Chapitre 41

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La cérémonie se déroulerait dans la plus stricte intimité. Et même si nous l'avions voulu, nous n'aurions pas pu organiser un grand mariage comme James et Lily. Il s'était déjà avéré compliqué de mener à bien ce dernier, et la situation s'était encore dégradée depuis. Mais nous étions heureux de le faire en petit comité. Nous étions sûrs de notre décision et peu enclins à attendre des jours meilleurs.



Oxford était aussi magnifique en plein mois de novembre qu'en été. Les vieilles pierres de la ville étaient illuminées par les décorations de Noël et exhortaient à la flânerie malgré le froid. Sirius et James s'étaient chargé de dégoter une petite chapelle où célébrer l'évènement, en me gardant totalement dans l'ignorance. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'ils mijotaient.

    – Mais comment ils se sont débrouillés ? Il faut réserver des mois à l'avance ! avait avancé Lily après qu'ils eurent annoncé que c'était réglé.

    – Je préfère ne pas poser de questions.

Son regard m'avait fait éclater de rire. J'avais soudainement eu l'impression de la revoir en tant que préfète à Poudlard. J'imaginais sans mal les deux comparses exécutés quelques sortilèges de Confusion pour arriver à leur fin, et je savais que Lily était parvenue à la même conclusion.


Je ne pensais plus à leurs méthodes tandis que je faisais face à mon reflet. La robe que je portais était une véritable œuvre d'art. Sa coupe sirène épousait délicatement les courbes de mon corps avant de s'évaser au niveau de mes genoux. Ses manches en tulle laissaient mes épaules dénudées et les broderies ornées sur le tissu dessinaient des arabesques le long de mes bras. L'encolure de mon décolleté arborait les mêmes motifs, tout comme la cascade de ma traîne. Bathilda, aidée de ma meilleure amie, avait sculpté mes cheveux en un chignon flou, bas sur ma nuque. Elles avaient également ajouté dans mes mèches une broche piquée de gemmes noires rappelant ainsi la pierre de mon anneau. Je ressemblais plus que jamais à Anjelika, l'aura de vélane qu'elle m'avait transmis plus éclatante qu'à l'accoutumée.

Dans le miroir, je jetais un coup d'œil à Lily. Ses yeux brillaient de la même émotion que j'avais moi-même ressenti en la voyant dans sa robe de mariée. Incapables de prononcer un mot, nous nous étreignions l'une l'autre, et je percevais sans mal tout ce qu'elle ne pouvait dire sous peine d'éclater en sanglots. Elle nous laissait ensuite en tête à tête, Bathilda et moi. Mon arrière-grand-tante prenait mon visage entre ses mains lorsque je me retournais vers elle, des larmes menaçant de déborder de ses yeux.

    – Tu mérites tout le bonheur du monde, ma petite Ayden... Et tu me remplis chaque jour de fierté.

    – Je ne pouvais rêver meilleure mère, murmurais-je en retour.

Un hoquet s'échappait de ses lèvres et elle m'enlaçait.



La nervosité s'emparait de moi. Je ne cessais de toucher le drapé immaculé de ma robe. Je regrettais de ne pas avoir demandé à Lily s'il était normal de me sentir aussi agitée. Je n'avais pas le moindre doute sur mes sentiments, mais... et si Sirius changeait d'avis ? Et si je n'étais pas telle qu'il m'avait imaginé ? J'essayais encore de contrôler mon rythme cardiaque quand Bathilda glissait mon bras contre le sien et que les portes de la chapelle s'ouvraient devant nous.

Je restais ébahie en la découvrant. Grâce à un sortilège semblable à celui de la Grande Salle de Poudlard, le haut plafond reproduisait une magnifique nuit étoilée. J'entrapercevais même la traînée d'une étoile filante. Des centaines de bougies étaient allumées dans tous les recoins de la salle, dispensant une lumière chaude et intime. Cette fois-ci, Tom Waits chantait les paroles de Somewhere en fond sonore. Les deux Maraudeurs s'étaient surpassés pour m'éblouir.

Une Lune d'or et de noir [ANCIENNE VERSION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant