Chapitre 21 : Sco-depresive

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Les heures s'enchaînent longuement,
2h,
3h,
Chaque 3.600 secondes passent lentement,
Comme pour me prouver qu'elles existent bien toutes,
Sans exception.

Mon état mental se dégrade,
Laissant place à la déprime, la tristesse,
De la colère certaines fois,
En passant incontestablement par du dégoût,
Du rejet,
Tout est comme bloquer, figer dans le marbre,
Ce qui me donne l'impression que la monotonie de ma vie ne changera jamais.

Les choses perdent leur goût, leur valeur.
Plus le temps passe plus j'ai l'impression de faire n'importe quoi,
De laisser filer entre mes doigts les plus belles années de ma vie.

Le lycée, mes amis, le monde autour de moi,
L'air ambiant devient à chaque fois irrespirable,
Alors à chaque fois je trouve un prétexte pour m'évader,
De partir découvrir de nouvelles aires,
De nouveaux horizons,
Pour essayer de m'approcher un peu plus du bonheur,
Sans pour autant le toucher,
Jamais.

Jamais toucher au bonheur,
Le bonheur est comme une rose,
C'est beau de l'extérieur mais pour l'atteindre il y a des épines,
Du sang,
De la douleur,
Variant vers les pleurs et la frustration,
Est-ce qu'autant de difficultés en vaut la chandelle ?

J'en sais rien, on en sait rien.
On a pas la chance de savoir ce qu'est le bonheur,
Dans tout le bordel de ce monde,
Cette société part en vrille,
La vie et la ville de même...

Prendre le bonheur comme on pourrait arracher la fleur, d'une rose, sans sa tige,
Ça n'existe pas,
Elle perd sa valeur, son charme, son sens,
Le bonheur est un tout,
La douleur n'existe pas sans le bonheur,
Et inversement,
Le bonheur n'existe pas sans la douleur.

Ma scolarité m'a foutu une gifle magistrale dans la gueule,
Alors même avec tout le recul que je peux avoir,
Et assez de maturité,
Je n'arrive pas à y trouver des belles choses,
Les plus belles rencontres que j'ai faite ne sont pas celles que j'ai lié dans la cour d'école,
Même si, j'ai réussi à noué de beaux liens là-bas,
Les cours m'ont épuisé jusqu'à m'en rendre malade,
Toujours faire mieux que les autres,
Toujours avoir de bonnes notes pour ne pas décevoir les parents,
La famille en général.

Quand malheureusement la pression est trop forte,
On se sent victime,
Je me sens victime de ce système,
Même si tout allait bien dans ma vie,
Je me sentais victime de ma famille,
De mes proches,
Car je n'arrivais pas à aimer et accrocher avec les cours.

Il ne voulait pas d'une explication,
Aussi valable et sincère soit-elle,
Il voulait un bulletin honorable,
Une petite fille qui le rendrait fier,
Mais malheureusement je n'ai pas été cette petite fille,
Si parfaite, si aimante et si honorable.

J'ai échoué dans le système scolaire,
J'ai enchaîné les refus pour aller en cours,
J'ai enchaîné les traits,
Les larmes, les lames...

J'avais mal,
Mais il fallait rester digne,
Alors j'ai pris ma douleur comme acquise,
Et j'ai joué le rôle de la petite fille modèle.

Celle que j'étais loin d'être...

J'ai minimisé mon harcèlement,
Comme on m'avait dit de le faire.
J'ai minimisé la douleur qu'il engendrait,
Ainsi que les traits et les larmes.
J'ai minimisé mes chutes de notes,
Et les crises de ma mère sur mon inconscience à tout faire de travers,

J'ai le système scolaire en travers.

J'ai minimisé ma chute libre,
Direction mon enfer,
Ma dépression.
J'ai minimisé ma perte,
Celle que le monde a engendré en m'obligeant à rentrer dans des cases.

J'ai minimisé ma vie,
En faisant passer l'avis et la vie des autres,
En premier,
Toujours en premier.

Le monde scolaire m'a détruite en silence,
Et à garder mon silence.

Je n'oublierais jamais le regard dédaigneux du gendarme qu'il n'a reçu dans son bureau, quand j'ai enfin réussi à mettre des mots sur tout mon bordel.
Je n'oublierais jamais ces paroles :

Mais non, ce n'est pas possible, on ne vous croit pas, ( nom de l'école ) est petite, tout le monde se connaît et en plus je connais la directrice, elle est très gentille.

L'école était devenue un enfer, mes enfers; la vie était devenue un enfer...

Aujourd'hui tout ce qui concerne l'école,
Me prend à la gorge,
Me donnant l'impression que je vais mourir...
Ce n'est plus une question de choix,
De flemme ou de quoique ce soit.

La scolarité m'a perdue dans la dépression.

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Hey mes p'tits potes, comment vous allez ?
Ça fait longtemps que j'ai pas posté, pardon 🥺👀.
Je travaille dur sur un projet, j'ai hâte de voir où il me mènera, en tout cas, merci pour tout.

Des avis ? Des questions ?
Dites-moi tout :)

Indiamaël ❤️

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