Sombres souvenirs ⎮ Dramione

• VINGT •

« Seul l'Amour peut garder quelqu'un vivant. »

- Oscar Wilde.

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1999, Maison d'Hermione Granger.

Il faisait sombre dehors. Assise dans une chaise inconfortable, Hermione restait muette. Un torrent de larmes coulait le long de ses joues pâles. Une boule amère tordait nerveusement sa gorge, tandis que ses ongles creusaient la peau de ses cuisses.

— Hermione ?

Elle ne répondait pas, ne répondait plus, comme si sa voix l'avait quitée.

— Hermione, ça va ?

Harry attrapa sa main. Elle posa son regard dans le sien, inquiet.

— Harry... arriva-t-elle à peine à chuchoter.

Il sourit péniblement, transformant les traits de son visage en une grimace disgracieuse.

— C'est fini, dit-il en la prenant dans ses bras, tu n'auras plus jamais à revivre tout ça.

C'est fini... se répéta-t-elle infiniment.

— Est-ce qu'il va revenir ? demanda-t-elle.

— Hermione... Ron est mort...

— Drago, est-ce qu'il va revenir ?

Harry écarquilla les yeux, surpris.

— Je crois, dit-il, pourquoi cette question ? Que t'a-t-il fait ?

Elle ne répondit pas.

Je crois.

Après les aveux du blond, le legilimens avait quitté le foyer Granger pour détruire la pensine et les souvenirs d'Hermione loin d'ici. Là où elle ne pourrait pas les retrouver. Le retrouver.

— Parle-moi, Hermione.

— Rien, soupira-t-elle.

Drago l'avait sauvée. En sortant du souvenir, celui-ci était resté muet et l'avait quittée sans un mot, appelant Harry pour venir veiller sur elle. Le brun avait accouru, toquant instantanément à la porte de la jeune femme.

Pas un au revoir, pas un adieu, pas un baiser. Drago l'avait quittée sans un mot, laissant derrière lui de nombreuses questions. Allait-il revenir ? Montrer ce souvenir si intime représentait-il un adieu ? L'aimait-il vraiment ?

— Hermione, s'il t'a fait du mal il faut me le...

— Harry, j'ai mal à la tête, le coupa-t-elle.

Elle enfouit son visage dans ses bras, fermant les yeux. Elle se sentait seule, atrocement seule, loin de lui. En seulement quelques jours, Drago était devenu vital à sa survie. Il était son cœur, ses poumons, son esprit. Il était tout pour elle.

Hermione n'oubliait pas Ronald Weasley. Son cœur lui appartenait tout autant. Mais elle avait appris à faire sans lui, avait repris le cours de sa vie là où elle l'avait laissée.

Drago, reviens...

Hermione soupira. Une main maladroite se mit à lui caresser le dos.

— Que s'est-il passé ? insista Harry. Hermione...

— Harry, es-tu amoureux de Ginny ?

La question le figea. Relevant sa tête, Hermione lui adressa un sourire timide. Ses yeux rougis avaient arrêté de pleurer.