Chapitre 13

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L'équipage naviguait tranquillement depuis quelques jours et hormis les fréquentes disputes entre Sanji et Zoro tout était calme, aucune attaque de la Marine n'était venu les troubler dans leur trajet. Un matin où la jeune fille s'était installée sur la rembarde avec un calepin de dessin,  elle fut troublée par une énième dispute entre le sabreur et le cuisinier, qui déboulèrent vivement sur le pont en s'attaquant. Elle souffla et se retourna vers la mer pour se soustraire au bruit, dorénavant habitué. "Mais bon j'imagine que c'est normal s'ils s'entendent aussi mal, ils sont tellement semblables et opposés à la fois. Je suis certaine que si ils mettaient leurs différents et leurs fiertés de côté ils formeraient un duo imbattable." Se fit-elle la réflexion en posant son crayon

D'ailleurs il faudrait qu'elle ai une discussion avec Zoro, elle ne voulait pas qu'il dise aux autres ce qu'elle était réellement, pas tout de suite du moins. Même si elle commençait petit à petit à leur vouer une totale confiance elle n'était pas encore prête à confier son secret, elle avait vécut trop longtemps en se cachant pour tout dévoiler aux premières personnes avec lesquelles elle se lierait. Elle sauta donc de la rembarde, posa son carnet sur son lit, et partis à la recherche du sabreur aux cheveux verts. Le connaissant il devait encore être entrain de s'entraîner à la vigie, ou de dormir quelque part.

T/p se dirigea donc vers le sommet du mât où elle était certaine de trouver le jeune homme. Elle grimpa les escaliers quatre à quatre et poussa la porte de la pièce, passant la tête par l'entrebâillement. Comme elle l'avait pensé, Zoro y était et elle le vit entrain de soulever d'énormes altères en soufflant comme un bœuf, la sueur coulant le long de son torse nu. La jeune fille ne put s'empêcher de remarquer le roulement de ses muscles au rythme de ses squats mais une voix la sortie de ses pensées et elle releva vivement la tête, les joues rosées.

- Ça va tu t'amuses bien ? Je ne te dérange pas ? Fit le sabreur en la fixant

Son ton était légèrement narquois et la jolie c/c lui sourit en réponse, se remémorant une certaine scène sur la falaise.

- Je crois me souvenir que tu m'as fait la même chose, je me trompe ? Enfin, peut-être que toi tu aimes juste mater des filles. Rétorqua-t-elle avec amusement

Il rigola et posa ses poids, s'essuyant le visage avec sa serviette et avalant une grande goulée de saké.

- Non tu as raison, hormis sur le fait que j'aime mater. C'est les filles qui aiment me regarder pas l'inverse. Enfin bref, qu'est ce que tu veux ?

La sabreuse perdit immédiatement son sourire et son regard devint plus sérieux, perdant leur éclat rieur.

- Te parler. Répondit-elle gravement

Il leva un sourcil interrogateur, intrigué par le ton qu'elle venait de prendre mais se doutant quand même de ce dont elle voulait lui parler.

-
J'imagine que ça à voir avec ton secret, n'est-ce pas ? Fit-il en reposant sa gourde

Elle hocha la tête et s'assied en tailleur, invitant Zoro à faire comme elle. Une fois installés elle prit la parole, en se rongeant les ongles pour calmer son stress.

- Je pense que tu dois te douter de ce que je vais te demander pas vrai ? Finit-elle par lui dire en le regardant droit dans les yeux

Il hocha la tête et fronça les sourcils, sentant qu'il n'allait pas aimer la suite.

- Alors je vais aller droit au but, je ne veux pas que tu révèle aux autres ce que tu as vu ce soir là.

Même si il se doutait de ce que T/p allait dire, le sabreur devait bien avouer qu'il était tout de même assez surpris.

- Pourquoi ? Demanda-t-il simplement

Elle détourna le regard et fixa la mer que l'on voyait pare la grande fenêtre de la pièce.

- Tu ne pourrais sans doute pas comprendre. Tout ce que je te demande c'est de garder le silence pendant quelques temps.

- Tu ne nous fais pas confiance ? Fit-il en levant un sourcil

- Si ! Bien sûr que si ! Ce n'est pas ça le problème. Rétorqua-t-elle en sentant la situation lui échapper

-
Et c'est quoi alors ?!

Le ton montait petit à petit et Zoro entait qu'il commençait fortement à s'énerver, il ne comprenait en effet pas ce qui l'empêchait de leur dire et interprétait ça comme un manque de confiance envers eux ou comme un désir égoïste de garder des secrets, ce qu'il lui fit bien remarquer d'un ton mordant. La jeune fille se leva brusquement et s'éloigna de lui pour aller se mettre devant la fenêtre, le regard voilé et fuyant, ses bras serrés autour d'elle comme une barrière de protection. Le vert remarqua qu'elle tremblait et un léger sentiment de culpabilité vint s'immiscer chez lui, calmant un peu sa colère envers sa camarade.

- J'imagine que tu veux toute l'histoire. Finit par dire T/p sans le regarder, ses ongles s'enfonçant dans la chair de son bras

- Exactement tu imagine bien, je veux comprendre ce qui t'empêche de leurs dire que tu es une kitsune.

La jeune fille poussa un long soupir et resserra un peu plus ses bras autour d'elle.

- À vrai dire je ne suis pas réellement une kitsune de sang-pur, commença-t-elle doucement, ma mère en était une mais mon père n'était qu'un humain.

"Était ?!" Releva-t-il en fronçant les sourcils

- C'est pour ça que j'ai le pouvoir de faire apparaître et disparaître mes oreilles et mes queux quand je le souhaite. Pourtant, bien que l'on nous décrive comme des monstres assoiffés de sang et qui mangent des humains pour le plaisir, le fait que ma mère ne soit pas humaine n'a pas empêché mon père de l'aimer et je suis née à peu près deux ans après leur mariage.

Zoro remarqua que ses tremblements s'accentuaient et il devina sans peine que raconter son enfance devait lui être douloureux, mais il ne dit rien et se contenta de l'écouter tandis qu'elle poursuivait son récit.

- Ils avaient emménagés dans une petite maison sur la falaise, pas très loin d'un petit village, et avaient plantés un potager pour nous éviter d'y aller. Les habitants voyaient d'un très mauvais oeil l'union de mes parents mais comme ils avaient peur des pouvoirs de ma mère ils n'ont rien fait. C'est ma naissance qui a tout déclenché. Au début, comme les villageois voyaient que je n'avais ni queux ni oreilles ils ont pensés que j'étais normal et n'ont rien fait, nous laissant tranquille comme avant. En effet, chez ceux de mon espèce nos attributs apparaissent aux alentours de nos trois ans, c'est pour ça qu'ils n'ont rien tenté. Expliqua-t-elle en voyant l'incompréhension du sabreur

- Je vois, continua. Fit celui-ci en l'invitant à poursuivre

- Trop aimable. Rétorqua-t-elle sarcastiquement. Bref, finalement je ne sais pas comment ils ont sus ce que je savais faire et un soir ils sont venus chez nous et ont tués mes parents qui m'aidait à fuir. Heureusement ou pas ils avaient eu le temps de me cacher juste avant que les villageois ne nous attrapent, ils voulaient apparemment m'enlever et me vendre comme esclave. Comme ils ne m'ont pas trouvés ils ont attrapés mes parents et les ont tués, avant de mettre le feu à la forêt et de partir. J'ai réussis à m'enfuir mais un d'eux m'a vu et m'a attaqué, j'en ai eu cette cicatrice. Termina-t-elle en montrant la marque qui serpentait de la base de son épaule jusqu'à sa cuisse d'une main tremblante, les yeux brouillés.

Zoro releva la tête, remarquant les larmes qui roulaient sur ses joues, et il s'en voulut de lui avoir fait se rappeler tout ça. Il parvenait un peu mieux à comprendre pourquoi elle ne voulait rien dire à l'équipage et devina qu'elle devait avoir peur qu'on ne soit que des chasseurs d'esclaves déguisés. Il se leva lui aussi et s'approcha de la c/c dont les épaules étaient secoués par les sanglots, et dans un geste qu'il ne contrôlait pas il l'a prit par la taille et la serra contre lui, prenant sa tête pour la faire reposer sur sa clavicule.

Les deux lames  (zoro x reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant