Chapitre 10 : I miss you | partie 2 |

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Malgré le fait que tu ne liras sûrement jamais ces mots... Et de débilité profonde, je vais quand même t'écrire, une fois de plus...

J'ai le ventre tordu sans toi, rien n'a plus vraiment de sens...
J'arête pas de repenser à nous, et ça me détruit... À finir par se demander si j'aime me faire du mal... J'ai toujours pensé que j'étais forte, courageuse, que jamais je ne m'attacherais à quelqu'un et que jamais je ne dépendrais affectivement de quelqu'un. Alors je ne sais pas si l'esprit de contradiction se compte aussi sur sois-même mais je préfère croire que oui, au vu de toutes les promesses que je me suis faite et que je n'ai jamais tenu...

2R... j'me souviens de ce surnom comme si c'était hier, je l'avais inventé sur une sorte de coup de folie, dans la cours de l'école. Depuis il ne m'a jamais quitté...
J'ai tout ces souvenirs d'enfance qui restent en moi, et sur chacun d'eux, tu y es. Tout ce que je connais aujourd'hui, je l'ai appris avec toi... J'ai appris à nager, dans la même piscine que toi, j'ai appris à danser, et j'étais fière de te montrer mes prouesses avant, certes pas très folles, mais j'en étais fière... J'ai appris à skier, à tes côtés, sur la baby piste de notre station, avec le moniteur de mes débuts, tu t'en souviens ? Samuel ? Il portait une combinaison rouge... J'ai passé des anniversaires avec toi, des Noëls même. Nous sommes partis en vacances tout les quatre aussi... L'Espagne et ses souvenirs... j'y ai remis les pieds qu'une seule fois depuis d'ailleurs... C'était étrange sans toi, il me manquait cette joie de vivre, l'échos de ton rire de l'autre côté de la porte, tes idées farfelues pour construire des cabanes de couvertures... Et aussi... improbable que cela puisse paraître... j'avais eu besoin de refaire comme toi... alors sur le lit superposé, j'avais coincé des couvertures pour faire une cabane...
J'ai un lointain souvenir de toi assis sur le canapé jaune un peu étrange de l'appart', tu te plaignais d'un mal de cou, et quelqu'un te reprochait d'avoir trop été sur ton portable. J'ai aussi des souvenirs de soirs d'été, sur le balcon donnant vue sur la mer, ces bateaux pas si loin qui passaient pour rentrer au port. On regardait le ciel devenir rougeâtre et puis devenir bleu foncé.
Tu te souviens de nos après-midi plage ? On descendait quelques mètres seulement, tels les flemmards que nous étions, et nous allions jouer dans le sable chaud. Un été même, ta maman et toi, vous aviez amené un bateau gonflable, rouge, bleu et jaune, tu l'avais utilisé qu'une seule fois avec moi. Je nageais encore avec les brassards à l'époque, je me souviens que tu voulais aller au large un peu, jusqu'aux bouées jaunes qui délimitait je sais pas trop quoi. J'avais supplié ma mère pour y aller avec toi, et elle avait fini par accepter, un peu à contre coeur je crois, mais ça on s'en fiche aujourd'hui, ça m'a permis d'avoir un bon souvenir supplémentaire, parce qu'au final, nous deux, c'est ça, un souvenir... Tu avais pris deux pelles à sable pour pagayer, mais tu en avais conclus que c'était trop chiant, et tu avais fini par rentrer à main.
Quand je pense à toi, j'ai cette impression étrange, comme si, nos trois ans d'écart n'avait jamais rien changer.
Je t'ai toujours aimer comme un frère, admirer comme une fan, câliner comme si ma vie en dépendait.
Ça remonte à très longtemps, mais je me souviens très bien d'un moment précis... dans la cuisine de la maison où tu habitais au tout début, je t'avais demandé ce que tu étais pour moi, nos mères étaient amies, on se voyait tout le temps, ou presque, on partageait beaucoup. J'étais hésitante à te le demander, et tu m'avais expliqué que si nos mères étaient amies, et que si on se voyait aussi souvent, alors que j'étais ta petite sœur... Ce souvenir me brûle, parce que malgré tout, malgré le fait que tu étais jeune, que nous étions jeunes, ces mots, je les ai retenu comme une promesse, comme quelque chose de fort... C'était fort pour moi... Ça signifiait bien plus que tu ne peux l'imaginer...
Je me souviens de ces nuits, où je dormais chez toi, dans ton lit aux barreaux en fer, j'avais même fini par décréter que j'en jouerais comme de la harpe. Au tout début, on dormait tout les deux dans ta chambre, on parlait jusqu'à pas d'heures, qu'on finissait par rendre ta mère chèvre. On discutait de tout et de rien, de playmobil, de lego, de tes grands rêves à tes petits projets... On se jetait des doudous à la figure innocemment, et quand on entendait ta mère se lever, on éteignait la lampe torche et on faisait semblant de dormir... Tu dormais par terre sur un matelas, et moi je te piquais ton lit, c'était drôle ces nuits-là. Les rares nuits où je ne faisais pas de cauchemars...
Je me souviens de l'odeur de ta maison, ces huiles essentielles que j'avais fini par connaître par cœur, c'était ne plus les sentir qui me paraissait bizarre, pas de ne même plus m'en rendre compte.
On a passé des journées entières à jouer aux playmobils dans ma chambre, pas vrai ? A inventer des histoires incroyables... On a fait de sacré cache cache contre les fantômes aussi... Trafiquer un jeu de 7 familles, imiter des macaques, regarder en boucle le même DVD, appris des répliques de Coluche et du Château ambulant sur le bout des doigts. Construit des maisons et des tours en caplat pour au final décrété que c'était pas ouf. Mélanger des legos et des playmobiles pour avoir plus de personnages dans l'histoire. Jeter une poupée par dessus un fil téléphonique, jouer aux agents secrets, on avait pas d'enquêtes, mais salut, enchantée moi c'est Kate 007, de l'agence Kiki et Éclats. Non ça en vrai je l'ai rajouté mais tant pis. On a appris quelques trucs en origami aussi, à faire des pingouins je crois, non en vrai je sais plus, j'étais trop occupé à rigoler qu'autre chose. On a fait tellement d'activités ensemble, des raquettes, peu de fois, du foot, le mardi soir après la piscine, de l'accrobranche, à balle, de l'escale, comme jamais, du vélo énormément, des spectacles dans mon grenier, de la flûte, de l'harmonica et du piano. On a fait tellement de conneries ensemble, on a eu tellement de délires sans fin...
Mais ce qu'on a fait par dessus tout, c'était de longues marches dans la forêt, sur les chemins sinueux des montages. Le nombre d'heures que l'on a passé tous les 4 en étant coupé du monde, je ne pourrais même pas donner un chiffre approximatif.
J'arrive pas à réaliser, que cette année, ça fera 6ans... 6ans sans être avec toi comme avant, 6ans que je vis dans mes souvenirs, que j'essaie de passer à autre chose, 6ans que je te pleure, des fois, le soir dans l'obscurité de ma chambre. 6 ans que je rêve que tout redevienne comme avant, et 6 ans que ça n'est jamais arrivé... Mais merde... pourquoi ? Pourquoi la vie est si injuste ? Pourquoi elle m'a retirée la seule personne que j'aimais ? La seule personne qui me donnait l'impression d'être libre et légère... La seule en qui j'ai mis toute ma confiance, tout mon respect, et tout mon amour... ou mon amitié si tu préfères...
faut croire que je méritais ça... 6 années qui me semble perdues et inutiles, vides, tristes et monotones... Tu étais ma joie de vivre, tu me donnais envie de sourire, de rire, de vivre en fait même... Tu étais mon monde, la plus belle personne de ma vie. Entre nous, c'était pas toujours cool, on se prenait la tête parfois, mais c'est tellement rien comparer à tout ça...
Tu as été ma plus belle amitié Loulou, et malgré tout l'amour que je continuerais à te porter dans le prochain siècle qui suivra, il va falloir que je passe à autre chose, que j'arrive à donner ma confiance, et tout ce que je t'ai donné à...
[ SIKE ] j'ai les larmes aux yeux et je sais que personne ne pourra avoir tout ça de moi. Personne ne te remplacera, alors tant pis... je brûlerais...

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Avis, vote et commentaires ? J'suis pas vraiment fière de ce texte, dans le sens où tout est réel, ou j'aurais aimé ne jamais l'écrire, mais il est là, écrit sur un coup de tête, en train de pleurer, en pleine nuit. Mais fière d'avoir pu écrire tout ça... Voilà, j'attends vos retours, kiss !
Indiamaël

Love you 2R <3

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