Chapitre 21

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Jeudi, 22 février 2011, 15h45

Dans la bibliothèque il n'y a comme toujours personne. Il n'y a seulement qu'Hera et moi. Je l'observe un moment, essayant de ne pas être troublé par sa seule présence et par les regards qu'elle me jette. Comment résister à ce genre de regard qui te dis "je n'attend qu'une seule chose de toi" ? C'est dur d'être là, alors qu'hier encore on s'embrassait comme jamais. Je lâche un soupire et répond enfin à sa remarque.

Moi: pourquoi est ce que tu dis ça ?

Elle me rend ma feuille où j'ai travaillé pendant trente longues minutes. Je lâche un soupire et prend la parole.

Moi: Hera, donne moi juste la technique.

Hera: tu ne comprend pas ? Il n'y a pas de technique, Colin. Chaque travail qui va être rendu ne sera pas le même qu'un autre.

Elle n'arrête pas de me dire ça depuis tout à l'heure et pourtant, je ne vois toujours pas pourquoi. Elle plante son regarde au mien puis reprend la parole

Hera: c'est drôle, ta l'aire d'une personne qui analyse tout autour d'elle, mais tu n'arrives pas à faire la même chose avec un texte.

Maintenant qu'elle le dit, ce n'est pas totalement faux.

Moi: mais il y a une grande différence entre regarder une personne dans les yeux et arriver à savoir si elle ment et lire un simple texte, doté de simples mots.

Hera: qu'est ce que tu veux dire par la ? C'est des mots qui justement, sont là pour te guider et te rapprocher le plus possible de ce que l'auteur veut faire voir, au contraire.

Elle en est sûr ?

Moi: tu sais... les gens ne s'en rendent peut être pas compte, mais ils montrent tous, inconsciemment, leur émotions à longueurs de temps. Sans même s'en apercevoir. Quelque soit ta motivation à le cacher, il y a toujours quelque chose qui te fera défaut, que ce soit par un simple geste maladroit ou tout simplement, le regard.

Elle me regarde les yeux grand ouvert.

Moi: tu es surprises.

Hera: mais je ne cherche pas à le cacher.

Je prend une grande inspiration et reprend la parole.

Moi: toi, tu me demandes d'analyser un texte à la quelle une personne à réfléchit des milliers de fois avant d'écrire un mot. Qui a effacé encore et encore la phrase avant que ça ne lui plaise réellement.

Je sais ce que je dis, j'écris mes chansons de la même manière et tout le monde écrit de la même manière. Écrivains, poètes, compositeurs.

Elle a l'aire d'être au fond du gouffre. Elle prend une grande inspiration, puis après un instant silencieux, elle reprend la parole.

Hera: bon, regarde.. tu lis des livres n'est ce pas ?

Moi: ou est ce que tu veux en venir.

Hera: t'en lit parce que tu ressens ce que l'auteur veut faire partager à travers ses écrits, ça ne te laisse pas totalement indifférent ?

A quoi bon lire si je reste neutre pendant deux cent quatre vingt pages.

Moi: tu te doutes bien que ça serait ennuyant, si non.

Hera: c'est ce qui est demandé.

Moi: d'être ennuyant ?

Elle éclate de rire en bougeant simplement la tête de gauche à droite. Le sons de son rire me fait sourire à mon tour. Je l'observe attendant la suite.

Is it love ? Colin The beginning...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant