Quatorzième entretien

41 6 0
                                    

Inspecteurs, comme vous pouvez le constater, je n'ai pas été sage.

Même les gardes ont peur de rester avec moi, je pense que j'ai dépassé les bornes. Il faut que vous compreniez, vous m'aviez tellement excitée, je n'ai pas pu me retenir. Je ne suis pas en train de vous dire que je regrette, c'était une partie de jambe en l'air tellement apaisante. Je suis en stress permanent depuis que je suis enfermée ici. Il me fallait quelque chose qui allait me calmer instantanément. Et elle était là, grâce à vous, après tout, c'est à cause de votre accord. Inspecteur Kaballe ne faites pas cette tête... on devine tout de suite lequel de vous est le sensible...

Quand ils me l'ont amené, elle avait l'air si...tranquille. Je ne sais pas si elle ne pensait pas que j'allais lui faire quelque chose ou si on contraire elle était prête à recevoir ce qu'elle imaginait en rêve. Bref, ses voeux ont été exaucé.

Je suis accrochée maintenant, la camisole me gratte un peu, n'ayez pas peur de passer votre main dans mon dos, je ne pourrai rien vous faire. Je ne vous mordrais pas, sinon ils m'auraient mis une muselière de sécurité.

Quand la tension retombe je suis inoffensive. Mais ce soir là, j'avais envie d'elle. Enfin, pas d'elle mais d'une présence, de quelqu'un. J'avais besoin de la chaleur d'un corps, de quelque chose à serrer, à prendre dans les bras. Je voulais embrasser, parcourir un corps de ma langue, de mes mains, de mes doigts, j'avais ce besoin vital de faire quelque chose avec mon corps brûlant.

Miss Prudish est entrée dans la pièce, elle avait le rouge aux joues, les lèvres qui tremblaient et les mains moites. On aurait dit une jeune vierge le jour de ses noces. C'est assez craquant en temps normal. Je vous laisse imaginer le tableau quand on est enfermée sans pouvoir toucher qui que ce soit. J'étais bouillante. Je voulais lui déchirer les vêtements, la jeter sur le sol, la mordre, la griffer, la lécher. Je voulais sentir son pouls sous ma langue, sa veine qui pulsait à se rompre en un instant. Je voulais libérer ses seins de son haut trop serré, ses jambes de ses collants gainant, la rendre disponible. Je l'ai attrapée par les cheveux, elle n'a pas crié, pas tout de suite, je l'ai obligée à se mettre à genoux devant moi. J'ai respiré l'odeur de ses cheveux, ...enivrant. J'ai léché sa nuque, j'ai passé ma main sur son visage, comme si j'étais aveugle et que je voulais retenir à quoi elle ressemblait. C'est si bon de tout ressentir, vous devriez essayer. Les poils de votre corps se hérissent, vos sens sont émoustillés, votre odorat est saturé de senteurs bien différentes les unes des autres, je tremblais simplement de l'effleurer. Comme après un orgasme intense, votre corps est parcouru de léger picotement, de tremblement. C'est ce que j'éprouvais à son contact alors même que nous n'avions rien fait.

Je me suis mise derrière elle, et j'ai arraché son chemisier, les boutons ont explosé à travers la pièce. Elle avait un beau soutien-gorge blanc, au début. J'ai embrassé sa peau nue, ses épaules, le creux de sa clavicule, son cou, je me suis nichée à la base de ses cheveux, elle tremblait de bonheur. J'ai pris ses seins dans mes mains, les ai malaxés, elle respirait fort. Je lui ai ordonné de se lever, elle ne s'est pas faite prier, j'ai déchiré ses collants, et j'ai arraché sa culotte. Je l'ai regardé se faire plaisir. Elle s'est gentiment et docilement occupée de moi. J'ai jouis plusieurs fois. Dans sa bouche. Entre ses cuisses. Elle a gémit longtemps. Sauf que ça ne suffisait pas.

J'ai recommencé à taquiner son cou de ma langue, de mes dents. Et quand je suis tombée sur sa veine, elle battait le tempo parfaitement, je sentais son corps entier qui m'était offert. Vous auriez fait la même chose... j'ai croqué un bon coup dedans. Vraiment bien mordu comme dans une pomme. Ça a commencé à saigner violemment, son soutien-gorge était imbibé de sang, il était cramoisie. C'est là qu'elle a hurlé. Que les gardes sont arrivés et qu'ils ne savaient pas quoi faire. Je les ai nargué quelques secondes, je savais que je n'avais rien touché de vital, si j'avais voulu qu'elle meurt elle le serait, simplement et proprement. Sauf que ces gros nigaud ne savaient pas comment j'avais fait, alors ils étaient effrayés de rentrer dans la cage du monstre. Peur de mourir. Peur de la méchante tueuse en série. J'aime ça...sentir la peur sur les gens, la sueur de la trouillardise. C'est jouissif.

Finalement, ils ont compris en regardant mon visage, les lèvres barbouillées de sang, les gouttes qui tombaient de ma bouche jusque sur mon corps, qui éclaboussaient le sol, que je n'avais aucune arme. Seulement ma folie. Je pense que mes pupilles devaient être très dilatées, l'un des garde hésitait entre me menotter et me baiser. Non, ce n'est pas une supposition. Il a littéralement frotté son entrejambe contre sa matraque. Je ne pense pas qu'il attendrait mon consentement, je crois qu'il est axé sur les rapports sexuels qui ne nécessite pas que le partenaire ait donné son accord. Faites attention, les monstres sont parmi vous. Oui, j'en reviens à elle. Même si je ne vois pas ce que vous voulez que je vous dise de plus, les gardes l'ont sorti. Si j'ai bien entendu, ils ont fait venir une ambulance, elle est en convalescence. Et moi j'ai eu droit à une punition. Laquelle ? Vous me posez vraiment la question... J'ai une camisole ! Je ne peux même pas me gratter l'oeil.

Non, je ne considère pas ce que j'ai fait comme mal. Je vous avais prévenue, je vous avez dit ce qu'il risquait d'arriver. Nous avons convenu un accord, vous ne pouvez pas aller contre dès lors que cela risque de vous éclabousser. Vous connaissiez les termes. Très bien. Renforcez la sécurité si cela peut apaiser votre esprit, rien ne m'empêchera de faire ce que bon me semble.

Non, même la mort n'y pourra rien. Le pouvoir de l'esprit est bien plus grand que la mort, c'est l'imagination qui vous tuera, qui aura raison de vous. Je ne suis qu'un des monstres qui peuplent votre monde bien ordonné. Si je meurs, il y en aura des dizaines, des centaines d'autres comme moi. Je vous sers bien plus en étant en vie.

Non, je ne désire pas vous parler Inspecteur Kaballe. Je pense que cet attirail m'épuise. Cette position est si inconfortable que je me sens fatiguée. Vous devrez repasser demain... ou peut-être pas. Ne venez pas, je ne désire voir que l'Inspecteur Ziegler. Vous me fascinez jeune homme. J'envie votre impassibilité. Votre audace face à moi, vous faites tout pour m'ignorer mais vous bouillonnez de l'intérieur. Je peux sentir d'ici l'odeur du pouvoir, de la domination sur vous, vous êtes un accro du contrôle. Vous me plaisez.

Je vous verrai demain très cher ami. Je vous raconterai les histoires que vous voulez entendre. Pour le moment, je voudrais me soulager sans un seul spectateur.

EndTripOù les histoires vivent. Découvrez maintenant