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« Si la nuit les étoiles relaient le soleil, c'est pour ne pas laisser s'éteindre l'espérance »

- Brigitte Jacques. 



1999, Maison d'Hermione Granger. 

S'aimer. Un concept bien étrange que Drago avait du mal à comprendre. Assis dans le fauteuil du salon, plongé dans l'obscurité de la nuit, l'homme pensait. Les paroles d'Hermione Granger l'avaient touché en plein cœur, le frappant en plein dans le mille. Il soupira.

Comment avait-elle fait pour lire en lui comme dans un livre ouvert ? Était-ce si flagrant que ça, que Drago se trouvait lâche ?

Mais tu l'es, mon pauvre type.

Il lâcha un nouveau soupir. Dehors, le croissant de lune illuminait le ciel, laissant apparaître de fins nuages éphémères.

« Ce n'est pas parce que tu te trouves lâche que le monde entier le pense » résonnèrent les paroles de la jeune femme.

Quelqu'un d'autre dans ce monde pouvait-il bien trouver Drago Malefoy bon ? Hermione Granger sûrement pas, elle qui avait tant souffert de son comportement de gamin quelques années auparavant. Pourtant, elle le lui avait dit : « Je ne me suis jamais dit ça ».

Son regard se dirigea vers le mur d'en face, sur lequel se reflétait la luminosité nocturne. Là-bas se trouvait la pensine, objet de toutes les souffrances de la jeune femme. Sans ce stupide récipient, Drago ne serait pas assis là, et passerait sûrement une bonne nuit de sommeil, ou du moins, il en rêvait.

Cela faisait plusieurs jours que le jeune homme n'avait pas dormi ; depuis qu'il avait accepté de se charger du cas d'Hermione Granger, Drago peinait à trouver le sommeil, d'anciens cauchemars refaisant surface.

Il en avait vu des choses, entendues aussi, mais jamais personne ne lui avait coupé le sommeil de la sorte. C'était comme si elle éveillait en lui les pires cauchemars qui hantaient son être. Était-ce parce que sa cliente lui était familière ? Lui rappelait-elle des vieux souvenirs, des erreurs de jeunesses ? Ou tout simplement : n'était-ce pas parce que c'était elle ? Hermione Granger ?

Un nouveau soupire s'échappa de sa bouche, cette fois plus bruyant que les autres.

S'aimer. À en croire les apparences, beaucoup de personnes arrivaient à la conclusion que Drago était un narcissique ; en réalité, ce narcissisme était une carapace, une façon d'exprimer ses complexes et peurs. Il ne s'était jamais aimé, non, bien au contraire. Pourtant, la moitié du monde des sorciers était convaincue que Drago Malefoy était le plus grand narcissique – l'autre moitié ne le connaissait tout bonnement pas.

Il faisait attention à son apparence, certes, soignait ses costumes, sa coiffure et son visage, mais cela faisait-il de lui une personne qui s'aime ?

Une autre question le hantait : comment Hermione Granger avait-elle vu en lui le complexe que des milliers de personnes ne voyaient pas ? Il avait toujours su qu'elle était la plus intelligente des sorcières qu'il n'ait jamais croisées, mais jamais il n'avait vu en elle autant d'humanité. Tout cela avait-il un lien avec ses parents moldus ? Après tout, Hermione était bien différente des personnes qu'elle croisait dans son quotidien, et pourtant, elle semblait s'y épanouir. Hermione Granger était un caméléon, capable de s'adapter à chaque situation, avec chaque personne – ou du moins, ce fut la seule image qui vint en tête au jeune homme.

Sombres souvenirs ⎮ DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant