Chapitre 16.

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Huit à onze, c'est le score du jeu d'hier. Nous avons joué dix-neuf parties. Cela va peut-être vous étonner, mais ce n'est pas moi qui ai gagné mais William.
Oui, je suis aussi étonnée que vous...

Nous avons joué un peu près deux heures.
Pour être franche avec vous, je me suis assez bien amusée.
Il faut dire que c'est assez drôle de voir Will essayer de trouver des excuses lorsqu'il perdait !
Ce garçon est encore un enfant dans le fond. Il a beau être assez mature, il n'est pas toujours facile de le supporter. Surtout lorsqu'il décide de faire le gamin, mais l'envie de rire avec et de lui, prend le dessus sur l'envie de le laisser se calmer tel un enfant puni.

J'essaye encore de me persuader qu'on est mieux l'un sans l'autre mais je n'arrive pas à m'en convaincre...
Vous n'êtes pas sans savoir qu'il est très difficile de faire partir de sa vie, une personne avec qui un lien fort a été noué.
En particulier quand ce lien a été fabriqué lors d'un moment de tristesse et d'angoisse extrêmement puissant et marquant.
Vous vous en souvenez, j'ai demandé a Will de me tuer ?!?
Je pense avoir raison de croire que c'est à ce moment que le nôtre a été créé.

Will est resté chez moi toute la nuit.
Il a même refuser de dormir par peur que je n'en profite pour aller m'enfermer.
Il a tout de même fini par s'endormir tard dans la nuit.
Inutile de vous dire ce qu'il a pu se passer avant, je laisse votre imagination le comprendre comme bon lui semble.
Je me suis endormie avant lui. Je le sais car il m'a remis la couverture correctement peu après que je m'endorme.

***

Il est maintenant neuf heures du matin, Will dort toujours.

Je me levai et allai dans la salle de bain de mon père pour ne pas réveiller William avec le bruit de ma douche.
Je m'attendais à y voir un bazard pas possible mais ce n'est pas ce que je vis en entrant.
La salle de bain est pratiquement impeccable: propre, rangée, ...
C'est comme si une femme maniaque de la propreté y était venue faire un tour.

Ma mère était très propre, mon père, lui était disons normal. Propre mais pas très apte pour le rangement, vous voyez ?
Ma mère rangeait toujours cette salle de bain avec le sourire. Je pense qu'en réalité ça la faisait rire de voir à quel point mon père pouvait mettre tout n'importe où et de pouvoir lui faire la morale après.
Mais je vais vous avouer quelque chose, mon père savait très bien ranger, il voulait juste laisser maman rire lorsqu'elle lui faisait la remarque. En fin de compte, ils ont fait ça l'un pour le plaisir de l'autre sans le savoir.
J'admirais beaucoup la façon dont ils étaient l'un envers l'autre. Ça n'était pas toujours ce genre de couple mignon voir banal qu'on peut croiser comme ça. Non, c'était ce genre de couple qui s'amuse à se taquiner avec les défauts de l'autre.

La salle de bain est pratiquement impeccable car mon père n'a plus de raison de la laisser en désordre pour sa femme.

Je pris rapidement une douche, m'habillai d'un simple legging et d'un t-shirt à mon père trop long pour moi et m'attachai les cheveux en laissant une mèche devant mes yeux. Je n'aime pas quand mon visage est entièrement dégager.
Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que je ne le trouve pas assez joli pour qu'on le voit entièrement. Stupide, je sais. Je me regardai dans le miroir, ou plutôt je regardai mon cou. Au milieu des marques de doigts et de coups se trouvait une autre marque que Will m'a faite qui leur ressemblait mais qui n'avait pas du tout la même signification. Cette marque là contrairement aux autres, je la trouve jolie.

Avant de descendre, je partis dans la chambre de mon père pour y chercher un nouveau briquet mais fis rapidement demi tour après avoir vu qu'il y était.
C'est la première fois depuis un bon moment que je le vois dormir dans sa chambre.
Y aurait-il un rapport avec le fait que Will est là ? Aucune idée mais en tout cas ça me fait plaisir de le voir dans son lit.

Je descendis ensuite prenant bien la peine de ne pas réveiller William.
Je décidai d'aller dans le salon ranger un peu vu que mon père n'est pas là pour me crier dessus.
Il y avait dans le salon, contrairement à la salle de bain, un bazard incroyable. Il va me falloir une éternité pour ranger tout ça, je ne perdis tout de même pas mon courage.
Je commençai par les bouteilles: je pris une boîte en carton pour pouvoir les mettre dedans. Je les ramassai donc, les mis dans la boîte puis partis les jeter dans la poubelle a verre dehors.
Je rentrai directement après et continuai mon rangement.
Alors que mes yeux passèrent sur tout les objets que j'allais devoir ranger, ils s'arrêtèrent sur une petite boîte en bois peinte en blanc. Je connais cette boîte, je l'ai fabriquée il y a des années pour la fête des mères.
Je la soulevai et regardai à l'intérieur. Une vielle photo de famille s'y trouvait. On pouvait voir grand-mère et grand-père, mon père dans son magnifique costume et maman dans sa robe de mariée et puis dans ses bras, se trouvait un bébé minuscule, dans ses bras se trouvait moi.
Cette photo a été prise lors de leur mariage.
Mère m'avait expliquée que ce n'était pas la robe qu'elle devait porter normalement. Elle a dû changer de robe car celle d'origine était trop grande au niveau du ventre.
En effet, ma naissance était programmée pour après le mariage mais je suis née trop tôt, je suis donc née avant le mariage.
Ce qui explique ce changement de robe et le fait que j'apparaisse sur la photo. Touchant n'est-ce pas ?!

Dans la boîte se trouvait également quelques objets qui appartenaient à ma mère.
J'y trouvai un collier qu'elle portait régulièrement. Je le sortis et le mis autour de mon cou.

Après avoir rangé pratiquement toute la pièce, je sentis venir un mal de crâne énorme et commençai à voir floue.
Je partis dans la cuisine et cherchai des médicaments.
Je trouvai une boîte qui contenait des cachets que prenaient souvent mon père.
Je ne réfléchis pas trop et en pris deux. Sans faire attention j'en pris d'autres en buvant mon eau.

Je vis de plus en plus floue et commençai à avoir des vertiges, un long song aigu vint me brouiller la cervelle et le oreilles, une douleur insoutenable me prit tout les membres, je sentis mes jambes me lâcher, un goût de sang vint dans ma bouche.
Les murs commencèrent à s'allonger et le sol à trembler.
J'essayai de marcher mais c'est trop difficile, tout bouge autour de moi. Je sentis que ma tête allait exploser et mes jambes se paralyser.
Je fis un pas et marchai sur la boîte de médicaments que j'avais visiblement faite tomber.
Je glissai et me fracassai la tête contre un meuble puis heurtai une dernière fois le sol avant de ne plus rien ressentir...

The love helped meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant