Dixième entretien fin

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Je pense que vous avez déjà matière à travailler. Je vais vous laisser avec ça. Revenez me voir bientôt, je suis sûre que vous le ferez, je suis sûre que je vous intrigue et que les infos que je peux vous donner vous sont vitales....je le vois dans vos yeux, vous aimeriez me les arracher, me torturer pour que je parle plus vite. Mais vous savez aussi que ce n'est pas possible, je supporterais trop bien les douleurs que vous m'infligeriez.

C'est pire que ça....vous avez peur de moi. Ma journaliste fétiche vous aurait-elle parlé ? Ah... elle vous a prévenu....je comprends, vous deviez faire attention, prendre vos précautions. Il est si facile de se faire avoir par une femme, c'est même impressionnant que vous n'ayez pas été remplacé. Peut-être que mon charme ravageur n'agit plus. Apparemment si... vous avez l'air dans un état particulier inspecteur... je vous fais de l'effet ? Serait-il possible que vous vous épreniez d'une criminelle ? Non, vous voudriez simplement me baiser le plus vite et le plus fort possible, ....je connais vos pulsions. J'ai les mêmes. 

Je ne me suis encore jamais tapé de flics, non, pas même un pauvre gardien, même pas un stagiaire ! Et ce n'est pas dans cette cage que les choses vont changer. J'espère que vous tiendrez vos promesses. Je veux ma journaliste, je veux qu'on me la dépose comme une cerise sur un gâteau, je veux qu'elle soit le cadeau de Noël dont chaque enfant rêve, je veux pouvoir en faire ce que je désire, sans restrictions, sans aucune règle, sans sanctions. Je veux qu'elle soit mon objet et ma proie. Si ce n'est pas le cas, mon accord sera caduc, et quoi que vous fassiez vous ne pourrez jamais terminer cette enquête.

Non, mon témoignage ne vaut qu'à partir du moment où je signe mes aveux. Je peux aussi vous faire faux bond le jour du procès, ou mentir, je ne suis plus à un parjure près. Et ce n'est pas en jurant sur la bible que je n'irais pas en enfer, j'y suis déjà et j'emporte le plus de monde possible avec moi. N'espérez pas pouvoir jouer au plus fin avec moi, vous ne gagneriez pas, tout comme mes victimes, je ne suis pas du genre à pardonner, excuser, ou même sauver....les gens. Je ne suis pas gentille, je ne suis pas ce que vous pouvez appeler une bonne âme.

N'imaginez pas que parce que je lui parle, je me repens. Je me fiche de ce que vous pensez, je me fiche de finir dans ce que vous appelez l'enfer, je n'y crois pas, je ne crois pas qu'il existe autre chose que ce monde et c'est bien pour cela que je me permet amplement de jouir de toutes les facettes de ma personnalité. Je tue parce que c'est ce qui fait que je suis moi, ce sont mes envies, mes pulsions, vous pratiquez sûrement un sport, eh bien celui-ci c'est le mien. Je suis une bonne joueuse, ne croyez pas que je ne sais pas ce qui m'attend, ne vous imaginez pas que vous allez pouvoir m'avoir, je ne suis pas la bonne personne si vous pensiez gagner. Je ne fais pas les choses pour vous aider, je les fais simplement pour avoir ce que je désire et m'amuser un peu. Je m'ennuie dans cette cage, je voudrais parcourir à nouveau le monde et détruire ce que vous pensez être le bien. Je n'ai pas de limite car il n'en existe pas, il n'existe que ce que vous créez. Si vous n'aviez aucune morale, aucune limite, rien qui vous empêche de faire ce que vous avez envie de faire, pensez vous réellement que vous seriez encore flic à l'heure qu'il est ?

Mettez vous bien dans le crâne que le seul ultimatum qui existe entre vous et ce que vous faites réside dans une chose simple, nette, précise, qui régit le moindre être humain : la mort. Il n'y a que cela qui peut vous arrêter, le reste n'est que futilité, ce ne sont que des idées que vous avez dans la tête, ce n'est qu'une machination de plus, le monde dans lequel vous vivez qui vous indique le bien et le mal, qui vous autorise ou non. Mais pourquoi donc écouter cette voix morale ? Quelle serait la pire chose qui pourrait vous arriver à la fin ? Mourir ? Vous êtes prédestiné à mourir.... Ne me dites pas que ce que je fais est mal. Dans votre société, celle dans laquelle vous avez été élevé ce que je fais est considéré comme le mal, mais à l'échelle de la planète, il existe des tribus qui font la même chose que moi, je ne suis pas sauvage c'est vous qui vous êtes affaiblis avec la civilisation.

Je peux comprendre que cela vous paraisse abstrait, mais réfléchissez y. Vous vous rendrez compte que là où je veux en venir j'ai raison. Que vous pourrez retourner la situation dans tout les sens, cela ne changera rien au fait que vous êtes devenus des proies parce que vous l'avez voulu. Parce que vous n'avez pas été capable de refuser la simplicité, il était plus naturel de suivre le troupeau de mouton que de vous rebeller et de devenir un loup. Vous ne pourrez pas comprendre ceux que vous traquez pour une raison simple, vous êtes ceux que nous chassons. Maintenant, j'aimerai que vous disparaissiez de ma cellule. Je vous en ai assez dis pour le moment, revenez plus tard, quand j'aurai eu une part du gâteau que vous m'aviez promis.


Je la veux belle, fraîche et surtout soumise. A bientôt, j'espère que je ne vais pas trop vous manquer.

EndTripOù les histoires vivent. Découvrez maintenant