For the throne T.2

28. un petit retour

Pdv Cynthia

On sort du portail et je me retrouve dans cette forêt qui nous a caché du reste du monde pendant un court instant. La main de mon âme soeur dans la mienne, j'avance comme une automate, laissant mes pieds me guider vers cette demeure qui m'attire irrésistiblement. Cette forte présence, à la fois chaleureuse et dangereuse, se fait ressentir de plus en plus que je m'approche du châlet.

Son apparence loin d'être celle d'une maison dans un film d'horreur. C'est plutôt une maison simple et épurée ce qui contraste totalement avec l'air glauque qui rôde autour.

Je me dis que c'est principalement dû au fait qu'il y ait cette présence, cette entité que l'on traque et que l'on espère qu'elle nous aidera. Le grimoire, récemment téléporté par Jay, se trouve dans mes mains et fait jaillir une lumière mauve qui semble être en harmonie totale avec le moment.

Je m'avance dans les couloirs, laissant tomber mes sombres pensées, mon âme et mon esprit étant capturé par mon âme soeur qui, à quelques mètres de moi, cherche lui aussi une quelconque porte ou une issue qui nous mènera vers la raison de notre venue. Jusqu'ici les rares portes que j'ai ouvertes menaient toutes vers des pièces normales. Je n'aurais jamais cru que cette tâche serait aussi difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin.

Soudain une idée se fraie un chemin dans ma cervelle, j'envie presque la personne qui a inventé l'aimant.

_ Jay viens ici, j'ai besoin de toi.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Mon amant se matérialise à mes côtés, guettant le moindre problème qui m'aurait fait quémander sa présence.

Je glisse mes mains sur ses avant-bras, laissant peser autour de nous une aura chaleureuse, qui peu à peu fait jaillir la sienne. Mon aura en plus de la sienne fait naître une troisième, plus puissante et plus rassurante. Je me sens comme aspirée dans ce monde, tout devient paisible et ma seule envie est de rester auprès de celui que j'aime.

Une épaisse fumée blanche jaillit de tous les côtés et nous encercle. Une porte aux allures féerique nous apparaît et la couverture du grimoire anciennement noire se transforme pour devenir d'un blanc immaculé, l'oeil de dragon changeant pour devenir une aile de chauve souris.

Un message apparaît dans l'encadrement de la porte, nous invitant à rejoindre l'autre côté de cette porte bien plus que mystérieuse.

Je m'agripe au bras de mon âme soeur alors que je sens peu à peu son contrôle fléchir. Il a du mal à garder le monstre en lui sous contrôle, ayant peut-être peur qu'il ne m'arrive encore une fois une petite mésaventure. Mais de nous deux, c'est moi qui devrait m'inquiéter le plus. Jay n'est pas dans le meilleur de ses états et j'en suis la cause mais il n'a pas hésité un seul instant lorsque je lui ai proposé de venir avec moi. Espérons que cette fois-ci, il ne doive pas se mettre en danger pour me protéger. Je l'aime et je ne veux en aucun cas qu'il souffre.

_ Je suis là mon amour, détend toi. Soufflais je délicatement à son âme, espérant le rassurer ne serait-ce qu'un petit peu.

J'ai peur pour lui et ce sentiment qui noue mes entrailles à chaque fois que je l'imagine loin de moi semble s'intensifier à chacun de mes pas.

Le silence autour de nous sonne à mes oreilles comme le calme avant la tempête. Cette zone est normalement sensé être une zone neutre mais cette maison semble être contre une paix quelqu'en soit sa nature. Je bouge mes doigts et serre le muscle veineux du bras de mon compagnon ainsi que le grimoire dans mes mains.

Ce dernier commence à me brûler les doigts et je m'arrête brusquement ce qui fait tourner le regard de mon bien aimé vers ma personne. En temps normal, ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid mais en ces temps ci, chaque signe est à analyser avec une grande précaution.

Alors que mes deux mains se retrouvent sur la couverture, celle-ci se relève et les pages jaunies par le temps se retournent pour laisser place à une page d'un blanc similaire à celui de la couverture. Un blanc d'une extrême pureté. Attirée par une force mystérieuse, je glisse le bout de mes doigts sur la feuille. Ma peau est transpercée et une goutte de sang glisse sur le papier blanc.

Le rouge dévient noir puis une image apparaît en noir et blanc. Sur celle-ci se trouve deux hommes, leurs visages loin de m'être inconnu se trouve être celui des frères Valcross. J'analyse cette image avec la certitude que ce n'est pas la première fois que je l'aperçois. Je détaille chaque millimètre de la photo et c'est mon âme soeur qui trouve ce que je pense être entrain de chercher inconsciemment.

Un médaillon se trouve dans les mains de Arni et d'où je me trouve, je parviens à distinguer chaque petit détail de ce bijou. Ce dernier se trouve être en la possession de sa progéniture et voyant les armoiries qui y sont gravés, je n'ai nul doute sur l'utilité ni l'origine de ce médaillon.

La guerre ne nous a pas été déclaré ouvertement et ma grand mère en a payé le prix. Je m'engage à tuer ce Valcross et à lui faire payer toutes les horreurs qu'il a fait vivre à ma famille.

En un seul et unique regard, je fais part à mon amant mes plans son amour et sa dévotion sont ma plus grande force et je n'arrive pas à me soustraire de cette peur panique qui me noue les entrailles. J'ai peur pour l'élu de mon coeur et chacune de ses blessures passées me reviennent comme un poignard en plein coeur. Mais malgré cela, j'ai besoin de lui pour cela.

Je glisse mes yeux dans les siens lorsque sa main rejoint mon doigt blessé et tout son amour me foudroie. Je ne le dirais jamais assez mais j'aime cette homme et jamais je ne le laisserai.

Un gros boum se fait entendre, laissant place à un moment contraire au précédent. Plusieurs pas se font entendre de toutes parts. Ça aurait pu être une illusion mais les auras malveillantes autour de nous nous prouvent le contraire. Et parmi ces auras, deux retiennent mon attention. Il s'agit de nul autre que des deux Valcross. Arni et Dan.

Ça aurait été bien trop beau de croire qu'ils seraient resté dans leur coins en attendant la grande bataille. Maintenant, prêt ou pas, on va devoir se battre.

À suivre...