Not Completely Alone

Chapitre 6

Pdv Eliott

Ce n'est pas la première fois que j'ai des doutes sur mon orientation, je veux dire... Mon meilleur ami a eu des petites copines, Oscar aussi, mes frères aussi. Mais moi jamais. Et puis j'ai toujours vu Yanis différemment. C'était mon ami mais il y avais quelque chose entre nous, non ?

La première fois que j'ai eu des doutes je devais être en quatrième je pense. Je dormais chez Carl et on se posait des questions. Une sorte d'action ou vérité mais sans action. Il m'a demandé à quoi ressemblait la fille de mes rêves. Je me suis posé la question dans ma tête, je n'avais pas de réponses. Alors j'ai dis que je n'en avais pas, que je me fichais d'à quoi elle ressemblait. Puis on a continué nos questions toutes aussi bêtes les unes que les autres. Mais j'avais toujours cette question qui se répétait en boucle dans ma tête.

J'ai préféré oublier. Mais j'y ai souvent repensé. Puis il y avait ce gars en troisième, il était du genre populaire. Grand, brun et des yeux qui pouvait te faire te sentir si mal. Il était assez méchant. Mais j'avais cette tendance à le regarder. Souvent. Je ne savais pas pourquoi. Et puis on a rencontré Yanis, il m'intimidait, me faisait me sentir tout petit. Je continuais de regarder Loup aux récrés, mais ça m'est passé en commençant à fumer avec Yanis. Ça nous a beaucoup rapproché, et comme il disait à l'époque "on mourra ensemble comme ça".

Lorsque je l'ai rencontré il était très bas dans sa vie. Moi aussi. Mais je ne pense que je ne l'étais pas à ce point. Je vivais ma vie, toujours. Mais j'avais ce côté assez obscure chez moi. J'étais extrêmement violent, colérique. Toute ma colère était nue face au monde. Un regard de travers, un mot déplacé ou même juste un bruit me rendait fou. Je passais pas mal de temps chez le principal à cause de bagarres à répétition. On m'a exclue une semaine, alors j'ai dû me reprendre. C'est quand j'ai commencé à passer du temps chez Yanis que tout s'est arrangé. Mais assez du passé, je veux vivre le jour présent.

Le lendemain matin, je me réveille dans les bras de Yanis. Il dort encore. Je sors du lit le plus délicatement possible. Je l'entends grogner un peu mais il se réinstalle juste après. Une fois sûr qu'il dort, je pars à l'armoire et en sors en t-shirt AC-DC, une chemise à carreaux rouges et noirs et reprends mon jean noir troué. J'enfile tout, me coiffe et descends à la cuisine. Un petit-déjeuner m'y attend. Je me sers juste une tasse de café (je sais je devrais pas ça fait qu'empirer mon cas, mais flemme), attrape un toast et remonte à l'étage.

Le lit est vide et je trouve mon... ami ? Je ne sais pas trop mais j'ai plus important à penser maintenant. Bref, il est dans la salle de bain en train de se préparer. Je lui embrasse vite fait la joue avant de poser la tasse sur le lavabo pour attraper ma brosse à dent. Je passe tellement de temps ici que j'ai finis par en mettre une ici. C'est plus pratique. Yanis me regarde à travers le miroir et me sourit avant de quitter la salle de bain. Une fois qu'il est sortit je baisse mon t-shirt pour y apercevoir une marque violette bien présente. Je ris légèrement avant d'attacher mon pendentif et de mettre mes bagues.

"Allez Eli ! C'est juste une dizaine de minutes, je vais pas te tuer ! Je fais ce trajet tous les jours, et je suis bien vivant.
- Je ne monte pas là-dessus. Je croise mes bras sur mon torse et prends un air hautain.
- Très bien t'y vas à pied mais je te rappelle que j'habite plus loin du lycée que toi donc tu seras en retard. J'attrape le casque qu'il me tend tout en faisant la tête.
- J'aurai pas pu dormir chez un ami qui conduit une voiture ?"

Il rit avant de mettre nos sacs dans l'espèce de coffre ou je ne sais quoi. Il monte puis je fais de même en m'accrochant à lui. Il fait chauffer le moteur et pars du garage. La peur prend le dessus là, maintenant. Puis au fur et à mesure du trajet, je me détends. Je souris comme un idiot en regardant le paysage. J'aime la sensation du vent sur ma peau, le fait de pouvoir respirer l'air frais, de voir le monde se déplaçait à une vitesse folle. Mes bras sont autour de ses côtes et mon torse collé à son dos.