Jail | Eruri |

I

Dans quel genre de lieu étais-je ? Moi qui pensais que jamais j'irais dans cet endroit. Je détestais ça. Du jour au lendemain on m'avait embarqué et j'avais fini en tant que prisonnier.

Je revenais à moi et je décidais enfin d'observer ce qui m'entourait. La première chose que je vis était le lit superposé. Je voulais prendre le lit d'en haut et j'allais le faire. Je ne voulais pas être proche du sol, je préférais largement m'en éloigner, ça devait être sale. J'escaladais le métal et je posais mes fesses sur le matelas du lit avant de croiser les bras.

_ C'est mon lit.

_ Change de lit alors.

Je le regardais désespérément. Croyait-il vraiment que j'allais lui laisser le choix ? Complètement stupide ce type. Je ne bougerais pas d'ici, il pouvait toujours rêver. J'observais cette petite cellule, il y avait juste, des lits, un très petit bureau, des toilettes. C'était peu, mais beaucoup pour une si petite espace.

Mon voisin n'arrêtait pas de me regarder de haut en bas. Voir une nouvelle tête devait lui paraître peu habituelle et partager son espace ne devait pas vraiment lui faire plaisir, de plus il n'y avait pas que lui qui m'avait relooké. Je sentais le regard de tous les prisonniers sur moi depuis que j'étais entré.

Il suffisait d'être patient, même si j'allais devoir rester ici un bon moment. Ils allaient bien finir par prouver que je n'avais absolument rien fait.

_ Ton prénom sinon ?

_ T'es le genre de mec qui parle, tout le temps ?

_ Répond juste.

_ Levi.

_ Ton autre nom.

_ 4207

_ Un petit " et toi ?" ne serait pas de trop.

_ Tu dois voir que je ne suis pas trop d'humeur à discuter.

_ Ouais je le vois bien. Moi, c'est Eren, enfin 3868.

Je ne répondis pas.

_ Ton arrogance me donne envie de te cogner. Si tu agis comme ça avec les gardiens, tu ne vas pas faire long feu si tu continues.

Il s'assit sur la chaise en face du bureau et ne me regarda plus. Il avait lâché l'affaire et tant mieux. Je n'avais vraiment pas envie de parler alors qu'on venait de me priver de ma liberté. J'étais distant avec lui et j'allais sûrement pas être comme cela avec les employés de la prison, il fallait que je les mette dans ma poche. Je n'avais donc pas d'autres choix que d'obéir.

L'impression d'être oppressé augmentait de plus en plus, mais je devais accepter la situation. Si seulement je n'avais pas été dans cet endroit cette nuit-là. Je regrettais amèrement. J'avais voulu être gentil et ne pas faire l'inconscient, mais les problèmes m'étaient tombé sur la tête. J'avais été trop naïf de suivre un gars que je ne connaissais pas.

Le temps ne passait plus. Il était au ralenti, comme pour m'enfoncer encore plus, pour plomber mon moral. Les gardiens défilaient devant les cellules en les inspectant avec juste un regard. Ils n'y prêtaient aucune attention à ce qu'on pouvait faire. Je voulais sortir de cette cage, cela me rendait fou.

Mon colocataire lisait à présent un livre en étant couché sur le lit du bas, je pouvais l'entendre paginer les pages, les papiers se frotter entre eux. Il n'avait pas essayé de reprendre sa place, il n'en avait rien à faire finalement. De plus, s'embrouiller avec un autre prisonnier était vraiment enfantin. Quant à moi, j'avais changé les draps puis je m'étais allongé. Je regardais le plafond en essayant d'oublier cette histoire, mais c'était impossible. Je ne pouvais pas oublier ce qu'il s'était passé.