Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre III

1. Corvus Corone

L'été était passé à une vitesse folle, Léana en avait à peine profité. Elle réalisait que cela faisait plus d'un an qu'elle se trouvait à Kaamelott. Plus d'un an qu'elle vivait une nouvelle vie, dans une autre époque, loin de sa famille, loin de ses repères, loin de tout.

Elle n'en était pas malheureuse pour autant. L'enchanteresse aimait profondément son environnement. Elle avait conscience de vivre quelque chose d'extraordinaire, et même si son époque lui manquait, passer le reste de sa vie à Kaamelott ne la dérangeait pas pour autant. Même si... même si elle ne savait pas encore ce qu'elle ferait de sa vie.

L'automne aussi était passé rapidement. Léana avait à peine eu le temps de penser que probablement son anniversaire était passé, que les premières neiges venaient déjà blanchir le paysage. Noël était passé.

L'enchanteresse avait remarqué, à son plus grand regret, que la situation se dégradait au château. L'ambiance y était de plus en plus tendue, le bâtiment lui-même tombait en ruines, et Arthur s'énervait plus que d'habitude. L'ordre n'était revenu qu'à moitié, il manquait encore quelque chose pour retrouver la paix d'antan.

Un matin, la jeune femme se réveilla en entendant des bruits de pas qui faisaient des allers-retours dans les couloirs. Intriguée par autant de passages, elle se leva, et ouvrit la porte de sa chambre. Elle vit alors Arthur.

— C'est quoi tout ce bruit ? demanda-t-elle. Il se passe quelque chose ?

Arthur s'arrêta brusquement dans sa marche et se tourna vers elle.

— Il se passe que la bande de l'autre con de Loth est arrivée au château. Paraît qu'ils veulent me parler.

— Oh, tu... tu crois qu'ils en savent davantage sur Lancelot ?

— Je l'espère.

Il repartit alors, laissant une Léana inquiète à la pensée de Lancelot.

Léana passait ses journées à trouver des solutions. Des solutions pour les problèmes personnels de chacun au château, pour les problèmes relationnels entre les personnes du château, pour retrouver Lancelot, pour ramener la paix au château et la sérénité.

Mais tout n'était pas si simple, et ce n'était pas en un claquement de doigt que la magie pouvait tout résoudre, bien au contraire.

En revenant de chez Merlin après lui avoir rendu l'un des livres qu'il lui avait gentiment prêté, la jeune femme tomba nez-à-nez avec la troupe du roi Loth qui s'apprêtait à repartir pour l'Orcanie.

— Hé, mais c'est dame Léana ! s'écria le seigneur Dagonet.

Léana s'étonna que l'ancien chevalier l'ait reconnue, alors qu'ils s'étaient à peine croisés au sein du château.

— Dame Léana ! s'écria-t-il en lui faisant un signe de la main.

La jeune femme s'approcha du petit groupe d'hommes, et une fois arrivée à leur hauteur, elle croisa les bras avant de dire :

— Eh bien, en voilà du beau monde ! Je suis étonnée que vous m'ayez reconnue, Seigneur Dagonet, on a donc aussi... Seigneur Galessin, et je suppose que vous, vous êtes le roi Loth.

— Vous supposez bien, répondit le roi Loth. Nous ne voulions pas vous déranger, mais l'autre débile de Dagonet s'est mis à crier quand il vous a vu.

— Hé, je suis désolé d'être poli, mais quand je rencontre quelqu'un que je connais, je dis bonjour ! se défendit le seigneur Dagonet.

— Oh non, mais je vous rassure, ça me gêne pas qu'on se dise bonjour et puis, c'est l'occasion de mettre des visages sur des noms, répondit Léana. Quand même, vous manquez pas d'air de vous ramener ici après ce que vous avez fait... je pense pas que j'aurais tenté, à votre place.