Chapitre 9

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Dimanche, 11 février 2011

Ordinateur en main, c'est la première fois que je prend ce genre de risque depuis l'année dernière. Je vois les algorithmes défilés à toute vitesse. Crée une nouvelle identité numérique à un mec, c'est ce que je suis en train de faire. Bien sûr, ce n'est pas gratuit, je risque d'y passer presque toute la journée. Entre au moins un nouveau réseau social qui date d'un bon moment, une adresse ip et le plus dangereux, le faire exister dans l'état, ça risque d'être vachement chiant et stressant. Je ne connaît rien de ce mec à part l'identité crédible qu'il veut se crée mais franchement, je ne suis pas un idiot, quelqu'un qui veut se crée une autre identité c'est dans les plus part des cas un criminel recherché. Je ne suis pas fière de moi, je sais que la plupart ont sûrement fait des choses qui mérites entièrement la prison mais c'est pour cette raison, que je ne fais aucune recherche sur personne, ça m'évite de culpabiliser.
Tout ça n'est évidement pas sans risque, il me suffit de laisser la moindre preuve de MON aide et je suis dans la merde. Je serais accusé de pur complicité et envoyé avec lui en prison. Mais c'est pour ca que ce que je suis en train de faire là, va rapporter une putain de somme.

***

Je ne sais plus combien de temps il s'est écoulé, mais dehors il fait presque nuit. J'ai pris plus de temps que prévu, j'ai voulu renforcer la sécurité au maximum. C'est la dernière fois que je fais ça. Je me l'était promis bien avant, c'est vrai, mais quand tu fais quelque chose qui n'était pas sensé être faite, ça devient "pas si grave" puis tu t'enfonces petit à petit. Après avoir envoyer mon travail à « loan », le virement arrivent après quelques minutes sur mon compte.

Loan; merci mec, c'était un plaisir de faire affaire avec toi.

Je ne prend pas la peine de lui répondre et efface la trace du message, au cas où. Je me lève alors de mon bureau et m'affale sur mon lit. Putain, ce que ça fait du bien.. j'ai le dos en compote. Je saisis mon téléphone sur la table de nuit et clique sur Doris. Ils ont leur téléphone en cure de désintox ? Je vais au moins tenter un message. Je vais sur messagerie et clique sur son nom. Je reste bloqué sur le clavier quelques secondes... mais qu'est ce que je vais bien pourvoir lui dire ? Je pourrais commencer par un simple « Doris ? ». Je tape son nom suivie d'un point d'interrogation mais après plusieurs hésitations, j'efface et jette mon téléphone de l'autre côté du lit. Je suis nul.
Je n'est fait que glander toute la journée, j'ai besoin de sortir prendre un peu l'aire.
Je me lève alors et attrape un suite noir dans mon armoire. Après l'avoir enfilé, je descend les escaliers mais avant de sortir, je fais un saut dans la cuisine pour manger un truc vite fait. À ma plus grande surprise, j'y retrouve mon père.. en train de cuisiner ?

Meackel: t'es enfin sortie de ta chambre ?

Moi: ouai.. j'avais des trucs à faire.

Il se retourne vers moi.

Meackel: et tu pars où la ?

Moi: je sors.

Meackel: j'avais faim, j'ai préparer à manger. Mange puis sors.

Ces derniers temps, il fait beaucoup trop le père responsable, il y a quelque chose qui cloche.
Je m'avance jusqu'au plan de travail ou je m'y assoie.

Moi: il t'arrive quoi ? Depuis quand tu fais à manger ?

Meackel: contente toi de bouffer.

Il dépose une assiette devant moi avec de la viande, un œuf et.. de la salade.
On a jamais été proche nous deux. Que ce soit avant ou après la mort de.. de mon frère. Mais j'ai envie de dire qu'il est mort quand j'avais sept ans alors.. notre relation n'a jamais eu l'occasion de se crée réellement vu qu'après ça, il m'a tenue responsable de sa mort. Ce n'est pas totalement faux.. c'était bien de ma faute.
Je prend la fourchette et serre la mâchoire le plus possible essayant.. de ravaler cette dose d'émotions qui me submerge à chaque fois que je penses à lui.
Je vois mon père s'asseoir devant moi, une assiette devant lui.

Meackel: tu sais...

Je relève la tête attendant la suite qui finalement, n'arrive pas. Son regard renvoie une part de tristesse.

Moi: quoi ?

Dans un soupire, il me répond.

Meackel: rien mange.

***

Le repas s'est passé en total silence, c'était limite gênant. En même temps, ça devait être mon, quoi.. troisième repas en sa compagnie ?
Je prend une grande bouchée de l'aire froid du soir et expire lentement. Un frisson me parcours le long du corps. J'aurais dû mettre plus qu'un suite. À cette période, il devrait déjà neiger au Minnesota et moi, je me trimballe avec un putain de suite à capuche.
Arrivée au parc, je m'assoie sur mon banc habituel un peu éloigner du monde, même s'il n'y a plus personne à cette heure ci. Je met ma capuche histoire de me réchauffer à minimum et ferme les yeux quelques secondes. Même si il caille, ça ne me déplaît pas tant que ça, ça permet de changer d'aire, de se réveiller.
Vivement mes dix huit ans pour me barrer, il n'y a rien qui me retienne, ici. Mon père, à vrai dire, je ne sais pas si il essaye de changer ou juste de jouer la comédie. Même si je vois quelques uns de ses efforts, je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il m'a fait subir quand j'étais jeune. Un flash de moi au sol, recroqueviller sur moi même fait son allusion dans mes pensées. Comment est ce que je pourrais pardonner un homme qui a littéralement gâché mon enfance ? Et ça, en laissant des séquelles. Et de sa part et de la part de ma mère. À l'âge presque de dix sept ans, je suis un mec incapable d'exprimer le moindre sentiment et est renfermer sur moi comme une coquille. C'est à peine si je raconte le moindre truc à Adam et Doris. Et puis.. voir sa mère dès son enfance prendre de la drogue et son père boire jusqu'à ne plus avoir pied, à un moment ou un autre, on prend exemple et on décide de le faire aussi. Pour ma part, c'était juste pour essayer, puis je me suis rendu compte à quel point ça effaçait toute sorte de douleur, la dépression que je vivais s'en allait pendant ces courts instants. Puis je me suis retrouvé accro. Pour arrêter la drogue et l'alcool, fallait d'abord s'attaquer à ce qui m'a fait commencer et puis... ça se voyait à des kilomètres que j'étais instable, mon établissement s'en est rendu compte, et je me suis retrouver chez un psy. Ce genre de personne qui te dis que tu ne fais que traverser une phase, et puis il met un nom sur ce que tu traverse. Tout ce que je voulais, c'était aller mieux, pas qu'on me dise que je traversais une phase, à vrai dire.
Mais après un peu près deux ans, ce putain de psy que je détestais, est finalement arriver à m'aider et je pouvais enfin commencer un travail sur moi.. et la drogue. Vous connaissez le résultat, j'ai pu en sortir. J'ai commencé cet année en étant clean et mentalement stable. L'année dernière était la plus dur sachant le nombre de choses que je devais regeler. Ça en ait valu de nombreuse chansons, des bonnes comme des mauvaises mais toutes décrivant parfaitement mon état. Les mots étaient précieusement bien choisis, les rimes, tout était la, mais la moitié d'entre elles, ne méritaient même pas de voir le jour tellement elles sont... sombre et douloureuse pour moi.

Après un peu près une heure passé seul avec seulement mes pensées, je rentre chez moi, les idées un peu plus claires. Je pars directement prendre une douche puis n'étant pas encore fatigué, je décide de regarder un filme histoire de passer le temps. Je ramène le pc sur le lit et reste un peu près une dizaine de minutes en train de choisir un filme. Je crois que j'ai regardé tous les filmes d'horreur existant sur cette Terre.
Je pourrais regarder autre chose que de l'horreur ?
Après de multiples hésitations, je décide de lancer « war games » un thriller, j'ai fait un effort.

***

Is it love ? Colin The beginning...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant