Helena Blint EN PAUSE

Chapitre 1

Cela fait bientôt deux semaines que je suis dans une cave sombre contenant une unique petite lucarne. Après mon enlèvement les deux mystérieux personnages, m'ont enfermé ici. On me donne chaque jour, par une petite trappe dans la porte, un grand verre d'eau et une miche de pain. À chaque fois que l'on me donne à manger, j'essaie d'apercevoir quelqu'un mais je ne vois que des pieds chaussés de sandales. Un jour lorsque cette personne me chuchote par la trappe, j'écoute avec attention :

- Votre Majesté, je m'appelle Liam, mais je ne devrais pas vous parler. Écoutez-moi bien : ce soir, je viendrais vous ouvrir la porte. Depuis l'intérieur, vous ne pouvez pas utiliser vos pouvoirs, mais de l'extérieur, si. Lorsque je vous ouvrirais la porte, vous sortirez et créerez un téléportateur. Je vous expliquerais comment j'ai fait pour ouvrir la porte et tout le reste une fois que nous serons sortis d'ici. Puis il s'en va. 

Je réfléchis un instant, faut-il faire confiance à cet inconnu ? Oui, autant saisir cette chance de m'échapper de cette cave humide et sombre. Mais il y a tout de même un petit bémol : je n'ai jamais créé de téléportateur et c'est un objet très complexe.

Puis je décide d'attendre que Liam vienne me chercher. Mais je suis fatiguée et je ne tarde pas à m'endormir.

Un tintement me réveille en sursaut, j'entends la clé dans la serrure et la porte s'ouvre sur un jeune homme aux yeux d'un bleu profond et aux cheveux ébouriffés noirs de jais. Il a la peau mate et une mâchoire carrée. Je me lève et lui demande ce que je dois faire.

« Votre Majesté je...

- À partir de maintenant il n'y aura plus de votre Majesté, appelez-moi simplement Helena, l'interrompis-je.

- Helena, je crains qu'il faut que nous nous dépêchions, j'ai réussit à endormir les gardes mais cela ne dureras plus que quelques minutes, s'empressa de me dire Liam.

- Oui mais il y a un petit problème...

- Lequel ?

- Je ne sais pas créer de téléportateur, dis-je d'une toute petite voix comme si je ne voulais pas qu'il m'entende.

- Mais où avais-je la tête ! dit-il en se frappant le front du plat de la main, évidemment que vous ne savez pas fabriquer de téléportateur ! Vous n'avez même pas terminé votre apprentissage ! »

Puis il commence à faire les cents pas dans la pièce en marmonnant des choses incompréhensibles. Au bout d'un moment, il s'adresse à moi : 

« On ne peut pas sortir d'ici, des gardes protègent la porte -qui est au passage, blindée- par contre, la fenêtre, elle, n'est pas fermée. On a la place de sortir, mais nous sommes en ce moment à deux cents mètres de hauteur. Croyez-vous que vous puissiez créer un parachute ?

- Oui mais comme c'est un objet de grande taille, cela prendra deux ou trois bonnes minutes, lui répondis-je.

-Alors mettez-vous y dès maintenant, m'ordonne-t-il.»

Je vide mon esprit de toutes les pensées qui fourmillent dans ma tête, puis j'imagine un parachute  gris -pour qu'il puisse se camoufler dans les pierres grises de la tour- avec deux harnais reliés au parachute par quatre grosses cordes, très solides. Je modifie les petits détails qui pourraient faire la différence, puis j'entoure par le pensée ma création d'une grosse bulle dorée que j'expulse en dehors de mon cerveau pour qu'il puisse se matérialiser sur le sol de ma prison.

La bulle se matérialisa face à moi mais ce n'est pas un parachute qui apparut devant mes yeux, mais un parapluie gris perle avec un manche de la même couleur que les lanières que j'avais imaginées. Je claquais des doigts en soupirant, et le parapluie disparut. Je répétais l'expérience en me concentrant de toutes mes forces et, cette fois, quand la bulle éclata, un grand parachute apparut à la place du parapluie qui se trouvait là quelques secondes auparavant. 

«Bravo ! s'exclama Liam, émerveillé. Cela m'impressionne toujours autant lorsque je le vois !

-Vous avez déjà vu quelqu'un en faire de même ? lui demandais-je.

-Oui, les Destructeurs amènent souvent des Créatrices ici et les obligent à créer des armes.

-Je ne suis pas la première ? Et qui sont ces "Destructeurs" ?

-Désolé, je vous expliquerai tout cela plus tard. Il faut que l'on y aille maintenant.»

Sur ce, il enfila un des harnais du parachute et me pressa d'en  faire de même. Après cela, il ouvrit le fenêtre, jette le tissu du parachute par cette dernière et... la porte de la prison s'ouvrit sur un homme vêtu de noir et armé d'un ADC (Arme de Déboussolement des Créateurs, qui empêche les Créateurs de Créer quoi que ce soit pendant quelques minutes et quelques heures selon la puissance du tir). Il cria d'une voix rauque :

« Arrêtez tout de suite sinon je tire sur la fille ! »

Liam se figea pendant quelques secondes, puis il me prit par la taille et sauta par la fenêtre en m'emportant avec lui. Mais malheureusement, l'homme eu les temps de tirer deux fois. Il m'atteignit une première fois à l'épaule et une autre balle traversa le parachute.