_ Bienvenue !
Leur enthousiasme me donnait envie de vomir, ils étaient tellement ennuyants. Que des faux sourires, que des fausses paroles, que des hypocrites. Ils se crachaient dessus lorsque l'un d'eux avait le dos tourné. Je ne voulais pas venir dans cette prison, mais je n'avais pas vraiment eu le choix. J'avais fini ici par erreur et je ne pouvais pas changer. Je devais faire mon boulot dans cet endroit dont je n'avais aucune envie d'y mettre un pied.
Leur accueil sonnait tellement faux, ils savaient que j'avais une réputation et c'était pour cela que j'avais été chargé de m'occuper du bloc D, c'est-à-dire le pire côté de la prison. Ils voulaient remettre leur travail sur moi. Ça ne me dérangeait pas vraiment puisque c'était ce que je faisais depuis maintenant quelques années. Je m'étais forgé une autorité digne de moi. Beaucoup m'enviaient, me recopiaient, mais ils ne parvenaient pas à devenir un gardien ayant autant d'aplomb que moi.
C'était la prison la moins bien noté du pays et je devais garder les pires prisonniers d'après les dires du directeur.
Je restais impassible face à leurs discours de bienvenu. Je me penchais lentement en avant pour les remercier sans rien dire. J'avais tellement l'habitude que je savais d'avance ce qu'ils me disaient. Ils étaient tellement prévisibles. Je voulais bouger d'ici, sortir de ce bureau, seulement, ils continuaient de me détailler le plan de la prison, les différentes salles et endroits. Mais je les connaissais déjà jusqu'au bout des doigts, je les avais déjà appris depuis un moment. Comment faisaient-ils pour ouvrir leur bouche aussi longtemps et autant de fois ?
Mais je me devais d'être irréprochable. J'étais un haut gradé et j'avais un minimum de pouvoir. Je pouvais diriger un bloc et j'avais quelques collègues entre les mains. Tant mieux, devrais-je dire, je détestais recevoir des ordres.
Cette prison était construite sur un modèle américain, donc il n'y avait pas des petites chambres comme dans les autres centres pénitentiaires, mais plutôt des cellules. Nous avions des uniformes et des matraques, pas d'autres armes. Les gardiens étaient expérimentés et s'y connaissaient en matière de combat donc ils savaient parfaitement se défendre en cas d'urgence.
_ C'est un plaisir de travailler avec vous Erwin Smith nous sommes heureux de vous avoir permis nous. Faites du bon travail.
_ Merci, j'y manquerai pas, dis-je en souriant légèrement.
Je quittais le bureau, ils avaient enfin fini. Je pouvais à présent rentrer chez moi étant donné que je ne commençais que demain matin. Mais je préférais d'abord faire le tour des lieux pour familiariser et voir la tête des autres officiers pour voir à quoi je devais m'attendre.
C'était silencieux. Très silencieux pour une prison. C'était étrange, mais pas dérangeant, c'était toujours mieux que d'être englouti par le bruit. Je mis ma matraque vers ma ceinture puis je fis mon entrée dans le bloc D. Je voulais voir ces fameux prisonniers, ma curiosité me piquait.
_ Pouvez-vous éteindre les lumières ? Demanda un gardien.
Je hochais sans lui adresser la parole. J'allais dans une salle où je coupais l'électricité allant aux lampes en appuyant sur le bouton. Je retournais dans les couloirs pour faire une ronde avant de partir. Je marchais dans le premier étage, du côté gauche et je regardais chaque cellule.
Les prisonniers étaient couchés sur leur lit, certains dormaient déjà, d'autre essayait de trouver sommeil. Étant un alpha, plusieurs d'entre eux ne me regardaient pas dans les yeux, ils refusaient de tenir le regard de quelqu'un de haut rang.
J'allais vers le côté droit. Je fis de même, c'était comme si personne ne vivait ici.
Seulement, je m'arrêtais soudainement, mes jambes s'étaient figées d'eux-mêmes. Mon cœur venait de rater un battement en plein milieu du couloir, sans raison. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. C'était la première fois que je ressentais une telle sensation. C'était incroyable et perturbant à la fois.
Je secouais légèrement la tête avant de reprendre ce que je faisais. Je fis rapidement le tour avant de sortir du bloc. Cela m'avait tellement perturbé que je ne fis pas la visite de la cour, ni des cellules d'isolement. J'allais dans les vestiaires, j'enlevais mon uniforme afin de mettre mes vêtements qui étaient largement plus confortable. Je pris mes affaires avant de sortir de cette prison.
J'allais vers ma voiture et je pus enfin rentrer chez moi. Cette journée avait été ennuyante et longue. Mais, je ne me plaignais pas, j'avais sûrement une bonne situation par rapport à certain qui n'avait pas autant de chance. Je me disais toujours qu'il fallait que je me réjouisse de ce que j'avais et que je ne devais jamais me plaindre.
J'ouvris la porte d'entrée de ma maison, j'enlevais mes chaussures puis ma veste. Je n'eus pas le temps de poser mes affaires qu'une boule de poils noirs fit son apparition devant moi. C'était la seule personne qui me tenait compagnie.
Je laissais ma veste sur le coin du canapé et je me laissais tomber sur celui-ci en soupirant. Mon chat sauta et monta sur mes genoux. Je posais donc habituellement ma main sur lui dans le but de le caresser pendant quelques minutes.
_ Comment tu vas toi ?
Il méritait mon entière attention, après tout je le laissais seul toute la journée. Je me devais de prendre soin de lui. Je ne l'avais pas adopté pour qu'il joue le rôle d'une plante verte.
_ Tu as faim Ryuji ? Parce que moi, oui. Allons manger.
Je le pris dans mes bras et je me dirigeais vers la cuisine. Je le posais au sol et mis de la nourriture dans sa gamelle. Il se mit à mâcher lentement sa pâture tandis que moi je réchauffais des nouilles, je n'avais pas le temps de cuisiner un plat. Je m'assis et je commençais à manger aussi lentement que mon chat. Son caractère et le mien se ressemblaient beaucoup, c'était cela qui m'avait convaincu à l'époque et il était aussi mignon.
Je prenais mon temps, en regardant l'écran de mon téléphone. J'étais venu au point de ma vie où l'ennui commençait à légèrement prendre le dessus. J'étais peut-être en manque d'activités ? Je devais trouver quelque chose pour me divertir, mais avec le travail, je n'avais pas le temps.
Mon chat me comblait au niveau de la solitude, j'aimais beaucoup l'idée de m'occuper d'un être vivant, mais je me demandais de plus en plus si cela suffisait. Mon côté alpha voulait sa moitié même si je ne prêtais pas vraiment attention à ce détail. Avoir un copain ou une copine n'était pas dans mes plans pour l'instant et c'était pour cela que je ne le ou la cherchais pas, contrairement à d'autre qui fouillait la Terre pour ne plus être célibataire.
Je jetais la boîte et les baguettes à la poubelle. Je posais mon téléphone sur la table puis je tirais les rideaux avant d'enlever mon tee-shirt ainsi que mon pantalon. Je ne voulais pas me sentir observer. Je voulais être à l'aise et personne ne sonnera ma porte à partir de maintenant, la nuit était tombée. J'allumais la télé et je me retrouvais rapidement à regarder devant un documentaire peu intéressant.
Je perdis l'envie de regarder la télévision assez rapidement. Je l'éteignis puis je posais la télécommande sur la table. J'allais dans la salle de bain pour me laver les dents puis je me glissais rapidement sous la couverture. Je m'étirais en baillant. Le drap frais et propre faisait du bien.
J'étais fatigué, mais je ne pus m'empêcher de penser à ce qui m'étais arrivé dans la prison. Je posais ma main sur mon cœur en regardant le plafond, je pouvais sentir les battements réguliers à travers ma poitrine. Je n'arrivais pas vraiment à oublier ce ressenti que j'avais eu. C'était inexplicable. Je voulais que cela arrive encore, mais j'avais une sorte de peur au fond de moi. Qu'est-ce qui avait bien pu provoquer ça ?
Je ne devrais pas m'attarder dessus, beaucoup de choses inexpliquées se passaient. C'était sûrement un petit évènement banal. Je devais passer à autre chose lieu de m'embêter avec cette histoire.
J'entendis un miaulement se rapprocher. Ryuji vint à côté de moi et se mit en boule entre mon bras et mes côtes. Entendre ses ronronnements me faisaient plaisir. Je le câlinais pendant quelques minutes, mais je ralentissais davantage. Le sommeil était venu à moi assez rapidement.
_____
Nda :
signification
Le prénom Ryuji est inspiré du roi dragon des mers de la mythologie japonaise nommé Ryujin. Il serait le dieu et le roi des mers et des océans. C'est un dragon bienveillant, il serait vénéré et invoquer en cas de sécheresse.
VOUS LISEZ
Jail | Eruri |
FanfictionJ'avais fini en tant que prisonnier et lui était l'un des meilleurs gardiens de la prison. Nous étions au même endroit, dans deux camps différents et une ligne infranchissable nous séparait. __ les personnages ne m'appartiennent pas, mais l'histoire...