaguons sur pleins de sujets, on parle de sport et j'apprends qu'elle fait de la gym depuis qu'elle est petite. Je lui raconte que j'ai dû arrêter le sport cette année à cause d'un problème de croissance. Je lui explique qu'avant ça je faisais beaucoup de handball et de natation. Je compte d'ailleurs reprendre ces activités le plus tôt possible. Elle me pose pleins de questions et semble beaucoup s'intéresser à ma vie. Je lui confie ma relation avec ma sœur Laura, et m'extasie à l'idée de la revoir dans 2 jours. Elle a une semaine de pause entre ses deux voyages. C'est rare que j'en confie tant, en général je suis plutôt celle qui écoute les gens. On parle de nos enfances. Elle m'explique qu'avant que son père décède d'un cancer du foie leur famille était très soudée. Sa mère n'a pas supporté de rester vivre là où son père était mort et est revenue dans sa ville d'enfance à quelques minutes de Tours. Je vois qu'elle est au bord des larmes. Je tente de lui changer les idées.


Moi – A mon tour de te raconter mon enfance. Tu ne vas pas me croire, j'ai failli mourir à seulement 1 an en chutant de mon l'escalier.

Louise – Mais nan ? Comment tu as fait ça ? dit-elle en s'essuyant ses larmes.

Je lui tends un mouchoir et poursuit.


Moi – Ma nourrice me gardait un après-midi. Ma mère suppose que j'ai raté la marche et que j'ai dégringolé jusqu'en bas. Je me suis même cassé la jambe gauche. On n'est pas sûr car ma nounou n'en a jamais parlé. Mes parents l'ont remarqué seulement quelques jours plus tard alors que je marchais à trois pattes.

Louise – Tu vas me dire que tu étais déjà une dure à cuire et tu n'as même pas pleuré ?

Moi – Que veux-tu, je suis trop musclé moi, dis-je en tapant ma cuisse gauche.


On rigole, je suis contente qu'elle ne pense plus à son père. Non pas que je ne veux pas l'écouter en parler, mais je sens que c'est un souvenir encore douloureux. Elle m'a aussi dit que sa mère s'en remettait plus vite qu'elle, je pense qu'elle a du mal à accepter ça. Après avoir bien rit, on se met enfin à faire des recherches sur la suède. M.Yuhoi nous a dit que nous avions un budget de 10.000€ pour les visites, activités, soirées et restaurant si on en trouvait des pas trop chers. Nous devons aussi regarder le logement mais il s'agit d'un autre budget non défini. On part 8 jours et décidons avec Louise de faire 8 activités payantes ou non réparties sur 5 jours. On enlève 2 jours pour le trajet et gardons une journée entière de temps libre. On se répartie le travail et commençons nos recherches. Quelques minutes plus tard elle m'interpelle.


Louise – Oh regarde ce chalet, il a l'air d'être spacieux et il a une vue magnifique sur un lac !

Moi – C'est un logement pour combien ?

Louise - Il peut héberger 40 personnes, c'est un lieu conçu pour les grands groupes comme le nôtre et ce n'est pas trop cher.

Moi – Trop bien, bien joué pour cette trouvaille, m'exclamais-je en lui tapant dans la main.


Au bout d'une heure nous décidons de faire une pause goûter. Elle veut faire des cookies chocolat/nougat tandis que je veux faire des cookies aux M&M's. On tranche au pierre-feuille-ciseaux.


Moi – Prête ? Pierre, feuille, ciseaux !


J'ai fait pierre et... Oh la chance, elle a fait ciseaux, c'est moi qui ai gagné. Je saute de joie pour la narguer et nous commençons à cuisiner. Après s'être bien rempli le ventre, on remonte pour terminer nos recherches. Je vais dans ma salle de bain me laver les mains tandis qu'elle retourne au bureau.


Louise – Tu as mis où tes recherches sur les activités de mardi, m'élance-t-elle alors que je savonne mes mains.

Moi – Regarde dans ma pochette verte dans mon sac, lui répliquais-je.


Je me sèche bien les mains et la rejoint. Je la surprends avec la lettre que j'ai écrite l'autre jour dans les mains. Elle me regarde avec de gros yeux et les joues rouges. Je comprends tout de suite qu'elle a eu le temps de la lire.


Louise – Excuse-moi, je... pensais avoir pris la bonne feuille et... je suis tombée là-dessus. J'ai vu que mon nom était mentionné alors je l'ai lu. Je... pardon... dit-elle en bafouillant.


Elle perd ses mots, rougit de plus belle et baisse les yeux. Je suis extrêmement mal-à-l'aise et ne sais pas quoi dire. Louise vient de lire la lettre dans laquelle j'évoque mon homosexualité et l'attirance que j'ai pour elle. Je m'assieds sur mon lit, abasourdie. Je l'entends ranger ses affaires et se lever. Elle s'apprête à sortir de chez moi. 


**********

Il faut toujours cacher ses affaires. Erreur de débutant que Nora a faites. Imaginez la tête de Louise ! Rouge comme une tomate, j'adore.

Vous m'excuserez, ce chapitre est plus court que les autres, mais niveau découpage c'est mieux. Je n'avais pas envie de l'étoffer plus que ça...


N'oubliez pas le vote, ça fait toujours plaisir ;)


A bientôt !

Apprends-moi à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant