"On se demande souvent ce qu'aurait pu être notre vie si un moment de celle-ci n'avait pas eu lieu. Si une simple fraction de seconde s'était passée autrement.
J'ai toujours cru au destin, au fait que le moindre de nos actes peut avoir des conséquen...
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LANA
LANA
Face à moi se trouve un homme que je n'avais pas revu depuis 16 ans. Sam. Mon père.
Après l'avoir observé quelques minutes silencieuses et comme pour me prouver à moi-même qu'il est bel et bien réel, je tends la main pour tenter de le toucher avant de très vite me raviser.
- Bonjour Sam, soufflé-je.
- Lana ! Que fais-tu ici ? Tu ne devrais pas être là !
Piquée à vif par sa réflexion, je fronce immédiatement les sourcils et lui lance un regard noir. C'est la première fois en 16 ans que nous nous revoyons. Et voilà sa seule réaction ?
- Moi aussi je suis contente de te revoir ! lui réponds-je sèchement.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je suis content de te voir. C'est simplement que je suis un peu surpris, m'explique-t-il en passant nerveusement la main dans ses cheveux.
- Il y a de quoi après 16 ans, dis-je avec amertume.
Curieuse et voulant paraître détachée, je laisse mon regard survoler les lieux. Il s'agit d'un bureau plutôt spacieux en réalité, comportant fauteuil, bureau, ordinateur, etc. Une seconde porte derrière lui, qui semble mener à une autre pièce, attise d'ailleurs ma curiosité. Tandis que mon regard se pose sur l'une des toiles peintes, je ne peux m'empêcher de m'en approcher et de tendre le bras pour la toucher du bout des doigts.
- Impossible, soufflé-je.
- C'est mon préféré, m'avoue-t-il.
Mon regard allant de la toile à lui, je me mets à froncer les sourcils sous sa remarque.
- Tu as beaucoup de talent, ajoute-t-il dans un sourire plein de fierté.
En reposant mes yeux humides sur cette toile que j'ai moi-même peinte, j'éprouve une certaine nostalgie. Après quelques secondes, je laisse finalement glisser mes doigts le long de la toile et redessine les reliefs et les contours de cette famille dans leur quotidien. Tandis que je caresse l'esquisse d'une mère serrant dans ses bras sa petite fille, un sourire nait presque immédiatement au coin de mes lèvres. Endormies sur un lit, elles respirent la paix et la sérénité. Mes doigts poursuivent ensuite leur route jusqu'à l'image d'un père, jouant de la guitare pour les deux femmes de sa vie, le regard posé sur elle avec tendresse. C'est l'image parfaite d'une famille unie. Celle que j'avais autrefois.
Une fois ma balade sur la toile terminée, je retire ma main, comme si je m'étais brûlée en la touchant, et la laisse retomber le long de mon corps.
- Déjà petite, tu adorais peindre. Je me souviens que tu t'amusais toujours à tremper tes petites mains dans la peinture pour m'en barbouiller tout le visage, me confie-t-il dans rire rauque.
