Chapitre 6.

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Je ne vous raconte même pas l'état dans lequel j'étais en sortant des toilettes après avoir demandé à Will de me tuer. J'étais submergée, c'est sorti tout seul.
Mes larmes avaient cessé de couler mais j'étais débordée de honte à un point inimaginable! Comment une chose aussi horrible a-t-elle pu sortir de ma bouche tout de même? Je n'ai même pas oser regarder sa réaction, je suis partie comme ça sans rien rajouter... Il ne m'a pas répondu non plus.
Je sais que c'est nul de dire ça, mais j'espère ne plus le revoir, pas aujourd'hui en tous cas... J'ai peur de sa réaction et de ce qu'il peut penser de moi dorénavant. Je ne vois même pas pourquoi je me pose ces questions, c'est vrai quoi je ne me suis jamais souciée de ce que les autres pouvaient penser de moi, je suis enfermée dans mon univers... Mais depuis que Will est venu me parler les choses ont changées. Je ne sais pas...je...j'aimerais pour une fois, depuis la mort de maman, que quelqu'un m'aide, qu'on m'aime, qu'on fasse attention à moi positivement,...

La sonnerie a retenti, il est l'heure pour moi de rentrer car on est mercredi... mais avant j'aimerais aller voir Julia. Il y a des fois où même la fragile petite fille peut et veut exploser.

Elle est encore en classe, je l'entends encore rigoler de ce qu'il s'est passé et ranger ses affaires.

«HAHAHA vous avez vu sa tête HAHAHA. Et Will mais pour qui il se prend franchement?!? Haha.»

«Hé Julia ! T'avais raison, je ne serai jamais comme ma mère ! Car même à une pauvre garce comme toi elle n'aurait jamais fait ça ! » Sur ces mots je renversai sa canette sur elle, un cri de terreur sortit de sa bouche face à ses vêtements mouillés et collants. Je dois avouer avoir ressenti un grand plaisir en le faisant! Je n'ai fait que tâcher son haut, sa réaction est tellement disproportionnée. J'aurais pu la frapper, elle devrait s'estimer heureuse.

Mais avec tout cela, en plus de la façon dont je lui ai parlé ce matin, mon père va sûrement me le faire payer. Je vais avoir diz minutes de retard, cela ne vous parait sûrement pas grand-chose mais un alcoolique comme mon père n'a plus vraiment la notion du temps, pour lui dix minutes peut sembler durer une minute comme ça peut durer une heure.

Je n'ai pas envie de courir aujourd'hui car je me suis déjà éraflée tout le genoux en courant hier pour ne pas être en retard, mais je n'ai probablement pas d'autres solutions.

J'ai à peine franchi le seuil de la porte d'entrée que mon père me frappa à la tête avec une bouteille de vin, je tombai par terre suite au choque. Ma tête me paraissait tellement lourde ! J'y sentis un gros coup, c'était assez douloureux.

Mon père s'abaissa et me dit:

«J'espère que ça t'a passé l'envie de me manquer de respect ! Et la prochaine fois, rentre de l'école à l'heure ! Maintenant tu vas bouger ton cul pour aller me chercher une bière, j'ai soif à te crier dessus tout le temps ! Idiote !» Il se releva et alla s'assoir.

Je n'avais vraiment pas le coeur à lui désobéir surtout après le coup que je venais de me prendre, alors je partis lui chercher une bière... J'en sortis une du frigo, l'ouvris et bus quelques gorgées avant de lui apporter.
Je montai ensuite dans ma chambre, mon premier réflex fut d'enlever mon pull puis de prendre une cigarette. Une fois qu'une était finie, j'en prenais une autre et ainsi de suite...
On ne peut pas dire que j'aime fumer mais ça me permet de penser à autre chose.
Je finis une cigarette mais n'en pris pas d'autre et m'assis dans un coin de ma chambre.
J'aime bien ma chambre malgré le bazar qu'elle possède. Elle n'est pas très grande mais j'ai une salle de bain rien que pour moi, elle est rose et blanche (ce sont enfin c'étaient les couleurs préférées de ma mère), elle est un peu abîmée. Il y a une grande porte-fenêtre blanche, un petit lustre au plafond, une jolie garde robe, un bureau encombré de brouillons pour l'école et surtout de photos de famille, de maman, de mes anciens amis... Je n'ai plus pris contact avec eux depuis, enfin vous savez, pas besoin de répéter...
Je ne dis pas que je ne leur parle plus, on s'envoit des messages de temps en temps mais ce n'est plus comme avant.
On dit toujours qu'il faut être présent pour les personnes suicidaires mais en vérité on est les plus abandonnés et rejetés.

The love helped meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant