PDV Eliott
Je me lève à 6 heures de matin, ce n'est pas dans mes habitudes de me lever de si bonne heure mais Hugo, mon idiot de demi-frère, a trouvé ça drôle de mettre sa musique à fond. Je n'ai rien contre Yungblud (c'est d'ailleurs un de mes chanteurs préférés et un modèle) mais dès le matin ça pique un peu quoi.
Je descends l'escalier assez difficilement, j'ai du mal à ouvrir les yeux. Une fois en bas je croise ma mère, elle m'embrasse la joue et me fait une remarque sur ce geste que je fais depuis mon plus jeune âge, celui de me frotter les yeux. Elle dit que c'est mignon et évoque le fait que je dois être malade car il est bien trop tôt pour moi mais je n'y prête pas réellement attention je suis bien trop fatigué pour entamer la conversation.
Une fois dans la cuisine j'attrape un bol et prends le paquet de céréales de la main de Louis, qui évidemment me vaut une raillerie de sa part. Louis est mon beau-frère, il vit encore chez nous tandis que son frère, Nicolas, vit soit chez sa mère soit dans sa coloc'. Je ne vois Nick que lors des fêtes, il ne s'entend pas très bien avec son père mais il avait pour habitude de vivre chez nous, avant.
"Tu t'es levé aux aurores dis donc ! Lance mon beau-père, il faut fêter ça ! Il éclate de rire.
- Hum... Un idiot a trouvé ça drôle de mettre la musique à fond, je réplique, et Hugo, avant que tu ne dise quoique ce soit, c'est du sarcasme. Ce n'est pas drôle.
- J'en connais un qui a réveillé Carla."Ce coup-ci c'est la voix de ma mère qui retentit. Je déteste quand ma famille dit ça, bon ok c'est peut-être vrai et surtout que le fait que je commence à m'énerver n'arrange rien, mais parfois ils agissent comme si je n'étais pas là. Je m'empresse de finir mon bol et pars à la douche.
"Jeune homme, ton bol !"
Ma mère cri du bas de l'escalier mais je l'ignore. Je n'ai pas envie de me prendre la tête pour un bol. Une fois dans la douche je peux enfin profiter de l'eau froide pour me calmer. La colère quitte peu à peu mon corps pour laisser place à un sentiment de bonne humeur. Ce changement d'humeur n'est pas brutal. Mais il y a en qui le sont, comme par exemple hier soir au dîner je criais après mon frère et d'un coup je me suis calmé comme si rien n'était arrivé.
Je sors de la douche avec seulement une serviette, et forcément il faut que quelqu'un soit dans ma chambre. Nan mais ils en font exprès !
"Qu'est-ce que tu fous là ? T'as pas autre chose à faire ? Mon ton blasé en dit long sur mon agacement.
- Gabriel m'a virait, alors je suis venue ici.
- Oui mais c'est ma chambre, Paul. Alors sors, s'il te plaît.
- Mais j'ai pas envie.
- Sors. Ma mâchoire se contracte et je peux voir la peur dans les yeux de mon frère. Je ne le répéterai pas."Paul s'enfuit en courant. Je me laisse tomber sur mon lit, je viens d'effrayer mon petit frère de 9 ans. Je suis horrible. Mais il sait très bien que lorsque je commence à monter dans le rouge il faut partir. Je dois me calmer, je peux pas aller en cours aussi énervé.
Ce n'est pas la première fois que j'effraie un de mes petits frères, lorsque Hugo était plus jeune je le détestait car il était la raison de pourquoi mes parents se disputait tout le temps (ma mère a eu une relation avec un autre homme durant son mariage avec mon père et elle a eu Hugo, mais ils sont resté ensemble à cause de moi car j'étais perturbé comme disait mon père, puis ils ont eu les jumeaux et les triplés), et ça avait pour résultat de m'énerver. Sauf que Hugo n'avait que 8 ans, et je lui faisais peur lorsque je balançais mes affaires d'un bout à l'autre de ma chambre.
Bref, là n'est pas le sujet. J'enfile un pull simple avec un jean et mets mes écouteurs. Une fois à l'arrêt de bus je me retrouve enfin seul. Je m'assoie et prends une grande inspiration, il me reste un quart d'heure à attendre. J'aurai plus attendre plus longtemps chez moi mais la tension que j'avais créé m'étouffais. J'agis toujours de la même façon, je fuis mes problèmes. Mais je pense que c'est plus simple comme ça, de fuir. Je suis un poids pour ma famille qui doit vivre avec, pour mes professeurs qui doivent me supporter, pour mes amis qui doivent m'aider. Des fois je me dis que ce serait plus simple pour tout le monde si je n'étais pas là.
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Not Completely Alone
Teen FictionEliott n'a que 15 ans mais a déjà une vie très complexe, il vit avec des sautes d'humeur, une grande famille recomposée. Et pour un adolescent qui a besoin de beaucoup d'isolement c'est insupportable. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Eliott aura l'...