Je continuais à ressentir une pointe de douleur cuisante à chaque fois que je croisais Regulus dans les couloirs. En tant que sorciers, nous étions capables de bien des choses, mais pas d'effacer des années d'amitié complice. Et personne ne pourrait jamais prendre la place de Regulus dans ma vie.
Mais j'avais repris du poil de la bête. Après les vacances de Noël, Bathilda m'avait assuré que je n'étais pas seule. Et elle avait raison. Il m'avait simplement fallu du temps pour panser mes blessures. Du temps passé en tant que membre de l'Ordre du Phénix. Du temps passé avec Lily. Du temps passé avec Sirius.
Dans la semaine, j'avais reçu un courrier de ce dernier. Il serait à Pré-au-Lard le samedi suivant et me proposait de le retrouver. Les professeurs continuaient de nous harceler à propos des ASPIC, de nous oppresser en répétant que chaque minute de libre qui nous était octroyé devait servir à préparer nos examens. Mais je décidais de répondre par l'affirmative. Il fallait que je m'aère l'esprit. Et j'étais contente de revoir le comparse de James.
Après avoir rapidement grignoté le pancake que Broony m'avait préparé, j'étais descendue dans le parc pour rejoindre le portail du château. Les mains dans les poches de son pantalon dans une attitude décontractée, Sirius m'attendait déjà. Un sourire en coin étirait ses lèvres. Beaucoup d'élèves l'avaient reconnu, mais lorsque je m'avançais, il ne leur accordait plus aucune attention.
– Miss, m'accueillait-il en adoptant un faux ton de séducteur.
Je riais et le laissais m'embrasser la joue pour me saluer. À sa vue, je m'étais sentie libérée d'un poids.
– Alors, comment se passe tes révisions ? me questionnait-il en m'emboîtant le pas.
Je lui jetais un regard éloquent qui le faisait s'esclaffer.
– Te plains pas, au moins tu n'as pas, non pas un, mais deux préfets sur le dos !
– C'est vrai, lui concédais-je avec le sourire, imaginant parfaitement Remus et Lily lui faire la chasse. Tu devrais mieux choisir tes amis.
– À qui le dis-tu.
Nous suivions le chemin jusqu'au village en discutant de choses et d'autres. Nous nous arrêtions au magasin Scribenpenne, où j'avais besoin de refaire mon stock de plume et d'encre. Sirius faisait également halte chez Derviche et Bang. Un des Capteurs de Dissimulation de la maison de Dedalus avait des loupés et il avait profité que le Maraudeur vienne ici pour le lui confier. Tandis qu'il s'entretenait au comptoir avec un sorcier aux cheveux blancs, j'examinais les articles exposés ci et là. Je remarquais une section entièrement dédiée aux objets anti-magie noire, où je trouvais notamment une Glace à l'Ennemi, la plus en vogue ces derniers temps. Mais je repérais aussi des rapeltouts, des miroirs à double sens, de la poudre de Cheminette, des tapis volants, des services à thé autonomes ou encore des Lorgnettes, ces lunettes ajustables à tout type de vue.
Nous prenions ensuite le chemin des Trois Balais. Mrs Rosmerta était ravie de revoir Sirius et ne se préoccupait pas le moins du monde de ma présence. Mais elle était bientôt obligée de retourner s'occuper du reste de ses clients. Je la regardais s'en aller, notant quelques têtes masculines qui se retournaient sur son passage.
– Qu'est-ce qui t'amène dans le coin, au fait ?
– Abelforth. Cette tête de gobelin refuse catégoriquement de rendre sa cape d'invisibilité à Fol Œil. Entre nous, elle ne vaut pas grand-chose cette cape comparée à celle de James, mais ces deux-là sont trop butés pour céder. Je me suis porté volontaire pour faire la transition en douceur.
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Une Lune d'or et de noir [ANCIENNE VERSION]
أدب الهواةDécembre 1977. Voldemort continue d'étendre son ombre sur le monde des sorciers. Le Royaume-Uni est assailli de toute part et même Poudlard peine à épargner ses élèves. Ayden, jeune femme à la lugubre affiliation et dont le destin est inextricablem...