"On se demande souvent ce qu'aurait pu être notre vie si un moment de celle-ci n'avait pas eu lieu. Si une simple fraction de seconde s'était passée autrement.
J'ai toujours cru au destin, au fait que le moindre de nos actes peut avoir des conséquen...
⚠️ Ce chapitre contient des scènes à caractère sensible ! Si vous avez des pensées dépressives ou suicidaires, n'hésitez pas à passer ce chapitre. ⚠️
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LANA
Assise par terre, le dos appuyé contre mon lit, je laisse mon regard voguer à travers la chambre. Je n'ai pas la force de bouger et je n'en ai pas non plus l'envie. En réalité, je me sens vide et lasse. J'ai ce creux dans la poitrine, qui me rapelle sans cesse les sentiments dont il était autrefois rempli. La joie, l'épanouissement, l'apaisement, l'insouciance. Tout autant de sentiments qui ont aujourd'hui disparu pour laisser place à la peur, la souffrance, la mélancolie et le dégoût.
Pourtant, l'espace d'un instant, j'ai eu le vain espoir de ressentir à nouveau le souffle de la vie. J'avais l'impression de tenir dans le creux de la main un avenir meilleur et une chance de recommencer à zéro.
Je faisais erreur.
L'engourdissement dans mes jambes, à force d'être rester trop longtemps dans la même position, m'oblige finalement à me relever. Lentement, je me dirige vers la fenêtre et observe l'extérieur d'un œil hagard.
Le temps semble lui aussi s'être accoutumé à mon humeur maussade. Les nuages, qui couvrent désormais les rayons de soleil qui brillaient jadis, libèrent une fine pluie qui vient parsemer, goutte par goutte, la vitre. Dans un faible soupir, je frotte avec ma manche le carreau et fais disparaître l'epaisse couche de buée qui l'enduit. Dans une légère interstice, apparaît alors ce qu'aurait pu être ma vie : une enfance au sein d'une famille unie, l'excitation après une soirée entre amis ou encore l'amour.
Tandis que le monde extérieur continu de tourner dans une course effrénée, mon monde à moi semble s'être mis sur pause pour une durée indéterminée.
Alors que j'essuie rapidement du revers de la main mes quelques larmes versées, la sonnerie de mon téléphone vient mettre fin à mes sombres pensées. Baissant les yeux sur mon portable, je rejette immédiatement l'appel lorsque le nom de Sam s'affiche sur l'écran. Au cours de cette semaine, j'ai réitèrer un nombre incalculable de fois ce même geste. Je ne souhaite ni voir, ni parler à personne.
Dans un soupir lasse, je le coupe finalement lorsque Will tente à son tour de me joindre et quitte ma place près de la fenêtre. Je n'ai plus envie d'observer le monde qui m'entoure tandis que le mien s'effondre une nouvelle fois...
Qu'est-ce qui m'a pris de tout raconter à Will ?
Sans grand effort, je me laisse tomber sur le lit et me remets à observer le plafond au dessus de moi. Ça peut paraître étrange, mais, fixer tout ce blanc immaculé me procure un sentiment de sécurité et m'apaise.
***
Deux semaines.
Cela fait maintenant deux semaines que j'erre dans cette chambre, tel un fantôme.
