Septième entretien

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        Je ne vous attendais pas si tôt, je pensais que vous auriez au moins une certaine appréhension à revenir me voir. Que mes histoires allaient vous rendre moins envieuse de ma compagnie. Vous n'arrivez pas à vous faire à l'idée. Vous êtes trop impliquée pour comprendre que je suis dangereuse....

        Ah...Vous avez eu une visite. Mes amis sont venus vous rendre visite, dans votre appartement. Ils...effectivement, je vous avez prévenue, je vous ai dis que j'avais encore des contacts, des gens qui seraient capable de tout pour me faire sortir. Je serais alors votre plus grand cauchemar. Vous n'avez rien dit à la police ? Mais pourquoi jouez-vous autant avec le feu... Si j'étais à votre place, je n'aurais qu'une seule obsession : fuir. Courir. Disparaitre. Au moins un temps. Très bien, vous ne le désirez pas. Vous préférez poursuivre.

        Avant cela, ...est-ce que je peux vous demander de me la montrer ? La marque. Ce qu'ils vous ont infligés. Terrible....Ils vous ont attaché, lié les mains, entaillé le haut de la cuisse...Vous saignez beaucoup, oui j'imagine, vous voyez j'en tremble de désir, sûrement l'impatience de vous infliger le même traitement. Ils vous ont maintenu, et on suturé votre plaie. Cela vous donne un genre, vous êtes encore plus sexy maintenant que vous avez été blessée. Puisque vous avez l'air de vouloir quelque chose de rassurant, de plaisant, je vais vous raconter autre chose, une expérience qui restera gravée en moi jusqu'à la mort que vous allez m'infliger. Ne remontez pas votre pantalon, approchez-vous de moi. Plus près...encore plus...voilà, que je puisse caresser votre plaie, que je puisse glisser mes doigts...hum...sur vos entailles...

        Notez ce que je vais vous dire. Il faut que cela fasse aussi parti de votre grand projet. Je vais vous parler d'un homme, non,...un être à part, il ne se nomme pas, il n'existe pas, il a été mais il est évanescent, j'ai croisé sa route à de nombreuses reprises, il a été comme,...mon cadeau, un gage de ma bonne foi, une preuve que j'avais emprunté le bon chemin.  

        Ce que je voulais c'était un corps, un corps qui comprendrait mes désirs. Je voulais être touchée, brûler, que mon corps se réchauffe, sentir mon coeur battre, le sang dans mes veines. Tout ce que je voulais c'était des mains, qui toucheraient ma peau, et plus encore. C'était bestial, vorace, mes instincts primaires en action, toujours, tout le temps. Je ne pouvais m'empêcher d'en avoir envie, je voulais qu'on serre ma gorge, qu'on m'étouffe, que l'air disparaisse de mes poumons et qu'en un instant ils se remplissent à nouveau, comme libérés de toute leur crasse. Je voulais d'une présence toujours à mes cotés. D'un être toujours prêt à satisfaire mes désirs, mes obsessions, mes envies, bonnes, malsaines, j'avais envie de tout ce qui pourrait me rendre sale. Je voulais des sensations que j'aurais du mal à vous décrire. J'avais besoin de sentir les frissons, l'urgence de chaque situation. Des doigts qui m'effleuraient, une langue hésitante, un baiser dans le creux de mes cuisses, je voulais le souffle d'un air chaud caresser ma peau, je voulais être unique, être possédée, privée, et emplie. De la chaleur et de l'orgueil. Un frisson, une tension palpable, des courants electriques qui parcouraient mon corps, que mes poils se hérissent à sa seule vue, que mes jambes tremblent dès qu'il me touchait, que je ne puisse contrôler ce qui se passait entre mes cuisses, que mon vagin s'enflamme à la seule pensée de ses membres sur moi. Je n'avais pas besoin qu'il me déshabille pour être chaude comme la braise, brûlée juste assez pour partir en fumée, fondre de plaisir sous sa domination. Sa respiration dans mon oreille, un doigt caressant mes épaules, des secousses incontrolables, j'étais à lui. Je m'allongeais sur le lit, docile, insondable, à peine vivante avant son arrivé, toujours habillée, prête à être emplit. Il me regardait durement, ses yeux noirs me fixaient à chaque rencontre et la sensation que j'étais son projet ne me quittait jamais. Il se positionnait au-dessus de moi, dominant, il n'agissait jamais avec une vraie douceur, tout était calculé, il sortait son couteau et déchirait mon pantalon, des lambeaux, sur le lit, par terre, éparpillés. Ma culotte ne laissait rien à l'imagination, transparente, fine, la plus petite que je pouvais obtenir. Un chemisier, de n'importe quelle couleur, là il était rouge, il ôta chaque bouton grâce à la lame de son arme, à chaque centimètre de peau dénudée, il glissait sa main, caressant mon corps, explorant ce que j'étais, conquérant le moindre millimètre de mon épiderme.... Arrivé à ce qui aurait dû être un soutien-gorge, il ne trouva que de la peau nue, des seins, la pointe dressée, en attente d'un baiser, d'une caresse, d'un pincement, d'une quelconque marque d'attention. Il les prit, dans ses mains, un sein dans chacune, une attention particulière, et d'un coup il mordit sauvagement le creux de mon épaule, il marqua ma peau, il m'attachait à lui, il me rendait sienne, sans ma volonté, sans que je l'y autorise....Il appuyait son bas-ventre sur le mien, Je sentais la pression sanguine dans son membre, je le sentais frapper près de ma cavité, et il savait que j'étais prête à tout lui offrir. Il glissa sa langue de ma hanche à mon aisselle, de petits picotements, une sensation inoubliable. Il me retourna et tour à tour, lécha et mordit mon dos, j'avais mal et j'avais de plus en plus envie de lui. Vous comprenez, il savait. Il comprenait ce qu'il me fallait. Ce qui me faisait mouiller, ce qui me rendait hors de moi, hors de contrôle, hors de mon corps, j'avais besoin qu'il rentre en moi, qu'il me pénètre, de n'importe quelle manière. Je me retournais sous lui, faisait face à son visage, à l'attractivité qu'il exerçait sur moi, je plongeais mes yeux dans les siens, j'ouvrais la bouche, posais une main sur sa nuque, l'obligeant à se rapprocher de moi, de mes lèvres, de ma langue, de mes cordes vocales et du cris que je poussais dans sa propre bouche, sa propre gorge, hurlant ce que mes tripes me permettaient, hurlant comme si je pouvais par ce fait me déverser en lui. Ce que je désirais, aller au-delà du bien physique, au-delà de la sensation de nos deux corps prit dans la tempête de feu qui nous brûlait de l'intérieur. Il fallait que notre esprit, notre corps, notre être entier puisse ne faire qu'un, j'avais besoin de le posséder au même moment qu'il me possederait, que la barrière de nos peaux ne soit plus qu'un leurre, je voulais le déchirer et qu'il me détruise, je voulais l'avaler et qu'il m'englobe. Une explosion, une implosion, trembler parce que nos corps seraient devenus incontrôlables. Je ne peux pas vous dire qu'il m'a fait l'amour, ni que nous avons baisé, je dirais que nous nous sommes échangés, que nous nous sommes donnés, que je suis entrée en lui, à l'intérieur de ses entrailles, comme si je les avais caressées, embrassées, léchées pour m'en imprégner et ne plus jamais pouvoir oublier. Et qu'il a fait de même.

        Jamais vous ne pourrez vivre cela, et cela ne se prépare qu'une fois, il faut attraper le bon moment, ne pas le lâcher, s'en délecter et être pleinement conscient que ce sera l'unique présent d'une vie, que vous êtes l'acteur, le centre, le protagoniste de ce que votre corps et votre esprit peuvent faire lorsqu'ils ne font réellement qu'un. D'une certaine manière, je peux dire que je l'ai aimé, je n'avais pas besoin de mot pour qu'il comprenne ce que je voulais, ce qui enflammait mon corps, ce qui permettait à mes besoins d'être nourris. Pas besoin de chercher à le retrouver,..., non pas lui, il n'est pas mort. Où en tout cas pas de ma main. Mais il est prudent, comme moi. Et pourquoi se livrer aux autorités ? Son seul crime a été de comprendre mes désirs et de s'y soumettre, il n'a jamais tué, il ne m'a jamais violé. Il était juste d'une nature sauvage, un animal dans un corps d'homme. Si un jour je sors d'ici, j'espère qu'il sera là, qu'il me redonnera ce plaisir interdit avant que je disparaisse pour toujours. Je peux même dire qu'en secret, je rêve que ce soit lui ma faucheuse. 

EndTripOù les histoires vivent. Découvrez maintenant