Chapitre 1.

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"Quand votre humeur dépend d'une personne, vous êtes sur le chemin de la souffrance."

Six heures du matin, je me réveille dans la baignoire, une bouteille à la main, afin de me préparer pour aller à l'école.

Je ne me sens pas à l'aise à l'école, entourée de tous ces élèves me regardant avec pitié, mais c'est probablement mieux que de rester chez moi.

Cela fait près de deux ans que maman est morte, et que je rêve de ces phrases qu'elle m'a dites avant de mourir. J'y repense comme si un jour elle pourrait me les redire en face, comme si toutes ces phrases allaient la faire revivre, mais ce ne sera jamais le cas n'est-ce pas, jamais elle ne reviendra. Sa tumeur était déjà trop grosse, on ne pouvait plus rien faire pour la sauver. Avec elle mon père si aimant s'est laissé emporter, l'alcool l'a complètement anéanti et a fait de lui un monstre rempli d'agressivité. Il ne se passe plus un jour sans qu'il ne lève la main sur moi.

En plus de la mort de ma mère et mon père qui me bat, je me mutile et bois afin d'oublier ces douleurs. En faisant cela je me condamne à rester seule, à ne compter pour personne, on ne se soucie pas de mon sort et de mes problèmes mais je m'y fais, même si cela me blesse au plus profond.
Malgré tout cela je n'arrive jamais à aller au bout de mes tentatives de suicide, je m'enferme donc sur moi-même et oublie les beaux côtés de la vie. Pourquoi suis-je obligée de vivre ainsi? Je ne parle et ne reste avec personne, je ne veux pas qu'on me voit comme ça même si dans le fond, j'aimerais que les autres sachent ma souffrance.

En réalité, j'ai honte, j'ai peur, j'ai mal et j'ai l'impression d'être seule au monde, seule avec la souffrance. La souffrance que je me suis en partie créée.

Tous les matins je me réveille après une nuit presque blanche avec des douleurs phénoménales. Les coups laissés par mon père sont omniprésents et abîment mon corps tout comme les blessures que je me fais. Mais me faire du mal par moi-même me fait oublier toutes ces douleurs laissées par mon entourage... Avec tout cela, j'en oublie même mon apparence, les beaux vêtements, les belles coiffures, le maquillage, bref tout ce qui pourrait faire ressortir ma "beauté" ne font plus partie de moi. Je me fous de ce dont j'ai lair comme les autres se foutent de moi. Avoir l'air attirante, je n'en vois pas l'intérêt vu les circonstances. Ce genre de masque à porter ne m'intéresse pas.

...Voilà ma vie depuis deux ans: coups, blessures, mutilations, alcool et parfois cigarettes, tristesse et solitude en plus de l'école et des problèmes psychologiques et familiaux auxquels je dois faire face...
Est-ce que je me plains trop?

The love helped meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant