Chapitre 7 - la douleur donne de l'espoir

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Je relevai la tête tandis que de nombreuses gouttes d'eau défilaient sur mon corps. Je tenais fermement le pommeau de la douche de mes deux mains, comme si ma vie en dépendait. Ma main ne cessait de trembler, cela faisait plusieurs heures que j'étais rentrée chez moi et pourtant je ne pouvais absolument pas oublier ce moment, ce n'était pourtant pas grand chose, non? Mais je n'y pouvais rien, ça m'avait déstabilisé, et la façon dont Elyan m'avait regardée pendant qu'il m'avait plaquée sur la banquette, ça m'avait provoqué des frissons, et comme je ne me sentais pas bien j'étais incapable de me défendre correctement, j'étais totalement ridicule. A ce moment là, il devait sûrement se dire qu'il venait de me trouver un point sensible et s'en servirait sûrement contre moi si je l'emmerdais encore, donc je devais ne plus jamais chercher Nelly, car Elyan le saura...et viendra me régler mon compte...oui, le mieux c'est de rester discrète, comme avant, hein?

Je soupirai sous le contact de l'eau chaude, j'étais vraiment perdue dans mes pensées..

*

Le dîner passé, j'étais à présent dans mon lit, complètement crevée. Je posai une main sur mon front que je trouvai brûlant...super, j'avais sûrement de la fièvre..

J'entendis un grincement de porte et découvrit peu de temps après, ma mère au milieu de ma chambre.

"Ca ne va pas Stéphanie?" demanda-t'elle, visiblement inquiète.

"Si, si, c'est bon maman, ne t'en fais pas.." répondis-je, faiblement.

Hors de question qu'elle ne se doute de mon état, ce n'était pas de la fièvre qui allait m'empêcher d'aller à l'école demain, étonnement j'avais envie d'aller en cours, j'avais besoins d'en découdre.

"Il s'est passé quelque chose à l'école, c'est ça?" devina-t'elle en me fixant d'un regard serein.

J'esquissai alors un simple "Hmm.." ce qui la fit hausser des épaules. Elle se dirigea ensuite vers la porte de ma chambre et dit simplement avant de sortir:

"Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais Stéphanie, tu dois arrêter de laisser les gens prendre le dessus sur toi et te battre pour qu'on te respecte enfin comme tu le mérites."

Elle ne me laissa pas le temps de comprendre ce qu'elle venait de me dire qu'elle avait déjà quitté la pièce.

Je repassai successivement sa remarque dans ma tête et commençai à comprendre vraiment où elle voulait en venir.."se battre" pour qu'on me respecte..hein..c'était facile à dire pour elle, elle ne sait pas ce que j'endure à l'école, si j'avais osé lui dire ce qu'il s'était passé, elle aurait compris pourquoi je n'arrivais pas à me "battre", j'étais incapable de me défendre, j'avais cru pendant un court instant que j'avais changé, mais je me trompais, je suis toujours la Stéphanie timide et coincée qui se laisse marcher sur les pieds par tout le monde, et ça ne changera jamais, je devais l'accepter.

*

Quelques instants après être entrée dans mon établissement scolaire pour cette deuxième journée de cours, je regardai rapidement ma montre qui affichait "8h10", j'étais plantée devant mon casier qui portait malheureusement le numéros 54, vous comprenez la nuance avec le bus hein...

Nos cours commençaient la plupart du temps à 8h30 et se finissaient vers 15h30 ou 16h30. Les horaires qu'affichaient mon emplois du temps n'étaient pas si mal que ça.., sauf que malheureusement, le mardi, on finissait à 17h30.

Toujours fixée devant mon casier je me décidai à aller rejoindre ma salle, généralement les surveillants ouvraient les salles en avance. Une fois devant le salle "110", je franchis le seuil, passant devant la porte déjà ouverte.

La vie de Stéphanie [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant