La vie de Stéphanie [EN PAUSE]

Chapitre 1 - Un même enfer

Avertissement de l'auteure: Cette histoire comportera des scènes violentes et intimes, avant de la lire, assurez vous que ces deux cas ne vous gênent pas. Bonne lecture!

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"Bip....Bip....Bip....Bip...Bi...."

Les yeux demi ouverts, je plaquai violemment mon réveil de ma main gauche, contre ma table de chevet en bois.

"Réveil de merde.." lancai-je.

Je m'appuyai brutalement sur mes draps à l'aide de mes mains et descendis de mon lit. J'avais vraiment mal à la tête..il faut dire que j'avais passé la nuit à lire des fictions sur internet avec mon smartphone, pour enterrer ma dernière nuit d'été, et sûrement ma dernière nuit de tranquillité avant l'été suivant.

Je me dirigeai vers ma spacieuse salle de bain, pour me rincer le visage de l'eau froide coulant du robinet.

"-Stéphanie?! Tu es réveillée?!" cria ma mère.

Comme si ça pouvait m'aider à reprendre correctement mes esprits..

"Ouais.." dis-je d'un ton sec.

Elle était maintenant sur le seuil de la salle de bain et réantama la conversation d'un ton qui se voulait joyeux:

"-Tu devrais être contente de rentrer en seconde!

-Putain, maman, tu fais chier! Tu sais très bien que je hais cette école à la con et tous les gens qui y sont!

-Tu sais, ma fille, si tu vois le mal partout, ta scolarité restera toujours un enfer..mais dis-moi, et si tu t'habillais bien aujourd'hui, histoire de prendre un nouveau départ? Tu peux empreinter des vêtements à ta soeur si tu veux.

-J'ai pas envie de me fringuer comme une pouffe et de m'afficher. Je préfère encore rester dégueulasse. Je suis née comme ça.

-Stéphanie, tu ne montres jamais ton visage à tes camarades, il est sans cesse caché par tes cheveux, et tu te caches le corps derrière des vêtements larges! ils ne peuvent donc pas juger ton apparence! Et tu es très jolie, c'est vraiment dommage que tu ne te mettes pas en valeur..bon, tes tartines sont prêtes, descend manger."

Avant que j'eus le temps de lui répondre, elle était déjà partie.

Je tournai ma tête vers le miroir et contemplai pendant un long moment mes yeux bleus azurs. Je ne les aimais pas, ils étaient trop voyants. Je me servis de mes longues mèches blondes pour cacher ceux-ci comme à mon habitude.

Je retournai ensuite dans ma chambre et ouvris mon placard, pour choisir les vêtements les plus discrets possibles: un coll roulé bleu marine qui malheureusement moulait mon opulente poitrine largement au dessus de la moyenne, donc je mis par dessus un épais pull blanc en laine, un pantalon en jean large au niveau des cuisses pour ne pas mouler mes jambes et des vans bleues claires, le seul article à la mode que je dois mettre, je pense..inutile de préciser que mes sous vêtements n'ont rien de prometteur: un soutien gorge et une culotte bleus foncés simples. De toutes façons, je m'en foutais, je resterai sûrement vierge toute ma vie.

*

Une fois dans la salle à manger, j'étais en train d'entamer mes tartines en ruminant, aux côtés de ma grande soeur, Iris d'un an plus âgée, de mon grand frère, Valentin, de deux ans plus âgé et de ma mère, Lydia. Mon père? Ce lâche s'était cassé à ma naissance, m'a racontée ma mère, car il ne se pensait pas capable d'élever un troisième enfant. Il s'est enfui, en laissant juste une lettre expliquant pourquoi, et depuis, plus aucune nouvelle. Dire qu'un mec comme ça m'a donné la vie, sans le vouloir. Depuis, je suis casiment sûre d'être née par accident, sûrement son préservatif qui a craqué..

Ma soeur me sortit de mes rêveries:

"Stéphanie, t'as pas trouvé mieux pour t'habiller?"

Je la regardai sèchement, ça faisait des années que je m'habillais de cette façon, qu'elle me foute la paix.

"C'est sûr que vu tes fringues de pute, tu peux pas me comprendre" Lançai-je sèchement.

D'un coup, elle se leva et m'attrapa par le col.

"T'as dit quoi là?! Connasse! D'où tu me traites de pute?! Est-ce que tu t'es vue au moins?!" Cria-t'elle.

"Fous-moi la paix, Iris.." Dis-je sans émotions, elle ne me faisait pas peur, je ne voulais juste pas utiliser la violence. Au moins, moi, j'arrivai à me contenir.

C'est alors qu'elle me jeta violemment contre le mur, ma tête cogna contre celui-ci et je tombai rapidement au sol de tout mon corps. Iris répliqua ensuite à ma mère:

"Papa avait raison finalement, cette fille est carrément une erreur!"

Une phrase, juste une phrase et pourtant ça me détruisait intérieurement. Ma soeur faisait sûrement référence à la lettre que maman ne m'avait pas laissée lire.

Sur ses mots, ma mère gifla brusquement ma soeur qui poussa un cri de douleur.

"Stéphanie se sent mal dans sa peau depuis des années, et toi tu ne trouves rien d'autre à dire que de la blesser, encore et toujours?! Tout le monde n'est pas comme toi Iris, comprends-le! Maintenant dégage à ton lycée, je t'ai assez entendue!" dit ma mère, hors d'elle.

Iris prit rapidement son sac à main noir vernis et sortit de la maison en claquant la porte.

Moi, j'étais toujours au sol, ayant du mal à réaliser ce qui venait de se passer.

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Voici la fin du premier chapitre, merci de l'avoir lu! Le chapitre 2 est déjà en ligne.