Chapitre un

238 7 9
                                    

Je me réveillai en sursaut, battant l'air avec mes bras. Cherchant frénétiquement de l'air afin de remplir mes poumons, je respirai à grandes bouffées.

"- Putain de cauchemar."

Je fermai mes yeux pendant quelques instants. Je sentais de fines gouttes de sueur couler le long de mon dos et j'avais beaucoup trop chaud sous les couvertures épaisses qui me donnaient la sensation d'étouffer. Je me levai donc et me dirigeai vers l'étroite salle de bain au fond de ma chambre. Le néon encadrant un miroir clignota pendant quelques instants avant d'éclairer finalement la pièce ; la lumière parvenait faiblement jusque dans la vieille cabine de douche, dans un coin. Je retirai mon T-Shirt et mon boxer avant me passer ma main dans mes cheveux. Une petite mèche retomba mollement sur mon front. J'allumai le robinet de la douche, sentant le filet d'eau glacé sur mon avant-bras qui se réchauffa rapidement, jusqu'à devenir brûlant.

"- Parfait."

Je me plaçai sous le pommeau de douche et fermai les yeux, savourant le jet d'eau contre ma peau nue. Mon esprit s'éclaircissait, mes idées redevenaient claires. Je me concentrais, les yeux plissés, à me souvenir de mon cauchemar mais aucune pièce ne semblait s'emboîter dans une autre et je ne voyais qu'un brouillard flou ; plus je tentais de me rappeler ce que je venais de vivre, plus mon rêve s'échappait. Au bout de quelques minutes, je consentis enfin à sortir de la douche. J'aperçus en vitesse mon reflet dans le miroir embué. Mes cheveux trempés étaient plaqués sur mon front et tombaient sur mes yeux, sous lesquels de grosses cernes se creusaient. Mon teint était pâle malgré l'eau brûlante qui avait fait rougir mes bras et mes jambes. Le stress de la rentrée me donnait un air fatigué.

Une fois séché, j'enfilai un T-Shirt et un boxer propres et ouvris la fenêtre de ma chambre. Le vent frais qui s'engouffra dans la pièce me fit de bien et je soupirai. Malgré mes cheveux encore humides, je ne risquais pas de prendre car la température était très agréable, comme à chaque fin de l'été. Je retournai me coucher mais je restai par-dessus les couvertures. Un rapide coup d'œil à mon réveil m'indiqua qu'il était presque 4h du matin. Je soupirai, pensant au peu de sommeil qui me séparait de la rentrée des classes. Je fermai les yeux, espérant m'endormir rapidement afin de récupérer toute l'énergie que je pouvais afin d'affronter le retour au lycée.

Mon réveil sonna trois heures plus tard. Je l'éteignis immédiatement et sautai hors de mon lit ; il m'était tout bonnement impossible de rester dans mon lit le matin, sous peine de me rendormir instantanément. Je fonçai vers mon armoire, pris le premier T-Shirt qui me tomba sous la main, enfilai un short, des baskets, puis je passai mes doigts dans mes cheveux afin de les démêler un tant soit peu et quittai ma chambre.

Mon père s'affairait déjà dans la cuisine et posa en hâte une tartine beurrée devant ma petite sœur qui était occupée à remuer une cuillère dans son chocolat chaud. Je leur adressai un sourire timide avant de me servir une tasse de café avec la vieille cafetière italienne qui finissait de bouillir sur la cuisinière. Je bus toute ma tasse d'une traite mais le breuvage était encore trop chaud et me brûla la langue.

"- Et bien, tu as la tête des mauvais jours.

- Hum.

- Tu as bien dormi ? Maman m'a dit qu'elle t'a entendu dans la salle de bain tôt ce matin quand elle partait pour l'hôpital.

- Oh, oui. Elle a encore dû partir ?", rajoutai-je en jetant un regard à ma petite sœur qui dévorait à présent sa tartine, ou plutôt essayer de la dévorer malgré les plusieurs dents qui lui manquaient.

"- Elle a reçu un appel vers trois heures. Un patient a eu une attaque ou je ne sais quoi et ils avaient besoin d'elle.

- Ils manquent tellement de personnel qu'ils réveiller les gens pour les faire venir depuis chez eux ?", rétorquai-je avec un rire mauvais.

Le dixième moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant