32. idée

5 1 0
                                    

Kennedy vient s'asseoir sur mes genoux et regarde un à un les membres de ce conseil improvisé.

_ Puisque nos ennemis emploient un nombre assez important de menaces pour nous faire sortir de notre cachette, pourquoi ne pas nous aussi utiliser la ruse pour les déstabiliser. Commence t'il doucement. Il reprend son souffle puis reprend, La réussite de ce plan dépend d'une seule et même personne. Maman. Elle seule peut lancer un sort d'illusion à plusieurs endroits. Meme si certes, il faut que plusieurs autres conditions soient réunis.

_ Et à quoi servira ces illusions ? Demande Arnold.

_ Il s'agit d'une simple diversion. On peut jouer ainsi sur l'effet de surprise et réduire à néant quelques uns des camps de votre frère. Répond tout simplement Kennedy.

_ Mais cela est encore un peu flou. Rétorque Arnold.

_ Pas du tout. On simulera une attaque de front alors que réellement, on aura pris d'assaut les camps bien avant en se mêlant à leurs troupes. La véritable attaque se fera à l'interne. Quelques petites potions par ci par là pour les affaiblir et après, au moment où la pseudo offensive débutera, on les surprend en se dévoilant réellement.

Je me tais et regarde le sol. Mon premier réflexe est de penser à l'appui logistique que nécessitera ce plan, puis je pense au fait que cette technique qui, bien qu'elle nous garantisse plus de chances de pouvoir gagner la guerre, piétine un peu mes principes. La main de Jay se pose sur mon genou et par réflexe, je lève les yeux vers lui pour finir par croiser son regard à la fois déterminé et inquiet. Ma main part directement vers sa joue que je caresse délicatement avant de prendre une décision. Je dévie le regard pour croiser celui de ma mère qui finalement me fait signe d'un hochement de tête que j'ai carte blanche. Je me lève la seconde suivante et sors de la pièce. Mon regard se tourne une dernière fois vers la pièce qui nous a servi de salle de réunion et je m'en vais.

Pdv Jay

Je regarde mon âme soeur sortir de la pièce avant de regarder l'impératrice. Elle me lance un regard compatissant avant d'annoncer que la réunion est terminée. Je me lève sans attendre et suis l'odeur de ma bien aimée vers le jardin. Je m'assoies à ses côtés et la regarde pendant un instant sans rien dire. J'essaie d'établir un contact psychique avec elle mais les filles me découragent carrément. Je souffle d'exaspération et m'allonge sur l'herbe. Mes bras croisés sous ma tête, je regarde le dessus de la grotte devant mes yeux.

_ Si seulement c'était possible qu'on n'ait pas ces responsabilités. Murmurais-je en soufflant.

Cynthia ne dit pas un mot et continue à fixer la cascade en face de nous. Un silence pesant s'installe entre nous et je ferme les yeux, comprenant de la façon la plus douloureuse qui soit que je ne pourrai pas avoir d'information supplémentaire d'elle sur sa nouvelle idée.

Je ferme les yeux et écoute le bruit apaisant de la chute d'eau, percevant de moins en moins les battements de cœur de ma chère et tendre. J'ouvre brusquement les yeux et je suis étonné de voir un sphère blanche l'entourer. Ma belle écrit dans son carnet quelques lignes que je ne parviens pas à lire à cause de la translucidité de la sphère, mais j'arrive quand même à discerner les schémas qui montrent le collier, le masque du général Cheng, le grimoire et les trois familiers. Je fais tourner mon cerveau à mille à l'heure pour comprendre ce que cette combinaison veut signifier pour elle.

Mais Cynthia continue à écrire et par après dessine un château. Grâce à un sort de représentation en trois dimensions, elle fait ériger ce château qui me semble familier. Elle agrandit l'image et fait basculer les pièces les unes après les autres comme si elle voulait se rendre à un endroit spécifique. Les couloirs s'enchaînent par la suite avant de voir apparaître sous mes yeux une bibliothèque qui ne m'est pas inconnu. La réalité me frappe de plein fouet quand je me souviens de l'étrange rêve que l'on a fait lors de notre arrivée dans le châlet.

Ma tête commence à tourner brusquement et je m'allonge par réflexe, des maux de tête me prennent d'assaut et avant que je ne ferme les yeux, je vois Cynthia verser une larme. J'ai tellement envie, non besoin, de la réconforter que je lève difficilement mon bras pour l'atteindre, mais avant même que je ne puisse toucher la sphère translucide, je m'évanouie.

_ Je suis désolé mon amour. Me dit la voix de ma dulcinée via notre lien.

_ Cynthia ! Je crie désespérément.

Je ne peux même pas me réveiller malgré le fait que j'essaie de toutes mes forces. Je regarde autour de moi et l'habituel brouillard est maintenant aussi noir que les ténèbres. Je commence à paniquer et essaie de me connecter à ne serait ce qu'un seul lien, qu'il soit celui de ma famille ou celui de celle de Cynthia. Je n'arrive à joindre personne, et même le monstre qui sommeille en moi ne semble daigner montrer le bout de son nez.

La brume tourne autour de mon corps et je me retrouve devant une image de mon âme soeur, les larmes roulant sur ses joues. J'essaie de nouveau plus ardemment de me soustraire de cette emprise et j'arrive néanmoins à sentir une goutte sur mes doigts. C'est une sensation assez etrange. c'est comme si, j'avais un masque devant mes yeux qui m'empêche de distinguer la réalité, mais j'arrive à sentir sous mes doigts, toutes les minuscules petites choses.

Une nouvelle goutte tombe sur mes doigts et la sensation que cette goutte fait naître dans mon esprit et surtout dans mon coeur me fait dire que ce sont les larmes de ma dulcinée. Mais la question est pourquoi est-ce qu'elle pleure ?

_ CYNTHIA ! Je hurle.

_ Je t'aime mon amour. Et je t'aimerai toujours Jay. Me dit sa voix à travers ses sanglots

Une rage sourde naît dans mon esprit avant qu'une sensation d'abandon me brise le cœur.

Et c'est ainsi que le lien se rompt complètement, les larmes de ma belle hantant toujours mes pensées et cette sensation de vide rendant encore plus mon coeur lourd.

À suivre...

For the throne T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant