• DIX •

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« La nuit est comme un sanctuaire, elle porte à l'intimité »

- Jacques Ferron.





1999, Maison d'Hermione Granger.

Drago, assit sur le lit dans la pièce qui lui servait désormais de chambre, était pensif. Pourquoi avait-il accepté ? Cette question lui torturait l'esprit depuis la veille. Il n'en avait pas fermé l'œil de la nuit. Vivre chez Hermione Granger. Si on lui avait dit il y a quelques années qu'il serait dans cette situation aujourd'hui, il ne l'aurait pas cru une seconde. La vie pouvait bel et bien jouer des tours.

Quelqu'un toqua à la porte. Il ne répondit pas.

- Tu es là ? demanda la jeune femme.

- Oui, finit-il par dire.

La porte s'entrebâilla dans un grincement insupportable. Le visage épuisé d'Hermione Granger, qui commençait à être familier, passa dans l'encadrement de la porte. Elle tenta de sourire, mais les traits de son visage ne suivirent pas ses intentions, se transformant en une grimace douloureuse.

- Tu as besoin de quelque chose ? la questionna Drago froidement.

Pas à son aise, Drago s'était rapidement montré distant et renfermé avec la jeune femme. Il allait lui falloir du temps pour s'habituer à la situation, et encore plus pour l'accepter.

- Tu n'as pas faim ?

Le blond fronça les sourcils. Tant il réfléchissait depuis des heures, il en avait oublié de manger la veille, et ce matin. Il secoua la tête :

- Pas vraiment.

- Je suis en bas, si tu as un petit creux.

Elle ferma la porte derrière elle. Il entendit la jeune femme s'éloigner et descendre bruyamment les vieux escaliers. Une fois le silence de retour, il soupira, se laissant tomber en arrière sur le lit. Son regard fixait le plafond où se trouvait une vieille tapisserie marron.

Quelle affreuse tapisserie... soupira-t-il.

Pourquoi avait-il accepté ? Cette question, encore et encore, hantait son esprit.

La pièce qui allait lui servir de chambre pour les prochains jours étaient hideuse. Meublée d'un unique lit et d'une chaise, les couleurs de la pièce étaient assez sombres. La tapisserie sur le mur, marron et verte, absorbait le peu de lumière qui passait par la minuscule fenêtre, sans parler du plafond sombre qui était effrayant. Il ne se sentait définitivement pas à l'aise, ni dans sa chambre, ni dans le reste de la maison.

Cette sensation de ne pas être chez soi, Drago ne la connaissait que trop bien. Il avait grandi dans un manoir où vivaient, pendant un temps, la moitié des mangemorts qui servaient Lord Voldemort. Ici, au moins, il était au calme, loin de toutes ces personnes.

C'était ironique, la façon dont cette noirceur qui habillait la pièce lui rappelait toutes ces personnes avec qui il avait pu partager son intimité. C'était sans doute pour cela qu'il ne s'y sentait pas chez lui, ou un peu trop. Tous les souvenirs s'entassaient dans son esprit.

Au bord de la folie, Drago soupira de nouveau. Il devait aller faire un tour. Il attrapa un manteau épais qu'il avait laissé trainer sur la chaise, puis se dirigea vers la sortie.

- Je vais prendre l'air, grogna-t-il.

Hermione ne répondit pas. Il jeta un coup d'œil en sa direction ; la jeune femme s'était endormie, à moitié avachie sur la table de la salle à manger. Il leva les yeux au ciel, posa sa veste sur les épaules de la jeune femme, et quitta la maison.

Sombres souvenirs ⎮ DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant