Chapitre 23 - La roue des sentiments

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Samedi 2 avril 2022 - 02H00

PDV LIVAI ACKERMAN

J'ai enfin fini ma paperasse, il n'est même pas trop tard. Maintenant je suis coincé avec mon insomnie et il n'est que 02H00 du matin. Frustré, je descends au réfectoire pour aller chercher du thé. J'ai eu la mauvaise idée de finir celui qui était dans mon bureau avant de partir. Il faudra que je passe en acheter à mon prochain repos, je n'ai pas que ça à faire de descendre au réfectoire.

En entrant, la lumière de la cuisine est allumée, sérieux, ils ne sont pas capables de l'éteindre. C'est lorsque j'entends du bruit que je constate que je ne suis pas le seul à ne pas dormir. Je m'avance pour faire face au dos de nul autre que Stella Maillard. Elle a toujours la mauvaise habitude de se balader en pyjama à ce que je vois. Sentant une présence, elle se retourne et m'adresse un joli sourire dont seul elle a le secret "Caporal, bonsoir" me dit-elle simplement comme si nous nous étions vu la vieille. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, pas à ce qu'elle me saute dans les bras, mais pas non plus à un simple 'bonsoir caporal'.

"Officier Maillard" salué-je simplement de la tête en me dirigeant vers les placards.

"Vous avez fait vos devoir !" réplique-t-elle en constatant que j'ai utilisé son nouveau titre.

"C'est presque la première chose que l'on m'ait dite quand je suis arrivé au QG" avoué-je doucement, toujours concentré sur la préparation de mon thé. Je sens son regard sur moi et je tourne la tête vers elle, juste à temps pour la voir baisser les yeux et rougir. Hange a peut-être raison, je lui fais toujours le même effet.

"Vous m'avez manqué Caporal" dit-elle avant de se reprendre rapidement "A tout le monde je veux dire ! Vous avez manqué à tout le monde !".

"Tu m'as manqué aussi Stella" dis-je plus bas. Elle relève vivement la tête et me sourit avant de baisser les yeux sur son verre d'eau. Elle est tellement ... adorable, comment ai-je pu penser que je pouvais m'éloigner d'elle. Tout m'attire chez elle, il n'y a pas une chose qui me repousse ou que je trouve abjecte. Ce qui est plutôt rare quand on y pense. Je me racle la gorge pour dissiper ma gêne suite à cet aveu soudain. "Du thé ?" proposé-je en lui montrant la théière. Elle hoche la tête avant de s'assoir sur la table de la cuisine.

Nous sommes assis en silence, ces silences aussi m'ont manqué. En réalité, c'est notre façon de communiqué. Ce n'est pas un silence pesant, ni gênant, c'est plutôt apaisant et reposant. Soudain, une question me revient en tête, une question que je voulais lui poser il y a un an quand je n'ai pas pu aller la voir avant de partir "Comment va Marlène ?" Elle me regarde, surprise de la question.

"Elle va bien merci, elle était dans le coma et s'est réveillée il y a peu..." dit-elle la tête ailleurs.

"Jean m'a expliqué avant que je parte et "

"Je sais, il m'a expliqué" dit-elle avec un sourire bienveillant. Lorsque nos regards se croisent, encore une fois, elle le détourne sur sa tasse. Pas une seule fois depuis que je suis entré dans cette cuisine, elle ne m'a regardé.

"Ça y est ? Je m'absente un an et je recommence à t'intimider ?" demandé-je en essayant de la taquiner malgré que son comportement me blesse légèrement.

"Tu m'as toujours intimidé Livai" avoue-t-elle simplement. Entendre mon nom sortir de sa bouche me fait frémir. J'aime l'entendre d'elle, c'est ... différent.

"Mais maintenant tu n'oses même plus me regarder" dis-je doucement, sans cacher mon désarroi.

"Pas quand tu me regardes comme ça non ..."

L'Élite (LivaiXOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant