Chapitre 10

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Izuku prit une forte inspiration en se dévêtant. Cela lui faisait un peu peur de se dénuder devant autant de personnes... La nuit était tombée depuis une bonne heure au moins, et la seule chose qui les éclairait était l'immense feu de camp qui projetait sa chaleur partout autour de lui.

Il sursauta quand la voix de Katsuki retentit à ses oreilles.

Il lui demandait quelle couleur il souhaitait... Mais ce n'était pas Mezo qui avait fait ça à la fille cinq jours au pravavant ?

Il posa la question, mais Katsuki ne répondit rien. Il se contenta de verser un liquide noir sur le pigment qu'il avait choisi, et de mélanger le tout, avant d'en mettre sur ses doigts.

Izuku avait l'impression que la scène à laquelle il participait était totalement irréelle. Il était presque nu devant un blond colérique, qui allait apposer une encre indélébile sur son corps.

Il sentit la fraîcheur du mélange entrer en contact avec sa peau et il frissonna. Il ne savait même pas ce qu'il allait faire...

Il ne savait pourquoi, mais il lui faisait confiance, il aurait pu faire ce qu'il lui plaisait, il n'aurait pas résisté...

Izuku releva les yeux, et croisa le regard de braise du blond. Il était seulement à quelques centimètres de son visage, et ses yeux, ils étaient tellement hypnotisant, il aurait aimé s'y noyer.

L'instant se brisa quand Katsuki saisit son épaule pour le retourner.

Il était maintenant dos à lui, frissonnant à chaque contact entre sa peau et la peinture, et il ne savait toujours pas ce que le blond lui faisait.

Il décida de ne pas s'en préoccuper, et ferma les yeux, s'enivrant du contact des doigts du blond sur sa peau...

Le tracé suivit le contour de son cou, et vint s'échouer au creux de sa colonne vertébrale. Il faillit se retourner vivement en sentant un souffle chaud juste au-dessus de sa chute de reins.

Il sentit le rouge lui monter aux joues, et faillit protester quand le blond le retourna.

Izuku regarda plus loin, et se rendit compte que personne ne pouvait vraiment voir ce qu'il venait de se passer. Tout le monde se trouvait de l'autre côté du feu, et la chaleur déformait l'air, ne leur laissant pas une bonne visibilité.

Il amena la main à sa bouche lorsque la main de Katsuki glissa le long de sa hanche, tandis qu'il le fixait.

Il n'avait plus aucune peinture sur les doigts, mais il continuait à doucement le caresser, le regardant droit dans les yeux. Izuku ne savait pas ce qu'il était en train de faire, mais il aurait voulu que ce moment dure toujours.

Katsuki lui souffla quelques mots à l'oreille en se relevant, et il frissonna de plus belle. Tous ses membres étaient cotonneux, il avait du mal à tenir debout et il fut reconnaissant à Katsuki de lui rendre la main.

Il baissa les yeux et observa sur le bas de son ventre le tracé rougi de la peinture pigmenté, encore luisante. Ils n'étaient pas complètement dans le noir, mais il voyait bien les pigments rouges qui ressortaient par endroits.

. . .

-Qu'est-ce qu'on fait ici ?

Peu de temps après que le feu soit éteint, tout le moed était parti se coucher, mais le blond avait saisit cette occasion pour entraîner Izuku au travers du village jusqu'au bord de la rivière où Izuku tentait d'attraper des poissons l'autre jour.

-Tu vas pouvoir observer ce que je t'ai fait... Quelqu'un de la tribu doit bien avoir un mirroir, mais en général la première fois qu'on les regarde, c'est dans l'eau, au clair de lune.

Il avait un sourire rêveur et cela adoucissait son regard, tandis qu'il le faisait avancer sur un rocher haut.

Izuku se pencha, et pu voir dans l'eau son reflet. La lune jetait des milliers d'éclats disparates sur l'onde trouble, mais il y voyait bien. Maintenant qu'il était presque totalement plongé dans le noir, il pouvait voir, au milieu des tracés fins parcourant son torse, les pigments rouges, comme des pépites de pierres précieuses.

C'était magnifique.

Le tracé parcourait son torse, retraçant ses pectoraux, descendant au milieu de son ventre et s'arrêtant en une esquisse fine au-dessus de son nombril. Deux tracés partant de son dos revenant sur ses hanches, glissant à quelques centimètres de son pantalon.

Il descendit du rocher, un sourire aux lèvres.

-Il est vraiment beau, je l'adore ! Tu es doué, tu as déjà fait ça ?

-Non. Maintenant c'est ton tatouage. Il signifie que tu es guérisseur (c'est le dessin qui descends sur tes pectoraux...), mais il signifie aussi que tu appartient à la tribu. Que tu restes avec nous.

Ils n'osaient pas le dire, tous deux, mais chacun savait que cela représentait beaucoup qu'il appartienne enfin à la tribu.

-Hey, viens t'asseoir, ordonna Katsuki en indiquant le sol à côté de lui, où il s'assit lui-même.

Ils restèrent quelques instants ainsi, mais bientôt Katsuki ne tint plus en place, et il souhaita pouvoir bouger, loin, et résister à la tentatrice envie qu'il avait de se pencher sur les lèvres qu'il rêvait de caresser.

Bien malgré lui, il se rapprocha d'Izuku quand celui-ci lui indiqua une constellation.

Les étoiles se reflétaient dans ses yeux, et il n'était pas tout à fait certain que ce soit l'éclat naturel de ses magnifiques iris.

Finalement, il ne résista plus, et vint poser doucement ses lèvres sur l'angle de la mâchoire du petit vert, qui arrêta immédiatement de parler.

Katsuki le sentit frissonner, mais il ne le repoussa pas, et cela le rassura. Il déposa une multitude de baisers le long de sa mâchoire, remontant jusqu'à ses lèvres, attendant une réponse, le cœur battant à tout rompre.

Il soupira de soulagement quand Izuku tourna la tête et lui répondit.

En cet instant il se fichait de tout, de la tribu, des autres, de ce qu'il pouvait bien se passer ensuite, pourvu qu'Izuku continue de l'embrasser.



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Un coup de foudre innatenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant