Chapitre 18 : Garder le silence

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¡ Tw : agression sexuelle !

Ta femme est pas si loin,
Pourtant ça ne t'empêche à rien,
Tu glisse tes doigts le long de sa cuisse,
Puis ta trajectoire se fini jusqu'à son entre-jambes.

Tétanisée par la surprise et la peur,
Elle ne bouge plus et ne dis rien,
Tout autour d'elle s'arrête,
Et si son coeur l'avait pu,
Il aurait tout rompu...

Assise sur le canapé noir du salon,
Elle regardait simplement une vidéo sur la tablette,
Elle n'avait rien demander,
N'avais même pas ouvert la bouche.

Assis à côté d'elle,
Tu as commencé à la tripoter,
A prit sa main d'enfant dans la tienne,
Et la déposée,
Sur la bosse de ton short.
Tenant toujours sa main,
Tu l'a obligé à faire des cercles sur le tissu.

Au fil des secondes tu appuyais plus fort,
Bougeant un peu comme par plaisir,
Elle ne disait rien,
Ne réagissait pas,
Bien trop choquée par ce qui se passait,
Son cerveau comme mit en pose pour se protéger,
Ses jambes tremblaient tant elle avait peur...

Tu la regardais avec un sourire,
Que jamais tu n'aurait dû avoir,
Elle a perdu son innocence,
Et toi ton honneur.

Août 2019,
Ce mois-ci était censé être un été comme un autre,
Malheureusement elle l'aura perdu.
Aucune excuse n'est valable,
Restera en combat ta parole contre la sienne,
Et c'est bien ce qui la terrifie,
Ne pas être crue,
Écouter et entendue...

Juste avant,
Elle regardait Swan et Neo,
Michou,
Elle rigolait doucement pour ne réveiller personne,
Comment peut-on passer aussi vite d'une âme légère,
A une âme si lourde à porter ?

Elle s'est tue,
A garder le silence,
Bien trop honteuse de ce qui s'était passé,
Bien trop déçue par sa propre personne.
Les jours qui ont suivi ont été chaotiques,
Incomprise d'elle-même,
Elle a essayé de poursuivre sa vie...

Sa vie qui venait de s'arrêter,
Son monde s'est arrêté,
Tout c'est arrêter.
10 minutes dans une vie,
C'est rien...

10 minutes de ta vie,
2 ans de la sienne...

Elle a essayé de faire comme si,
Comme si tout allait bien,
Comme si rien n'avait changé,
Changement de collège,
De nouveaux amis,
Personne ne se doutait,
De la lourdeur de ses pensées,
De ses peurs qui la broyait,
De ses cauchemars en pleine nuit...

Elle s'est effacé du monde,
Est devenue silencieuse dans ta vie,
Et dans celle de beaucoup d'autres,
Elle voulait seulement devenir un fantôme...

Certaines fois en pleine nuit,
Sans s'en rendre compte,
Elle se dirigeait vers la fenêtre de sa chambre,
Et l'ouvrait,
Espérant avoir assez de force pour sauter.

Elle avait mal à son ego certes,
A sa fierté sûrement ouais,
Mais elle avait surtout mal mentalement,
Sa confiance envers tout le monde s'est détruite,
Encore plus envers les hommes...

Tomber amoureuse  devenait douloureux,
Peur d'être trahie,
Peur d'être forcer,
Elle s'est interdit l'amour,
Interdit d'aimer...

Elle s'est aussi interdit d'être aimée...

Elle a connu les enfers sans même y entrer,
Et on a osé lui reprocher d'avoir menti...
D'avoir menti sur un tas de choses,
Alors ça l'a anéantie à petit feu,
Parler n'était même plus une option,
C'était devenu quelque chose de trop lointain,
Impossible pour elle.

Renfermée sur elle-même,
Devenue agressive avec tout le monde,
Le jour elle jouait les fantômes,
Son rêve c'était d'être dans son home,
Enfermée et ne jamais pouvoir en sortir.
Pour se protéger,
Elle ne laissait personne avoir le moindre impact dans sa vie.
La nuit,
Elle tremblait face à ses cauchemars,
Insomniaque à ses heures perdues
Elle essayait de récupérer son téléphone en douce le soir,
Pour occuper un maximum son esprit,
Seule la musique empêchait à son cerveau de mouliner.

Toujours là  à chercher une explication,
Toujours là à rêver que quelqu'un lui explique,
Mais les mois sont passés,
Et rien, juste le silence qui répondait à ses pleurs.
Personne pour contenir ses sanglots,
Aucune épaule sur laquelle se reposée,
Aucun câlin pour la réconforter,
En pleine nuit après une crise de larmes,
Après un cauchemar bien trop violent...

Elle voulait seulement parler,
Pouvoir ouvrir la bouche sans l'impression de crever,
Elle avait besoin d'une seule personne à ce moment-là,
D'une seule...
Qui saurait lui redonner le sourire,
Qui saurait la prendre dans ses bras en plein milieu d'une rue,
En plein milieu de la nuit,
Elle avait besoin d'être rassurée,
Consolée, écoutée, épaulée.

Juste une seule personne pour ne pas sombrer...
Mais elle n'a pas su la trouver,
Pas su lui avouer tout ce qui la brisait...
Parce que la confiance avait été brisé...
Pour tout et envers tout...

Elle trouvait des dizaines de manières pour mettre fin à ses jours,
Dans sa tête, des réponses morbides à répliquer,
Aucun soupçon sur toi,
Bravo...

T'as détruit son innocence,
T'as détruit sa confiance,
Son bonheur et son équilibre,
Tout ça pour quoi ?
Elle veut une putain de réponse valable... !
Même si je crois qu'au fond y'en aura jamais...

Bravo parce que t'auras aucunes répercussions,
En justice bien évidement,
Le reste elle s'en fou,
Tu verras ça avec ta femme, et ton fils...

Sans un mot,
Tu as réussi à la faire taire,
Celle à qui tu reprochais de trop parler,
Il y a quelques années...

Tu n'as su que la blesser,
Que la brisée.

Et ton retour dans sa ptite vie,
Comment tu l'as vécu ?
Beaucoup trop bien,
Souriant quand tu l'approches,
Elle, elle rêve de s'enterrer vivante,
Juger, cela ferait moins mal que d'être touchée...

Elle est terrorisé que tu la fasse taire à jamais,
Il y a toujours une sortie,
Lui a-t-on dit,
Ce n'est pas grand chose après tout,
Deux, trois mains mal placée,
Ou plutôt dix ou quinze...

Des nuits de larmes,
Dans le silence le plus total,
Engueulée,
Quand elle essaie de faire passer le temps,
La descente aux enfers est tellement plus rapides,
Que remontée la pente.
Mais t'inquiètes,
Tu lui reprochais aussi son acharnement,
Son esprit de contradiction,
En la jetant sous terre,
Tu lui as donné envie d'atteindre les étoiles...

Couronne sur le gâteau,
Cette enfant n'avait que 12 ans...

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