III

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Ce bruit régulier et incessant faisait vibrer mes tympans et devenait de plus en plus fort. Un mal de tête me prenait lentement. Quelqu'un frappait contre les barreaux des cellules avec un objet. J'ouvris les yeux, je regardais le vide en écoutant la voix désagréable qui m'avait réveillée.

_ Debout !

Le gardien passa devant nous et continua à faire du bruit. J'avais juste une envie de lui prendre sa matraque et de le frapper avec. Ce réveil était atroce et m'avait mis dans une mauvaise humeur intense.

_ Debout, cria-t-il de l'autre côté cette fois.

Je voulais l'insulter, mais il pouvait m'entendre d'où il était, je gardais donc cette haine intérieure au fond de moi et me forçais à ne rien dire. Il était si énervant. Le bruit résonnait encore dans ma tête tandis que je me mettais debout et droit devant l'entrée après avoir rapidement lavé mon visage. Mon colocataire fit de même en attendant qu'on viennent nous ouvrir.

_ Ouverture des cellules !

Je pus sortir de cet endroit. Tous les prisonniers étaient debout, silencieux et attendaient qu'un gardien vienne les guider. Une voix grave immobilisa tout le monde. Ma curiosité, piquée, je voulais voir qui était cette personne, néanmoins les règles étaient là. Je ne pouvais pas tourner le regard.

_ Suivez-moi.

Je tournais sur le côté droit et suivais les autres. Le gardien à la voix grave était à l'avant de la chaîne et je ne pouvais toujours pas le voir. Je me décalais légèrement sur le côté, je devais assouvir ce besoin. Je n'arrivais pas à résister.

_ Non, ne te penche pas, ils voient tout.

_ Comment ? Dis-je en chuchotant.

_ Les caméras.

_ Silence !

Je me remis en place. Je le verrais sûrement plus tard. Je ne devais pas me faire prendre ou remarquer dès mon premier jour en prison. On entra dans une salle assez grande. Plusieurs gardiens étaient assis devant des bureaux. Chacun son tour, chaque prisonnier avalait un comprimé de différente couleur avant de sortir.

Mon tour arriva rapidement, je m'arrêtais devant un grand blond.

_ Numéro ?

C'était lui, la voix grave provenait de lui.

_ 4207.

Il regarda la feuille devant lui avant de relever la tête vers moi. Il me regarda de haut en bas. Je restais impassible face à lui et il faisait de même. Mais, il était comme en train de me juger. À quoi pouvait-il penser ? Il était mystérieux. Son expression était différente, indescriptible. Il n'était clairement pas comme les autres.

_ Rien à prendre. Tu ne prends pas d'inhibiteurs. Tu peux t'en aller.

3868, étant derrière moi, me regarda lui aussi avec un air surpris. Je sortais de la pièce avec sur moi, plusieurs regards qui me mettaient mal à l'aise. Ceux qui m'entouraient savaient que je n'avais rien pris et le disaient aux autres. Moi qui voulais être discret, ce n'était pas gagné. Je marchais dans ce couloir qui me semblait sans fin, tout était semblable comme dans un labyrinthe. J'allais me perdre à coup sûr et j'avais trop d'égo pour demander de l'aide. Qu'est-ce que je pouvais faire ?

_ Eh, attends-moi.

Je m'arrêtais. C'était 3868. Je ne voulais pas me réjouir, mais j'étais légèrement heureux qu'il soit là. Jamais j'aurais cru dire ça un jour. Il s'était instinctivement mis quelques centimètres à l'avant.

Seulement, je savais qu'ils avaient beaucoup de questions à mon sujet maintenant. Il voulait des explications, en revanche il savait que ce n'était pas ses affaires et que je n'allais rien dire.

Jail | Eruri |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant