Chapitre 14.

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"J'aimerais en être aussi sure que vous !" C'est ce que j'ai dit à Marion, la mère de William avant de quitter sa maison.

J'étais justement en train de traverser son jardin avant lorsque Will sortit de sa maison pour m'interpeller. Il portait un jeans mais n'était pas coiffé, le connaissant il a sûrement arrêté de se "préparer" quand il m'a entendue sortir de chez lui.

Il me dit: «Alors tu sors comme ça sans prévenir ?!? C'est le mec qui s'enfuit après avoir passé la nuit avec une fille d'habitude !»

«Pas s'il est chez lui ! Et puis, ça dépend du déroulement de la nuit.»

«Haha ouais, je vois que ma blague est encore tombée du lit!» Me dit-il en s'approchant un peu.

«Tu ferais mieux d'arrêter de faire des blagues à coucher dehors !»

«Waaaw tu commences à me surpasser !»

Il s'approcha ensuite de moi pour m'embrasser.
Je le repoussai doucement, il eut l'air un peu déçu...

«Je peux pas continuer comme ça !»
«Quoi ?!? Qu'est-ce que tu veux dire par là ???» Me répondit-il inquiet.

«Nous 2 c'est... Enfin je veux dire que...» J'inspirai un bon coup : «J'en peux plus de ne pas être franche avec toi ! Hier c'était... Bref tu m'as un peu forcée la main quand tu as dit que j'étais amoureuse de toi et je n'ai pas osé te dire la vérité...»

«Attends, t'es en train de dire que toi et moi c'est pas sérieux ?!?» Me dit-il en ayant l'air de ne rien comprendre.

«Sincère je dirais plutôt...»

«Es-tu sérieusement en train de rompre avec moi indirectement ?» Il fut plus froid en me disant ça et ça me fit mal pour lui. Et pour moi aussi d'ailleurs.

«Pour pouvoir rompre fallait déjà être ensemble et pour moi on ne l'était pas !» Ça me fit encore plus mal de dire ça.

«D'accord et bien maintenant c'est plus clair... Peut-être que pour toi ça n'était pas sincère mais moi ça l'était ! Et peu importe ce que tu pourras dire, je sais que tu ne penses pas toutes les parties de ce que tu viens de me dire !» Il me le dit un peu énervé et bouleversé.

Je refuse de continuer cette séance de torture : «Il faut que j'y aille...»

«Très bien, amuse toi bien dans ton coin, tu rencontreras peut-être un mec sympa en cure de désintoxication ...»

Il regretta directement la dernière partie de sa phrase n'empêche que ça me déchira le coeur plus que le reste surtout que je n'ai pas besoin d'une cure!
J'ai besoin de lui mais lui n'a pas besoin de moi...

Il termina par me dire : «Ah oui, histoire de remuer le couteau dans la plaie : Je t'aime ...»

Il rentra deux secondes après cette tempête d'émotion.

Je sortis de sa propriété et marchai loin de sa maison.
Je sentis monter en moi une tornade de colère et de tristesse, cela me fait l'effet de la foudre frappant le sol, détruisant ce sur quoi elle est tombée.

Je ne rentrai pas directement chez moi, j'avais envie de me changer les idées, de me promener histoire de penser à autre chose que cette horreur de discution.

Que cela soit clair entre nous, je ne pensais pas ce que je lui ai dit mais que vouliez-vous que je fasse ? Il fallait bien même si ça fait mal !

Je décidai d'aller au parc, brillante idée n'est-ce pas ?! Un des lieux où j'ai passé du bon temps avec mes parents et le mec à qui je tiens et que j'ai blessé... C'est bien une preuve que je ne fais pas souvent les bons choix, non ?!?
Je m'assis dans l'herbe, contre un arbre à l'ombre.

Je repensai quand-même à ce que m'avait dite Marion, et si elle avait raison ? Cette question me laisse assez perplexe je dois bien l'avouer...
Oublions ça, je vais recommencer à vivre comme avant. Qui ça va déranger ? A part William personne n'avait dû remarquer mon "changement".

Je restai là quelque temps, à regarder après Wolf et monsieur Lansbury mais ne les vis pas... J'avoue être déçue, c'est en partie pour les voir que je suis venue ici...
Je vis cependant des garçons qui me semblèrent familiers, les garçons de la ruelle. Ils sont avec une femme âgée et un petit garçon. Celui à lunette ressemble plutôt fort au petit garçon. Eux aussi ont une famille. Ils ont eu un comportement inexcusable mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont toujours comme ça.
Ils avaient trop bu ce jour là et sûrement bien d'autres jours mais je sais ce que c'est, ils restent humains et se dégoûtent eux-même même s'ils ne savent pas forcément ce qu'ils ont fait.
Celui à lunette me vis au loin et eut l'air mal à l'aise mais me sourit tout de même. Je ne lui rendis pas directement mais je finis par le faire.
Il se leva avec le reste de sa bande et ce qui je suppose est sa famille puis ils partirent.
Je partis à mon tour quelques minutes après...

Je partis avec l'idée de rentrer chez moi mais je trouvai des coquelicots dans l'herbe sur le bord d'un trottoir. Je les cueillis et allai au cimetière pour les déposer sur la tombe de ma mère. Ce ne sont pas n'importe quelles fleurs, ce sont les préférées de ma mère mais aussi de Will. Il les aime parce qu'il trouve qu'elles expriment l'innocence et la fragilité, un peu son contraire en fait.

Je regardai sa tombe attentivement, il y a une très jolie photo d'elle avec moi bébé dans ses bras contre sa tombe. C'est mon père qui l'avait mise là la semaine après son enterrement.
J'essayai de rester calme et détendue après y avoir déposée les fleurs mais je n'y arrivai pas, je m'écroulai doucement par terre... Je suppose que je n'ai pas besoin de vous dire pourquoi !?
Après avoir repris mon calme je m'assis dos à sa tombe et regardai toutes celles que comporte ce cimetière. Je ne peux même pas imaginer tous les pleurs qu'il y a eu ici.

Je commençai à parler à ma mère, enfin, si on peut dire... Je ne lui dis rien de précis, juste qu'elle me manquait et qu'elle devait sûrement être déçue de moi, de ce que je suis devenue. Je ne parlai pas longtemps car je remarquai assez rapidement que j'avais plus l'air d'une folle qu'autre chose.

Je n'ai rien fait de particulier aujourd'hui, à part me détester encore plus... Mais c'est fatiguant de se détester et de détester son comportement même si on fait les bons choix ! Toutes ces questions me fatiguent encore plus : Ai-je fait ce qu'il fallait ? William m'en veut-il à ce point ?
Tous ces changements d'émotions sont insupportables, je me laissai porter par la fatigue, toujours contre la tombe légèrement abîmée de maman.

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